PRATIQUES LINGUISTIQUES DES ÉLÈVES EN ÉCHEC SCOLAIRE ET ENSEIGNEMENT 1 SOMMAIRE Introduction Partie 1 : La question de l’oral dans l’échec scolaire Partie 2 : La question de l’écrit dans l’échec scolaire Partie 3 : La question du lexique dans l’échec scolaire Conclusion 2 INTRODUCTION Elève en difficulté : plus de temps pour apprendre, plus d’explication. VS Elève en échec scolaire : totale rupture sociale et scolaire 3 INTRODUCTION Base de l’article : Observation d’élèves de CM2 et de 6ème d’un collège très sensible de la région parisienne + analyse des cahiers d’évaluation nationale de français Nous pourrons voir dans cet article une certaine spécificité propre aux élèves en échec scolaire qui sont réellement différents des autres élèves. Notamment en ce qui concerne l’oral, l’écrit ou encore sur le lexique. 4 LA QUESTION DE L’ORAL DANS L’ÉCHEC SCOLAIRE Le langage parlé de tout les jours : Pas de différence notables avec les autres personnes, les élèves en difficultés ont compris le fonctionnement de l’oral 5 Des erreurs de langage face à la normalité : Des erreurs dites minimes : Les élèves en échec scolaire utilisent souvent des formes de la langue française de façon incorrecte : non handicapantes pour un apprentissage selon les auteurs. Exemple sur la conjugaison avec le verbe avoir et être : « J’ai rentré chez moi, je m’ai reposé, après, voila je suis rentré chez moi » Pas d’accord avec cette hypothèse émise par les auteurs : ces erreurs sont « stigmatisantes à l’oral » 6 Des erreurs dites plus graves : Des erreurs peu banales que l’on entend très rarement voir jamais, relevées sur quelques enfants de l’échantillon Exemple avec un groupe verbal : « Ils comprendent (vs comprennent) pas très bien le français » Autre erreur => l’inversion du sujet : gène la compréhension 7 Les causes de ses différentes erreurs : L’origine de l’élève : un enfant arrivé tardivement en France => problème de bilinguisme Les élèves en grandes difficultés à l’école 8 LA QUESTION DE L’ÉCRIT DANS L’ÉCHEC SCOLAIRE - Base : évaluation nationale : Résultat : Déficience au niveau de la grammaire Renoncement général de la plupart des élèves Lourd de conséquence dans leur scolarité Cet abandon questionne sur les méthodes d’enseignement 9 Dans un texte… Trouver des informations importantes : - - - Tous les élèves sont aptes à trouver les informations importantes L’importance du rôle de l’école depuis les plus petites classes La compréhension et l’interprétation posent des problèmes aux élèves => ne prennent pas en compte les indices linguistiques. 10 Le problème des indices linguistiques : Avec un exercice de grammaire, les auteurs ont pu voir que les indices linguistiques ne sont vraiment pas pris en considération. Les raisons : - Mal acquis - Trop complexe 11 Exemple : « Nous sommes partis à la piscine. Viens nous rejoindre. Si tu es trop fatigué, tu peux prendre la voiture : elle marche, je suis passée chez le garagiste ce matin. Signé Dominique » Les élèves devaient avec ce message trouver si l’auteur et le destinataire étaient un homme ou des hommes ou encore une ou des femmes. Ils devaient également relever les mots qui permettaient de donner la réponse. Les réponses des élèves étaient les suivantes : Un homme car il y a le mot voiture et qu’une femme ne peut pas avoir de voiture (on peut appeler ça de la discrimination) Une femme car il y a le pronom « elle » sauf que ce pronom désigne la voiture Les élèves qui ont bien répondu en disant que c’est une femme grâce à l’indice « passée » ne l’écrivent justement sans le « e » 12 pertinent Autres problèmes : les accords - Tout est aléatoire, aucun ordre Un élève écrit : « elle réfléchie et tout d’incou elle sore un prénom gartou et il [au lieu de ils] devin amis il samuser tout au long de la journé.en jouant à cacheache etil reste toujours ensanmble.fin ». - La langue n’a pas de règle pour eux 13 - Ecrire un verbe ou un nom de n’importe quelle façon ne pose aucun problème aux jeunes en échec scolaire, c’est naturel. Exemple : « vetu » pour « veux-tu » Hypothèse donnée : - Trop complexe - L’impuissance face à cette complexité 14 o o o La manipulation de la langue = un échec ou une réussite ? Exercices : De transformation: Passer du singulier au pluriel, passer d’une phrase affirmative à une phrase négative A trous Correspondance des pronoms et de leurs référents ECHEC ! 15 Autres problèmes : - La non compréhension des consignes: Exemple: « Qu’est ce qui dans le texte, t’a permis de trouver la réponse » Réponse de l’élève : « de lire le texte » Problème avec les suffixes et les préfixes : Exemple: « recopie un mot du texte contenant un suffixe et un préfixe. Ne relève pas les verbes » Réponse des élèves : pour les suffixes => « partait » et les préfixes : « bête » - 16 La difficulté qui se pose est au niveau des connaissances culturelles: Exemple sur les catégories de texte : « roman » vs « histoire » Enfant en « cultivé » Enfant en en échec scolaire La manipulation de la langue est un exercice très dur pour ces élèves. => On parle alors d’handicap socioculturel 17 LA QUESTION DU LEXIQUE DANS L’ÉCHEC SCOLAIRE Le langage familier : Usage très fréquent Répertoire restreint Ils sont jugés par rapport à ce langage Montre leur identité propre Aucune adaptation des élèves face à la langue imposée du groupe dans lequel ils parlent En classe généralement le professeur essaie d’adapter son langage pour que les élèves ne se sentent pas exclus de la discussion. L’enseignant réprimande très peu lors des échanges entre élèves 18 Le langage intellectuel : => Beaucoup de difficultés Exemple qui confirment cette hypothèse : - - L’inversion des valeurs : « les Allemands eux pour eux l’Allemagne elle était inférieure (il s’agit du sentiment de supériorité des nazis) » Les mots jokers : « En sciences, vous avez fait quoi ? « Le corps humain, des trucs chimiques, un truc sur le volcan » Cette méconnaissance des termes est assez handicapante pour ces enfants car ils sont sources de malentendus quand ils les entendent autour d’eux. 19 Le rôle de l’enseignant : L’école traite beaucoup du vocabulaire en classe toutes les manières ne sont pas bonnes Analyse de cette conversation : Il est qu’oral, l’oral est une chose mais l’écrit est très important. Il permet aux élèves de revenir sur les mots expliqués en classe. Les renseignements permettent de comprendre à peu près le texte mais n’expliquent rien sur les mots en tant que tels. Les mots comme « héréditaire » et « concentration » sont mal expliqués, le domaine discursif n’est pas abordé. 20 Le métalangage est très présent ce qui est assez positif. Le lexique est assez mal appréhendé en classe. La communication prend plus de place que l’écrit. La lecture du texte semble pour l’enseignant la seule chose qui aide l’élève à acquérir les mots. L’école devrait se focaliser sur la répétition, l’apprentissage systématique des mots à l’aide d’exercices écrits. 21 CONCLUSION L’institution scolaire ne peut pas traiter à elle seule le problème de l’échec scolaire mais peut réfléchir au comment et au pourquoi de cet échec. Pour la plupart des jeunes, l’acquisition d’une langue conduirait à trahir leurs identités de jeunes l’école leur a-t-elle donné les moyens de s’approprier cette langue ? 22 CONCLUSION Terme didactique : Savoir objet : l’élève apprend pour lui-même Savoir outil : un savoir dont l’élève doit se servir pour faire autre chose Le problème est que ce passage du savoir objet au savoir outil est une évidence pour l’institution mais ce n’est pas perçu par les élèves en difficulté. Cela remet en cause les méthodes d’enseignements. 23 VIDEO « ENTRE LES MURS » http://www.youtube.com/watch?v=JCmVdE78Td0 24