recherche joue ici le rôle d'un facteur de production. Par ailleurs, ces découvertes auront à leur
tour un impact sur la qualité ou la variété des produits mis à disposition des consommateurs,
améliorant ainsi leur bien-être. C'est un point important des nouvelles théories de la
croissance, dites " théorie de la croissance endogène ".
Toujours dans le domaine de la connaissance, l'éducation moyenne d'une population a un
rôle important. Le fait que votre collègue de travail soit quelqu'un de compétent est un point
positif pour vous-même (si on exclut en tout cas la possibilité qu'il vous pique votre
promotion). En le côtoyant, vous améliorez votre capital humain, et votre productivité. Si
l'éducation est un marché, chacun doit déterminer le prix qu'il est prêt à mettre pour acquérir
un niveau de formation donné, afin d'obtenir de ses études un rendement individuel donné. On
ne se préoccupe guère du voisin lorsqu'on fait cela. Pourtant, socialement, il serait opportun
de tenir compte du fait que lorsqu'on s'éduque, il existe une externalité positive pour les
autres. Il en résulte que le marché de l'éducation, en raison de l'existence d'externalités sur la
connaissance, ne conduit pas à un optimum social. Chacun s'éduque moins que ce qu'il le
devrait, car il ne souhaite pas spontanément faire bénéficier de son capital humain, vu qu'il ne
tient pas compte non plus du fait que celui des autres lui profitera. Cette problématique est
applicable à des questions qui ne semblent pas économiques au demeurant. Ainsi, les formes
de ségrégation urbaine où les enfants de classes défavorisées sont regroupés dans les mêmes
écoles et les autres dans d'autres sont socialement préjudiciables dans la mesure où elles
créent des zones de pauvreté en capital humain qui réduisent, sous certaines conditions
plausibles, le niveau général de capital.
Dans un autre domaine, les infrastructures telles que des routes, une police et une justice
efficaces (au sens où elles protègent correctement et sans bavures les droits de propriété des
agents privés) sont des biens publics, qui sont sujet au comportement de passager clandestin et
génère néanmoins des externalités positives dans la production du secteur privé. Le marché
est généralement peu apte à les gérer (même si des exceptions, au cas par cas, peuvent être
envisagées et même si certains considèrent que tout peut être géré par le marché. Mais ceux
là, je pense, ont déjà arrêté de lire ce texte en me classant " grave socialiste, rien à faire "…).
On peut enfin évoquer l'exemple le plus courant de la littérature sur les externalités, celui de
la pollution industrielle. Les entreprises qui produisent sans tenir compte de la pollution
occasionnée ignorent l'externalité négative que crée cette pollution. Il existe une pollution
optimale dans une économie, disons une économie locale. La pollution est (au mieux !)
désagréable, tout le monde est d'accord sur ce point. Mais la production industrielle est utile.
En principe, il existe un niveau de production qui soit tel que plus de production crée une
pollution additionnelle qui nuit tellement aux riverains qu'elle ne suffira pas, d'un point de vue
social, à compenser le supplément de revenus qu'occasionne la production additionnelle (au
travers des salaires et profits versés). Ce point est un optimum de Pareto. Or, le marché,
comme il ne tient pas compte des nuisances créées par la pollution, n'est pas capable
d'atteindre spontanément cette allocation.
3. Rendements croissants internes à la firme et pouvoir de marché.
L'existence de l'équilibre général dépend en fait de la forme de la fonction de
production. Elle doit être à rendements d'échelle non croissants. Or, en pratique,
il existe des activités pour lesquelles cette propriété n'est pas vérifiée :
- D'abord, le fait de faire grandir la taille de la production est propice au
développement d'une meilleure division du travail.
- Certaines technologies connaissent par ailleurs des rendements croissants en