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Définitions
P. Krugman et M. Obstfeld : SMI = « ensemble des institutions et des arrangements que les
pays adoptent en matière de monnaie et de taux de change ». Il définit un régime de change,
un système de réserve fournissant aux différentes nations des moyens de paiement
internationaux et des mécanismes de réajustement.
Monnaie : institution fondée sur une convention des agents économiques qui remplit trois
fonctions : unité de compte, intermédiaire des échanges, réserve de valeur.
Financement : ensemble des moyens utilisés par un agent économique pour obtenir les
capitaux nécessaires au développement de son activité et de ses investissements.
Currency board/caisse d’émission : fixation définitive du taux de change ; la création
monétaire interne est strictement asservie au volume des réserves en devises. La monnaie
n’est donc qu’une forme particulière d’une autre (néralement le dollar), le gouvernement
abandonne toute autonomie de la politique monétaire. L’économie devient extrêmement
dépendante des décisions prises par ses partenaires commerciaux principaux. Ex : Argentine,
d’où la crise de 2001 faisant suite à la crise brésilienne de 99 (dépréciation du réal par rapport
au dollar) qui dans le cadre du Mercosur a forcé la déflation (donc la récession !) puisque le
gouvernement refusait la dévaluation.
Action : titre de propriété librement transmissible correspondant à une fraction du capital
d’une entreprise. Elle confère un droit de vote, ainsi qu’un droit sur la répartition du bénéfice
et sur le produit de l’actif social en cas de liquidation.
Crise de liquidité : moment pendant lequel les agents ne peuvent plus satisfaire leur demande
de monnaie à des fins de précaution (Keynes : la liquidité se mue en son contraire quand tout
le monde la recherche).
M. Debonneuil : « l’épargne optimale est celle qui garantirait à un agent économique capable
d’anticiper avec une prévision parfaite ses revenus futurs une croissance régulière de sa
consommation et, pour cette dernière, le niveau final le plus élevé possible ».
Des chiffres
Fin 1998, les EU atteignent une dette cumulée nette de 1948 milliards de dollars, et, en termes
bruts, de 9200 milliards de dollars (TCAM de 13,5 % depuis 25 ans).
Crises financières récentes : mexicaine (94/95), asiatique (97/98), russe (98), brésilienne
(98/99), turque (2000), argentine (2001).
19 octobre 87 : Wall Street perd 22,7% de sa valeur, 608 millions d’actions changent de
mains.
Valeur quotidienne des transactions sur le marc des devises (2001) : 1600 milliards de
dollars, soit dix fois ce qui serait nécessaire au financement des I et des EI.
Capitalisation boursière mondiale en 2001 : 17 000 milliards de dollars dont 30 à 40% pour
les fonds de pension.
6 millions d’actionnaires en France, dont seulement 2 millions sont actifs.
1929 : les salaires réels croissent dans la décennie 1920 de 13% contre 60% pour les profits.
1929 : Friedman et Keynes s’accordent pour blâmer la Fed d’avoir relevé ses taux directeurs
de 5 à 10% alors qu’elle aurait dû jouer le rôle de PDR.
Depuis la fin du XIXe, les crises de change sont devenues des crises financières à part entière.
Rapport du CAE : selon les modèles, le taux de change d’équilibre entre le dollar et l’euro
varie de l’ordre de 30%.
M3 = 1000 milliards d’euros disponibilités monétaires et quasi monétaires plus les dépôts à
terme ainsi que les bons et les titres émis par des institutions financières.
Théories
Solution prônée par Allais aux crises financières : distinction entre banques de dépôt (aucun
crédit, simple règlement), banques de prêt et banques d’affaires (équivalent des actuels
zinzins). Couverture totale des créances douteuses par les fonds propres des banques et des
créances plus néralement par l’épargne préalablement collectée les banques n’auraient
ainsi plus de pouvoir de création monétaire, se bornant à recueillir les dépôts pour les reprêter,
éventuellement à emprunter à la banque centrale à un rythme de création monétaire fixé à
l’avance par le gouvernement. Cela éviterait certes tout risque de création financière mais au
prix d’une contrainte très lourde sur le crédit, d’où des effets d’éviction (manque à gagner en
termes d’innovation) et des taux d’intérêt élevés ; bref un très lourd freinage de la croissance à
long terme.
P. Krugman : approuve l’initiative de Mahatir (président de Malaisie) en 98 de contrôler les
mouvements de capitaux : pour lui, vouloir capter à tout prix la « confiance » des
investisseurs étrangers n’est qu’un piège douloureux pour les pays émergents. Pour lui, les
contrôles sont justifiés en cas de crise, à condition qu’ils soient temporaires.
Aglietta et Boissieu : un PDRI est nécessaire et devrait prendre la forme d’un pool des
banques centrales des pays à devises clefs. Aglietta : il existe un lien entre cycles financiers et
cycles de l’investissement. Pour Aglietta (La fin des devises clés), les désordres monétaires
actuels proviennent du passage d’un système où une monnaie était dominante à un autre
tripolaire (dollar, yen et euro). Aglietta et Boyer : le nouveau régime d’accumulation serait un
« régime d’accumulation finaciarisée ».
M. Connaly : « le dollar, c’est notre monnaie et votre problème » J. Rueff, le GES permet
un « déficit sans pleurs, qui permet de prêter sans emprunter et d’acquérir sans payer »
inflationniste à la nation dont la monnaie est en même temps une liquidité internationale.
M. Friedman pour défendre les changes flottants : « pourquoi ne pas laisser le chien remuer la
queue, au lieu de laisser la queue remuer le chien ? »
A.Orléan : « une bourse efficiente fournit au capitalisme l’équivalent fonctionnel d’un
planificateur puisque la seule lecture des cours permet aux investisseurs de connaître la
profitabilité future des diverses entreprises ». Fama, théorie des marchés efficients.
Paradoxe de Triffin montre que le système de BW n’était pas viable :
- soit les EU sont en déficit commercial qu’ils peuvent financer par émission de dollars,
mais alors il y aura à terme une disproportion entre le montant des dollars en
circulation et les réserves de Fort Knox, la valeur du dollar par rapport à l’or ne sera
plus garantie ;
- soit leur balance des paiements est excédentaire, mais alors les autres pays voient leurs
réserves de dollars ou d’or diminuer, menaçant le commerce mondial.
La crise asiatique : « un cas d’école d’anticipations autoréalisatrices »
Octobre 1997 : un krach boursier affecte toutes les places asiatiques, suivant la surprise de
la crise des monnaies à partir de juillet 97. Les taux de change baissent de 30% en quelques
jours, les Bourses perdent 75% en un an.
Ancrés au dollar par un peg, le baht, le won, le peso (philippin), la roupie, les dollars de
Singapour et de Taiwan
1
et le ringgit (malais) se trouvent surévaluées par rapport au yen.
D’où leur effondrement : le décrochage du baht met les autres devises sous pression du fait de
l’imbrication très forte des EI dans cette zone (55% des échanges sont intrazones), les
attaques contre les monnaies se multiplient. Ce qui met la puce à l’oreille des investisseurs,
qui se rendent compte que les systèmes bancaires sont vulnérables et que les pays connaissent
des déséquilibres. Par un effet de domino, il y a fuite devant les actifs financiers thaïlandais
qui se transmet aux Philippines, à la Malaisie, à l’Indonésie, puis aux Dragons.
Les signes annonciateurs :
- augmentation des déficits courants et commerciaux (95-96), due au ralentissement du
marché mondial des semi-conducteurs et surtout à l’afflux de liquidités qui stimule la
D intérieure et les M : le FMI a incité les pays asiatiques à s’ouvrir aux capitaux
étrangers au début des 90s, alors que la croissance était jusque-là fondée sur l’épargne
nationale.
- montée du dollar qui se traduit par une perte de compétitivité
- récession japonaise : le Japon refuse la mise en place de réformes structurelles, menant
une politique d’argent facile et de dévalorisation importante du yen. Sans permettre la
reprise, ces mesures ont déstabilisé les pays partenaires du Japon.
- La faiblesse des systèmes bancaires qui alimente la spéculation immobilière et
l’endettement extérieur ; les dettes libellées en dollars (préférées car à taux plus bas)
deviennent difficiles à rembourser après juillet 97. Corée : effet de boomerang : la
rentabilité des K investis grâce à des emprunts faciles était inférieure au coût de la
dette.
La crise asiatique est une crise du crony capitalism (« capitalisme des copains et des
coquins » : élite composée d’hommes politiques et de dirigeants de banques et d’entreprises
industrielles liés par des relations de service réciproque, mauvaise gestion des affaires
financières, crédit douteux, …) et du capitalisme étato-dirigiste fondé sur une gestion des
affaires dépassée. Les banques, sous-capitalisées, obéissent plus aux ordres du gouvernement
(collusion et corruption des élites) qu’à une analyse des risques pour l’octroi de crédits. I.
Michelet : « système militaro-industriel dirigé à coups de directives sans appel auxquelles les
entreprises (quasiment toutes privées) doivent se conformer vite et sans aide : priorité aux
forts, malheurs aux faibles ».
Tout le système financier de la région est fragilisé (l’Asie représente 40% des X
japonaises contre 6% des X européennes). Le FMI a créé une « facilité de réserve
supplémentaire » destinée à faire face aux crises de confiance (sommes importantes, mais
1
Seul celui de Hong Kong résistera de justesse ; mieux même, les autorités monétaires, en dépit des critiques,
utilisent leurs ressources pour racheter des actions hong-kongaises et soutenir les cours. Elles y sont parvenues
car les Irs étrangers n’ont pas suivi les hedge funds, faisant confiance à la longue rigueur monétaire de HK.
remboursables rapidement) ; il a imposé des politiques de neutralité budgétaire et de
discipline monétaire (restructuration du système bancaire, relèvement des taux d’intérêt) ainsi
qu’une ouverture plus transparente, sans qu’il s’agisse de politiques aussi dogmatiques
qu’auparavant. Globalement, cela se traduit par la création d’une réserve pour les pays en
crise et une autre pour ceux exposés aux risques de contagion.
Pour Giraud, les gouvernements asiatiques ont une grande responsabilité dans la crise : ils
n’auraient pas ouvrir leurs pays aux capitaux étrangers dont ils n’avaient pas besoin pour
plaire à certaines grandes entreprises et institutions financières qui y ont au début trouvé leur
compte, ni surtout laissé se développer une inégalité croissante qui a empêché l’émergence
d’un véritable marché intérieur peut-être les riches auraient-il alors favorisé l’I productif
plutôt que les placements spéculatifs.
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