Arithmétique Divisibilité dans Z Définition a et b 2 entiers relatifs. S’il existe un entier relatif k tel que a = kb, on dit que a est un multiple de b. Si, de plus, b ≠ 0, on dit que b est un diviseur de a. Dans ce cas, on dit aussi que a est divisible par b et que b divise a (noté : b/a). Remarques : a Z, 0 = 0 × a donc 0 est multiple de tout entier 0 n’a qu’un seul multiple : lui-même 0 admet une infinité de diviseurs (≠ 0) tout entier non nul, a, admet au moins pour diviseurs : 1 ; -1 ; a ; -a tout entier a ≠ 0 a un nombre fini de diviseurs compris entre –a et a en revanche un entier (≠ 0) a une infinité de multiples 2 entiers sont premiers entre eux si leurs seuls diviseurs communs sont -1 et 1. Propriété de transitivité a, b, c 3 entiers relatifs non nuls. Si a divise b et si b divise c alors a divise c. Démonstration : a/b donc il existe k Z tel que b = ak b/c donc il existe k’ Z tel que c = bk’ c = (a × k) k’ c = a (k × k’) avec (k × k’) un entier donc c Z d’où a/c Combinaison linéaire a, b, c 3 entiers relatifs ≠ 0. Si a/b et si a/c alors a/mb + nc, m et n Z. Démonstration : a/b donc il existe k Z tel que b = ak a/c donc il existe k’ Z tel que c = ak’ mb + nc = m (ak) + n (ak’) = a (mk + nk’) avec (mk + nk’) Z D’où a/mb + nc Division euclidienne dans N a et b entiers naturels, b ≠ 0. Il existe un unique couple (q ; r) d’entiers naturels tels que a = bq + r avec 0 ≤ r < b. Démonstration : _ Existence : b > 0 donc les multiples de b forment une suite croissante Cas 1 : a multiple de b Il existe un q N tel que a = bq, le reste est nul dans ce cas. Cas 2 : a n’est pas multiple de b Alors a est compris entre 2 multiples consécutifs de b. Il existe donc q N tel que : bq < a < b(q + 1) posons r = a – bq alors a = bq + r avec r > 0 et r < b Dans tous les cas, on a : a = bq + r avec 0 ≤ r < b. _ Unicité : On suppose l’existence de 2 couples N (q ; r) (q’ ; r’), tels que : a = bq + r avec 0 ≤ r < b a = bq’ + r’ avec 0 ≤ r’ < b bq + r = bq’ + r’ b (q – q’) = r – r’ or et d’où d’où 0 ≤ r’ < b -b < -r ≤ 0 -b < r’ – r <b -b < b (q – q’) < b -1 < q – q’ < 1 q – q’ = 0 q = q’ r = r’ Division euclidienne dans Z a Z et b Z* En encadrant de même par 2 multiples consécutifs de b, on montre qu’il existe un unique couple (q ; r) où q Z et r N, tel que : a = bq + r avec 0 ≤ r < |b|. Conséquence : Dans la division euclidienne d’un entier relatif par 2, les seuls restes possibles sont 0 et 1 donc tout entier s’écrit sous la forme n = 2q ou n = 2q + 1, où q Z. Nombres premiers Définition On dit qu’un entier naturel p est premier s’il possède exactement 2 diviseurs positifs 1 et luimême. Remarques : 0 n’est pas premier (il a une infinité de diviseurs) 1 n’est pas premier (il n’a qu’un seul diviseur, lui-même) 2 est le plus petit nombre premier et c’est le seul entier naturel pair premier. Théorème Soit n N, n ≥ 2. n admet au moins un diviseur premier. 1ier cas : n est premier n/n donc le théorème est démontré 2ième cas : n n’est pas premier N admet un diviseur (positif) autre que 1 et n, appelé diviseur propre Propriété admise : Dans N, une partie non vide admet un plus petit élément. Soit E l’ensemble des diviseurs positifs de n autres que 1 et n (ensemble des diviseurs propres). E ≠ 0 (n n’est pas premier) E N D’après la propriété précédente, E admet un plus petit élément noté p. Supposons que p ne soit pas premier. Alors p admettrait un diviseur propre d qui serait par conséquent un diviseur propre de n strictement inférieur à p. Absurde car en contradiction avec p plus petit diviseur propre de n. Donc p est premier. Critère de primalité n N, n ≥ 2 Si n n’est pas premier alors il admait au moins un diviseur premier p ≤ n . Démonstration : L’entier p défini à la propriété précédente divise n. Donc il existe q N, tel que : n = p×q. Par conséquent q est aussi un diviseur propre de n et p ≤ q. Donc p² ≤ pq p² ≤ n p≤ n. Conséquence du test de primalité : Soit n N, n ≥ 2. Si n n’est divisible par aucun nombre premier inférieur à n alors n est premier. Conjecture de Goldbach Tout nombre pair différent de 2 est somme de 2 nombres premiers. Théorème Il existe une infinité de nombres premiers. Principe : Euclide démontre que si l’on considère des nombres premiers, on peut toujours considérer un nombre premier autre que ceux que l’on a considéré au départ. Ce que nous traduisons par le fait qu’il existe une infinité de nombres premiers. Démonstration : Considérons des nombres premiers p1, p2,…, pn et montrons que les nombres premiers sont en plus grande quantité que p1, p2,…, pn. Pour cela considérons N = p1 × p2 ×…× pn +1. Cas 1 : N est premier N étant strictement plus quands que les entiers p1, p2,…, pn, c’est un nombre premier autre que p1, p2,…, pn. Cas 2 : N n’est pas premier Il admet alors un diviseur premier noté N’ (positif). Supposons que N’ soit l’un des entiers p1, p2,…, pn, alors il diviserait p1 × p2 ×…× pn. or N’ divise N = p1 × p2 ×…× pn +1 donc N’ diviserait N – p1 × p2 ×…× pn càd N’ diviserait 1 et N’ serait égal à 1 Absurde car N’ est premier. N’ est donc différent de p1, p2,…, pn. Donc dans les 2 cas nous obtenons un nombre premier autre que ceux considérés au départ. Théorème fondamental de l’arithmétique Soit n N, n ≥ 2. n se décompose en un produit de facteurs premiers cette décomposition est unique, à l’ordre des facteurs près. Démonstration : _ Existence : n≥2 D’après le théorème des diviseurs premiers, n admet un diviseur premier p1. Donc n = p1 × n1 avec 1 ≤ n1 < n Si n1 = 1 n = p1, le théorème est démontré Si n1 ≥ 2, n1 admet un diviseur premier p2 donc n1 = p2 × n2 avec 1 ≤ n2 < n1 Si n2 = 1 n1 = p2 et n = p1 × p2, le théorème est démontré Si n2 ≥ 2, n2 admet un diviseur premier p3 donc n2 = p3 × n3 avec 1 ≤ n3 < n2 Si n3 = 1 n2 = p3 et n = p1 × p2 × p3, le théorème est démontré Si n3 ≥ 2, n3 admet un diviseur premier p4 ………………. On itère le raisonnement tant que le quotient est ≠ 1. On fait apparaitre une suite finie d’entiers décroissants strictement positifs. Elle forme un produit de nombres premiers. Au bout d’un nombre fini K d’opérations, on obtient : nK = 1, on a alors n = p1 × p2 ×…× pK _ Unicité : admise PGCD de 2 entiers Notation : D(a) : ensemble des diviseurs d’un entier relatif a D(a ; b) : ensemble des diviseurs communs à 2 entiers a et b Diviseurs communs à 2 entiers a et b Z Un diviseur commun à a et b est un entier relatif d qui divise à la fois a et b. D(a ; b) = D(a)∩D(b) Propriétés a et b Z D(a ; 0) = D(a) pour a Z* D(a ; 1) = {-1 ; 1} D(a ; b) = D(|a| ; |b|) car D(a) = D(|a|) si b ≠ 0 et b/a alors D(b) D(a) et D(a ; b) = D(a)∩D(b) donc D(a ; b) = D(b) Propriété a et b entiers relatifs non simultanément nuls. k Z, D(a ; b) = D(a-kb ; b) Cas particulier: D(a ; b) = D(a-b ; b) Démonstration : d D(a ; b) d/a et d/b d/a-kb d/b d’où d D(a-kb ; b) donc D(a ; b) D(a-kb ; b) d’où D(a ; b) = D(a-kb ; b) d D(a-kb ; b) d/a-kb et d/b d/a d/b d’où d D(a ; b) donc D(a-kb ; b) D(a ; b) Cas particulier, pour k = 1: D(a ; b) = D(a-b ; b) Corollaire Si 0 < b ≤ a D(a ; b) = D(b ; r), r étant le reste de la division euclidienne de a par b Démonstration : a = bq + r avec 0 < r ≤ b d’où a-bq = r d’après la propriété précédente : D(a ; b) = D(a-bq ; b) = D(r ; b) = D(b ; r) Définition a et b entiers relatifs non tous les 2 nuls L’ensemble des diviseurs communs à a et b est non vide, 1 D(a ; b), et il contient un nombre fini d’éléments donc il admet un plus grand élément appelé : PGCD de a et de b, noté PGCD(a ; b) Remarque : PGCD(a ; b) = PGCD(|a| ; |b|) donc on se ramène au cas où a et b sont positifs. Propriétés si 0 < b ≤ a alors pgcd(a ; b) ≤ b pgcd(1 ; b) = 1 b ≠ 0, pgcd(0 ; b) = |b| Définition a et b sont premiers entre eux si et seulement si pgcd(a ; b) = 1 Propriété sur la réduction du pgcd a et b non simultanément nuls pgcd(a ; b) = pgcd(a-b ; b) = pgcd(a-kb ; b) k Z si 0 < b ≤ a pgcd(a ; b) = pgcd(b ; r), r étant le reste de la division euclidienne de a par b si b est un diviseur positif de a pgcd(a ; b) = b Algorithme d’Euclide Soit a et b tels que 0 < b ≤ a 1) calculer le reste dans la division euclidienne de a par b 2) si r = 0 pgcd(a ; b) = b si r ≠ 0 remplacer a par b remplacer b par r, et recommencer 1) Le pgcd est le dernier reste non nul de l’algorithme d’Euclide Exemple : Déterminer le pgcd de 240 et 36. a=b×q+r r = a – bq 240 = 36 × 6 + 24 24 = a – 6b 36 = 24 × 1 + 12 12 = b – (a – 6b) 24 = 12 × 2 + 0 12 = -a + 7b pgcd(240 ; 36) = 12 Propriété a et b entiers relatifs non tous les 2 nuls α N* PGCD(αa ; αb) = α PGCD(a ; b) Remarque : si α Z* PGCD (αa ; αb) = |α| PGCD(a ; b) Corollaire d = pgcd(a ; b) a = da’ et b =db’ avec a’ et b’ premiers entre eux Théorème de Bézout Théorème a et b 2 entiers relatifs ≠ 0 Si d = pgcd(a ; b) alors il existe u et v entiers relatifs tels que : d = au + bv. Propriété L’ensemble des entiers au + bv (u et v Z) est l’ensemble des multiples de d. Démonstration : Notation de la démonstration de l’algorithme d’Euclide. a = bq0 + r0 d’où r0 = a – bq0 = a × 1 + b(–q0) b = r0q1 + r1 d’où r1 = b – r0q1 = b – (a – bq0)q1 = a(–q0) + (1 + q0q1)b On exprime chaque reste comme une combinaison linéaire entière de a et b jusqu’au pgcd(a ;b). Soit n multiple de d. Il existe un entier k tel que n = kd. De plus, il existe u et v entiers tels que d = au + bv. Donc n = k (au + bv) = k(au) + k(bv) = a(ku) + b(kv) n = aU + bV avec U et V entiers Tout multiple de d s’écrit comme combinaison linéaire entière de a et b. Remarques : C’est un théorème d’existence mais pas d’unicité. La réciproque est fausse. Théorème de Bézout a et b entiers relatifs ≠ 0 a et b sont premiers entre eux si et seulement si il existe un couple (u ; v) d’entiers relatifs tel que : au + bv = 1. Démonstration : Si a et b sont premiers entre eux d = 1 donc d’après la propriété précédente, il existe u et v entiers tels que au + bv = 1. Réciproquement, s’il existe u et v entiers tels que au + bv = 1, un diviseur commun à d et à a et b divise au + bv donc divise 1, par suite d = 1 ou d = -1. a et b sont donc premiers entre eux. Théorème de Gauss Théorème de Gauss Soient a, b et c 3 entiers naturels avec a et b non nuls. Si a divise le produit bc et si a et b sont premiers entre eux alors a divise c. Démonstration : D’après Bézout, il existe un couple d’entiers relatifs (u ; v) tel que au + bv = 1 et donc tel que cau + cbv = 1. a/bc donc a/cbv donc a/cbv + cau a/cau a/c(au + bv) a/c Remarque : Le théorème de Gauss permet de résoudre les équations diophantiennes (égalité entre deux polynômes de plusieurs variables entières à coefficients entiers) de type ax + by = c où a, b et c sont des entiers donnés et x, y entiers relatifs inconnus dans le cas où c est un multiple du pgcd(a ; b). Théorème : a, b et c 3 entiers relatifs (E) : ax + by = c, d’inconnus x et y (E) admet des solutions si et seulement si c est un multiple du pgcd(a ; b) PPCM Définition L’ensemble des multiples communs strictement positifs de a et de b admet un plus petit élément (partie de N non vide car contient |ab|) noté : m = ppcm(a ; b) et appelé plus petit multiple commun de a et de b. Remarques : _ ppcm(a ; b) = ppcm(b ; a) = ppcm(|a| ; |b|) Donc on se ramène au cas où a et b sont positifs. _ a N* ppcm(a ; 1) = a _ a N* et b N* a/b ppcm(a ; b) = b Propriété a et b N* L’ensemble des multiples communs à a et à b est l’ensemble des multiples du ppcm(a ; b). Démonstration : _ Soit M multiple de m, alors a/m et m/M donc a/M b/m et m/M donc b/M M est multiple commun à a et b. _ Soit M multiple commun à a et b. M = mq + r avec 0 ≤ r < m mq multiple de m Donc d’après la propriété précédente, mq est multiple commun à a et b. M est un multiple comme de a et b. r = M – mq et r multiple de a et b Supposons r non nul, r serait alors un multiple comme à a et b strictement positif et <m. Absurde car en contradiction avec m = ppcm(a ; b). Donc r = 0 et M = mq avec M multiple de m. Décomposition en produit de facteurs premiers : 1008 = 24 ×33 × 7 504 = 22 × 33 × 5 m = 24 ×33 × 5 × 7 = ppcm(a ; b) d = 22 × 33 = pgcd(a ; b) Propriété a et b N* PGCD(a ; b) × PPCM(a ; b) = a × b d×m=a×b Démonstration: d = pgcd(a ; b) a = da’ b = db’ avec a’ et b’ premiers entre eux Soit d × a’ × b’ entier. da’b’ = ab’ donc da’b’ multiple de a da’b’ = a’b donc da’b’ multiple de b Soit M multiple commun de a et b. M = αa = βb avec α et β entiers M = αda’ = βdb’ αda’ = βdb’ αa’ = βb’ (si d ≠ 0) Donc d’après le théorème de Gauss : a’/β Il existe un entier k tel que β = ka’. M = βdb’ M = ka’db’ M = k(a’db’) Tout multiple commun à a et b est multiple de da’b’. Donc ppcm(a ; b) = da’b’ et m = ppcm(a ; b) m = da’b’ md = da’db’ m×d=a×b Propriété a et b Z*, et α N* ppcm(αa ; αb) = α ppcm(a ; b) Congruences Définition Soit n entier naturel, n ≥ 2. Dire que a est congru à b modulo n signifie que a – b est un multiple de n. On note alors a ≡ b (n) ou a ≡ b mod(n) ou a ≡ b [n] (il existe k Z tel que a – b = kn). Propriété n N, n ≥ 2, a et b Z a – b multiple de n a et b ont le même reste dans la division euclidienne par n. Propriétés n N, n ≥ 2, a et r Z _ a ≡ 0 (n) a multiple de n _ a ≡ r (n) r reste de la division euclidienne de a par n 0≤r<n Remarque : 11 ≡ 2 (3) et 11 = 3 × 2 + 2 Mais 57 ≡ 43 (2) et 43 n’est pas le reste de la division euclidienne de 57 par 2. Propriétés n ≥ 2, a et b Z a ≡ a (n) a ≡ b (n) b ≡ a (n) a et b sont congrus modulo n si a ≡ b (n) et b ≡ c (n) alors a ≡ c (n) réflexivité symétrie transitivité Congruences et opérations n N, n ≥ 2 et a, b, a’, b’ Z Si a ≡ a’ (n) et b ≡ b’ (n) alors a + b ≡ a’ + b’ (n) et a – b ≡ a’ – b’ (n) ab ≡ a’b’ (n) p N ,ap ≡ a’p (n) Démonstration : a ≡ a’ (n) donc n/(a – a’) b ≡ b’ (n) donc n/(b – b’) n/(a – a’) + (b – b’) de même : n/(a – a’) – (b – b’) n/(a + b) – (a’ + b’) n/(a – b) – (a’ – b’) donc a + b ≡ a’ + b’ (n) donc a – b ≡ a’ – b’ (n) n divise aussi b(a – a’) + a’(b – b’) n/ab – a’b’ ab ≡ a’b’ (n) récurrence Remarque : On peut multiplier chaque membre d’une congruence par un même entier relatif et on obtient une nouvelle congruence : a ≡ b (n) et c ≡ c (n) ac ≡ bc (n). Mais on ne peut pas remplacer une congruence comme on le fait pour une égalité. Petit théorème de Fermat Petit théorème de Fermat Soient p un nombre premier et a un entier naturel non divisible par p, alors ap-1 est divisible par p : ap-1 ≡ 1 (p). Culture générale : Théorème énoncé par Fermat en 1640 et démontré en 1992 par Andrew Willes. On l’appel petit par opposition au grand : Lorsque n ≥ 3, l’équation xn + yn = an n’admet aucun triplet de solutions entiers strictement positives. Démonstration : Voir polycopié Corollaire Soient p un nombre premier et a un entier naturel, alors ap – a est divisible par p ou ap ≡ a (p). Démonstration : On remarque que : ap – a = a (ap-1 – 1) donc ap-1 – 1/ap – a et si a est non nul a/ap – a. Si a non multiple de p alors p/ap-1 – a et ap-1 – 1/ap – a donc par transitivité p/ap – a. Si a multiple non nul de p alors p/a et a /ap – a donc par transitivité p/ap – a. Si a est nul, le résultat est clairement vrai. Remarque : La réciproque fausse.