CIL003TD Naissance de la clinique : Michel Foucault 23/02/07
Nouveau registre de connaissances à partir du 17ème siècle avec la médecine clinique qui
succède à une médecine dite empirique : Hippocrate, Gallien envisageaient la thérapeutique
et le traitement sous l’angle de la mise en rapport de certains états : sec, humide, chaud et
froid : théorie des humeurs. Par exemple, la mélancolie, grave maladie psychique, perte de
l’élan vital : humeur noire : selon les médecins de l’époque, la bile était noire : sujet en proie à
des idées noires. La médecine empirique appuie sa théorisation sur des rapports très
imaginaires. La médecine clinique se pose comme un corps à corps : pratique de
l’auscultation, on écoute ce que dit le corps plus ou moins bruyamment en fonction des
symptômes qu’il présente. Le rôle du médecin est de traduire les signes présentés par le corps :
les symptômes. La médecine devient peu à peu une science des organes, elle développe un
savoir anatomopathologique : peut mettre en rapport des manifestations pathologiques avec le
désordre organique qui les pose. Ce qui a permis de faire progresser la médecine ce sont les
guerres.
Avant l’homme quand il rendait son dernier souffle, le rendait à celui qui l’avait créée (Dieu)
et donc interdiction d’ouvrir cet homme mort. En temps de guerre, les chirurgiens
interviennent sur les corps mutilés, blessés et morts. Dans les champs de bataille des labos où
vont se former de nouvelles connaissances anatomopathologiques. Pendant la guerre 14-18,
Ferenczi et Freud s’intéressent aux névroses de guerre, ce qui s’observe sur les soldats
revenus du front comme symptômes traumatiques : se met en place une clinique du
traumatisme. Certains ne souffrent pas de lésion organique ni blessure physique mais se
trouve en pleine déstructuration psychique : clinique du trauma psychique. Le sujet est dans
l’impossibilité d’oublier un certain évènement qui ne cesse plus de se répéter par exemple à
l’intérieur d’un cauchemar. Cela laisse le sujet dans un état de souffrance permanent. La scène
traumatique ne peut pas s’oublier. Le motif ou mobile psychique n’est pas lié à un évènement
ou un fantasme sexuel, ça a à voir avec un évènement trop réel qui dépasse les capacités du
sujet. Un moment T est venu faire effraction dans l’appareil psychique du sujet qui s’en
débrouille avec ses fantasmes, ses rêves ou autres pratiques (automutilation effraction sur la
peau : reporter l’effraction sur l’enveloppe du corps ou par exemple de venir court circuiter
quelque chose de ce vécu en devenant mère avant de devenir femme.
La médecine clinique à partir du siècle des lumières repose essentiellement sur une clinique
du regard. C’est Charcot qui va fin 19ème faire passer le regard médical clinique dans le
champ de l’hystérie, des phénomènes psychopathologiques, alors qu’avant c’était le grand
renfermement. Charcot s’intéresse à la « collection » des hystériques de la salpêtrière. Regard
médical sur les hystériques qui pose problème face à ce qu’on connaît du fonctionnement des
organes. Il prend en compte la question que l’hystérie pose à la médecine. 1885-86 : viennent
des médecins du monde entier pour la présentation de malade de Charcot. Freud assiste aux
leçons de Charcot. Ce passage à Paris donne le texte étudié qui est le prolongement de son
séjour en France, texte de Freud écrit en Français pour une revue Française.
Si la médecine repose sur une clinique du regard, la psychanalyse repose sur l’écoute. Chez
l’analyste un divan : on suspens, on congédie le regard. L’analysant ne voit pas l’analyste et
l’analyste écoute l’analysant. Le dispositif même de la cure indique ce passage des registres :
une clinique du regard vers une clinique de l’écoute.
Hypothèses psychanalytiques concernant la clinique du corps :