Colloque franco-chinois dans le Sichuan - Chine 中法精神分析研讨会 la parole et la psychanalyse 话语与精神分析 Université du Sichuan, avec le soutien du Département de psychanalyse de Paris VIII 四川大学公共管理学院与法国巴黎八大精神分析系 à Chengdu les 29-30-31 juillet 2016 2016年7月29-31日在四川成都 Intervenants N.Charraud F.Fajnwaks E.Gurniki D.Guyonnet J.P.Klotz A.M.Le Mercier C.Livet V.Mariage B.Porcheret Photo : Figure féminine, Han de l’Ouest. Découverte en 1997, tombe satellite, mausolée Yangling, Musée Han Yangling. Création affiche : Hélène Skawinski 居飞 Ju Fei 刘瑾 Liu Jin 陶杏华 Tao Xinghua 赵旻 Zhao Min 叶利鹏 Ye Lipeng 卢毅 Lu Yi Renseignements Anne-Marie Le Mercier [email protected] Damien Guyonnet [email protected] Zhao Min [email protected] Gu Jianling [email protected] Prix d’inscription : 150 euros Lieu : Université du Sichuan, Chengdu (Chine) Colloque franco-chinois La parole et la psychanalyse Les premières patientes de Freud l’ont amené à réduire la psychanalyse à une expérience de parole : il abandonne la pression de la main sur le front, les suggestions insistantes, les considérations théoriques en séance, et l’hypnose, pour privilégier l’écoute. Ainsi est née la talking cure qui laissait libre cours à la parole des patients. Tandis que le sujet revendique cette parole comme authentique et porteuse en elle-même de guérison, Freud situe la preuve scientifique de l’existence de l’inconscient dans les formations de l’inconscient (rêves, lapsus, actes manqués, symptômes, etc.) qui mettent en valeur l’absence de maîtrise de cette parole par le sujet : celui-ci en dit beaucoup plus qu’il le croit. Freud démontre dans ses trois ouvrages canoniques (L’interprétation des rêves, Le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient, Psychopathologie de la vie quotidienne) que les formations de l’inconscient obéissent à une mécanique précise de la langue au service du refoulement aussi bien que du retour du refoulé. Avec l’aide de la linguistique de son temps, Lacan a reconnu dans cette mécanique les figures de la métaphore et de la métonymie qui sont à l’origine des combinatoires entre signifiants, jeux de mots, résonnances poétiques, qui, une fois décryptés, peuvent alléger le sujet de l’emprise du signifiant sur son destin, comme par exemple en Chine l’importance du choix du prénom imprimant sur le sujet la marque du désir de ses parents. Au fil de ses années de cours à l’Université Paris VIII, Jacques-Alain Miller a toutefois souligné l’évolution de l’enseignement de Lacan vers l’inconscient comme réel, et non plus comme pur symbolique. Un inconscient qui ne se réduit pas à la formule « l’inconscient est structuré comme un langage ». L’inconscient réel est celui du « corps parlant » qui cherche essentiellement à satisfaire une jouissance, laquelle n’est pas nécessairement favorable au sujet : ce qui se répète dans la parole, dans les symptômes, dans la compulsion et les malheurs, peut tout aussi bien témoigner de cette fonction de satisfaction au service de ce que Freud appelait la pulsion de mort. L’enjeu d’une analyse sera alors d’opérer sur un tel nouage entre corps et parole (l’inconscient comme parlêtre) et de trouver d’autres solutions moins invalidantes. La psychanalyse demeure fondamentalement cette expérience unique de parole qui la caractérise depuis le début. Le colloque permettra de témoigner de ses effets dans une psychanalyse du XXIe siècle, qu’elle se déroule en Chine ou en France. Nous avons choisi de mettre l’accent sur les deux pôles logiques de la parole : d’une part l’autisme, où le sujet rejette la nécessité d’entrer dans le langage, et d’autre part l’éthique du bien dire promulguée par Lacan, concernant toute analyse, mais plus particulièrement la fin de l’analyse et le réel. Cette question sur laquelle Freud avait buté avait amené Lacan à inventer la procédure de la passe dans son École, qui offre à un analysant la possibilité de témoigner de ce qui pour lui a fait terminaison de son analyse. Le colloque s’ouvrira sur des exposés théoriques et cliniques concernant des moments décisifs de cure, puis fera une large place, autour de l’autisme, à la question de l’entrée dans le langage (projection du film « à ciel ouvert » et échange entre les représentants d’institutions en Chine et en France). Enfin la troisième journée sera consacrée à la question de la fin de l’analyse. Nathalie Charraud Huo Datong