d’introduction , propre au compte-rendu ou au commentaire, de type » ce texte traite de… »,
« L’auteur affirme que… » est strictement interdite.
-Le plan du résumé . On ne résume pas un texte en en juxtaposant les idées mécaniquement,
on doit avoir le souci de la composition qui confère plus de clarté et de force à
l’argumentation. La mise en page du résumé doit visualiser les étapes du raisonnement qui est
généralement bien construit. Chaque paragraphe doit correspondre à l’une de ces étapes. Pour
en arriver là, il faut au préalable, lors de l’analyse du texte déceler les mouvements du texte,
qui n’est pas forcément un paragraphe, et le résumer en un paragraphe autonome ; Il serait
aussi absurde de proposer pour un texte qui compte quatorze paragraphes un résumé d’un
seul paragraphe qu’un résumé qui en compte autant( 14§).
Corrigé du texte proposé au concours blanc
Des pré requis , qui ne sont pas toujours indispensables, seraient d’une aide précieuse pour
mieux saisir les enjeux de l’extrait. André Comte-Sponville est un philosophe français
contemporain connu pour sa défense d’une morale athée, hédoniste et épicurienne. La vie
pour lui, comme pour tout épicurien, n’aurait de sens que dans la jouissance du moment :il
faut compenser la brièveté de notre existence par une qualité de vie sans tomber dans la
vulgarité bestiale. Entre penser sa vie pour la vivre ensuite et vivre sa vie pour la penser
après, le philosophe refuse de choisir : la vie doit être vécue et pensée simultanément car entre
le passé et le futur il y a un présent qui prime. On reconnait dans cette posture la devise
épicurienne « carpe diem »( cueille ton instant) mais surtout le rejet de toute métaphysique du
bonheur qui transcende le réel et la condition humaine, caractérisée par la finitude et
l’éphémère.
Le texte traite de la notion philosophique du »sens de la vie » qu’André Compte-Sponville
n’est pas le premier à aborder, c’est un problème fondamental qui a meublé toute l’histoire de
la philosophie et de la religion, contrairement à ce que laisse entendre l’écrivain , depuis
l’Antiquité jusqu’au jour d’aujourd’hui . Le discours s’inscrit d’emblée dans une tradition
philosophique et morale bien établie et assez connue pour les lecteurs des grands textes ce qui
explique la boutade qui ouvre le texte « La question …résume le peu de philosophie… »
Sans être franchement polémique, le texte se place d’entrée de jeu sous le signe de la
réfutation : montrer l’inutilité de la question, en deux temps, pour nous dire enfin où réside la
véritable vie. Le raisonnement en lui-même est très simple mais le texte , de par son style et sa
tonalité pose certaines difficultés pour un débutant d’analyse de discours et contraction de
texte .On serait même tenté de dire que la difficulté du texte réside dans sa simplicité pour ne
pas dire son simplisme.
En effet ,si les articulateurs majeurs sont clairs et facilitent le repérage de la progression de
l’argumentation(« le premier », « le deuxième », » enfin », « Trois sens principaux donc »,
« cela complique »… « Mais il y a plus » , « c’est vrai aussi », …..) , l’auteur s’amuse , pour
des raisons oratoires évidentes à faire du style, à se répéter ,à multiplier les exemples
….toutes les marques d’une oralité normale pour une conférence reprise pour faire l’objet
d’une publication . S’il ya une qualité stylistique que ce texte n’a pas et qu’une bonne
contraction de texte doit respecter, c’est la concision ! Cela explique pourquoi la longueur de
l’extrait n’équivaut pas à une richesse des idées et surtout pourquoi il vous a été demandé une
contraction de 300 mots seulement( avec 400 mots cela aurait été trop facile).
Il en découle de ces remarques deux difficultés pratiques : avec sa redondance, l’auteur
épuise les possibilités de reformulation autonome, puisqu’il est interdit de reprendre
l’expression du texte ; de plus cette même redondance( répétition des mêmes idées) brouille la
visibilité du texte qui ne dit sa thèse qu’à la dernière partie : il y a un sérieux risque pour un
débutant de se noyer dans l’accessoire aux dépens de l’essentiel.