
Fracture en motte de beurre de la
métaphyse distale du radius.
Immobilisation simple
Fracture métaphysaire distale du
radius avec bascule postérieure
inférieure à 10°. Immobilisation
simple poignet fléchi.
Principales fractures de l’enfant et place du transfert en unité de
chirurgie pédiatrique
Dr Yan LEFEVRE, chirurgien orthopédiste pédiatrique
CHU Bordeaux – Hôpital des Enfants
yan.lefevre@chu-bordeaux.fr
I- Principales fractures de l’enfant et l’adolescent
L’objectif n’est pas de détailler ici l’ensemble des fractures caractéristiques de l’enfant, mais de
rappeler quelques fractures parmi les plus fréquentes et les plus caractéristiques de la traumatologie
pédiatrique.
La situation la plus fréquente est celle du traumatisme du membre supérieur puisque c’est sur les
paumes des mains que l’enfant va se réceptionner au décours d’une chute. Ce sera donc l’exemple
retenu, en évoquant les fractures du poignet, des deux os de l’avant bras, de la palette humérale, de
l’humérus proximal et de la clavicule.
Lors de cet impact sur la paume, si les os de mains ainsi que ceux du carpe résistent relativement
bien, la première zone de fragilité correspond à la physe et la métaphyse distale des deux os de
l’avant bras. L’énergie se transmet ensuite à la diaphyse des 2 os de l’avant bras, seconde région
fréquemment fracturée. L’énergie est ensuite transmise au coude, en particulier au niveau de la
palette humérale, zone de fracture classique chez l’enfant et de difficultés diagnostiques pour les
praticiens non avertis. Les contraintes se portent enfin sur l’humérus, rencontrant une nouvelle zone
de fragilité au niveau de la métaphyse proximale de l’humérus.
Enfin, de circonstances différentes, si la réception ne s’est pas fait sur la paume de la main, l’enfant
peut chuter sur le moignon de l’épaule ce qui pourra occasionner une fracture de la clavicule,
également fréquente chez l’enfant.
Fractures du poignet :
On distingue trois types de fractures :
1- Les fractures par impaction de la métaphyse distal du radius ou des
2 os de l’avant bras. Ce sont les fractures dites « en motte de
beurre », avec une bascule postérieure le plus souvent inférieure à
15°. Le traitement est orthopédique par immobilisation par
manchette 3 semaines voir par plâtre brachio-antebrachial-palmaire
(BABP) si la prono-supination est douloureuse.
2- Les fractures métaphysaires transversales occasionnant un
déplacement postérieur soit par angulation, soit par translation
postérieure aboutissant à un chevauchement des deux fragments.
En cas d’angulation postérieure, le traitement dépend alors de l’âge de l’enfant et de
l’angulation mesurée, étant donné l’importante capacité de remodelage existant au niveau de
cette région, et ce d’autant plus que l’enfant est jeune. Les limites classiquement retenues
sont 30° pour l’angulation et 8 ans pour l’âge. Aussi, toutes les fractures angulées de 30° ou
plus devront être réduites. Chez l’enfant de moins de huit ans, une angulation inférieure à 30°
sera tolérée. Chez l’enfant entre 8 et 10 ans, l’angulation devra être inférieure à 20°. Chez
l’enfant de plus de 10 ans, l’angulation devra être inférieure à 10°.
Ces réductions sont relativement simples et pourront être réalisée aux urgences sous antalgie
adaptée entourée d’une équipe rodée à ces pratiques. Dans le cas contraire, elles seront
réalisées au bloc opératoire sous anesthésie générale, en centre spécialisée si la structure
initiale ne le permet pas sur place.
En cas de chevauchement, le nerf médian sera mis en tension
par le fragment proximal, source de souffrance nerveuse se
traduisant d’abord par des paresthésies dans les territoires
digitaux du nerf médian.
La réduction d’une fracture avec chevauchement peut être difficile
et sera réalisée obligatoirement sous anesthésie générale au bloc