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C’est cette rencontre entre des désirs profondément inconscients et des éléments de sa
vie qui vont donner naissance et qui vont organiser les fantasmes du sujet. Ces fantasmes nés
de la rencontre entre des désirs très inconscients et des évènements de la réalité vont infléchir,
modifier le propre déroulement de la vie du sujet, son existence. Jeu de miroir réfléchissant où
on ne peut pas dire ce qui relève de l’organisation psychique et ce qui relève des évènements
réels. Ce que le sujet nous livre, c’est travaillé par ces fantasmes, lesquels eux-mêmes
issus entre des représentations de désirs très inconscients et des faits qui ont jalonné
l’existence du sujet. Ce que le sujet nous dit n’est pas une réalité brute. Ces fantasmes
modifient notre propre existence. On a affaire à une construction du sujet orientée en fonction
de ce que le sujet peut voir de notre contenance, notre présence, de notre propre
fonctionnement psychique.
Le sujet qui vient voir le psychologue clinicien va tenter de lui raconter son histoire en
obéissant à 2 principes :
1/ Principe de l’intelligibilité
2/ Exigence d’évitement du déplaisir
C’est cet équilibre plus ou moins solide entre ces deux exigences qui va donner au récit, à
la rencontre, sa plus ou moins grande cohérence. C’est cette recherche d’équilibre là qui
motive profondément le choix que le sujet fait de nous faire part de telle ou telle séquence de
sa vie ou de telle ou telle modalité de son fonctionnement. C’est aussi cette recherche
inconsciente d’un équilibre à trouver qui va donner la facture, la couleur du récit dans la
manière de le raconter. C’est pour cela que notre analyse, notre travail clinique de l’entretien,
va se situer au croisement du mode de relation d’objet actuel et de l’histoire racontée. Dans ce
croisement là, notre travail clinique trouve à se situer fondamentalement. La qualité de la
relation que le sujet noue avec nous c’est un reflet de la relation d’objet qu’il noue avec
d’autres. Ces modalités là se sont construites dans son histoire et en même temps, elles sont
modifiées, infléchies par l’histoire même du sujet. Notre analyse de l’entretien peut trouver
« sa vérité » à ce croisement là, au croisement d’un axe historique et d’un axe actuel
(rencontre avec le clinicien). L’axe historique s’inscrit inexorablement dans le temps. Nous
allons être attentifs à toutes les interactions avec l’entourage qui ont construit la personnalité
de ce sujet que nous rencontrons. Dans cette perspective de la construction du sujet, on sera
attentif à ce que le sujet peut nous dire :
o D’un passé (les aïeux, parents, frère, sœur, conjoint…)
o De ses relations actuelles
o D’un futur (avec des projections dans l’avenir)
L’axe actuel est sous tendu par cette idée fondamentale : à tout moment du récit, de la
rencontre avec le patient, nous sommes dans une reconstruction personnelle où ce qu’est le
sujet fondamentalement (ce qui fonde le sujet) est agissant. Il se vit quelque chose d’un
remaniement actuel des évènements que le sujet nous confie. Il s’agit quelque chose dans
cette relation, un remaniement des fantasmes qui animent le sujet. Tout cela est bien sûr en
interaction. Ce moment de la rencontre est aussi travaillé actuellement par les fantasmes du
sujet. Nous pouvons saisir quelque chose d’un instantané du fonctionnement psychique pour
oser en tirer quelques hypothèses sur la personnalité du sujet. En saisissant ce qui se passe
avec nous, nous allons pouvoir interroger (poser des hypothèses cliniques) l’histoire du sujet.
Cette histoire que le sujet nous raconte est sous tendue par des fantasmes en lien avec des