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Philippe Caubère (et sa Comédie Nouvelle) présente
Claudine et le théâtre
spectacle comique en deux soirées :
premier épisode : Claudine ou l’éducation
deuxième épisode : Le Théâtre selon Ferdinand
première partie de son autobiographie théâtrale comique et fantastique :
L’Homme qui danse
écrit, mis en scène et joué par
Philippe Caure
après avoir été improvisé vingt ans plus tôt devant
Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart
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assistant à l’écriture et à la mémorisation : Roger Goffinet
scénographie et direction technique : Philippe Olivier, dit “ Luigi
lumières : Pascal Caubère
régie générale et régie son : Jean-Christophe Scottis
régie lumière : Emmanuelle Stäuble
styliste : Christine Lombard
création de la jupe de la mère d’après un peinture de Egon Schiele : Sophie Comtet
attaché de presse : Vincent Serreau
photos : Michèle Laurent et Danièle Pierre
afiche réalisée par David Caubère d’après une photo de Raymond Caubère
profduction : Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle
coproduction : Les Gémaux/Sceaux/Scène Nationale
musiques : Le Mystère des voix Bulgares
L’entrée d’Egmont de Beethoven
Batucada de Michel Goubin
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PRÉFACE
DE CLAUDINE ET LE THÉÂTRE
Ré-écrire une pièce de théâtre est une chose qui ne se fait pas. Rajouter plutôt que couper, encore
moins. Parler de la même chose depuis vingt ans bientôt plus , ne se fait pas du tout. Bref, je fais rien
comme il faut : il faut faire du nouveau, passer à autre chose, oublier, renier, estimer qu’on a déjà
suffisamment parlé de ceci, de cela, ne pas se répéter, ne pas se caricaturer, je ne sais quoi encore. Oui, mais,
j’ai lu dans le journal Première journal populaire de cinéma une interview de Johnny Hallyday dans
laquelle, à la question qu’on lui pose : “ Quelle est votre devise ? ”, il répond : “ Exister, c’est persister ”. Et
j’ai confiance en Johnny parce que c’est un grand artiste ; peut-être un des plus grands de notre époque. Et
puis, je relie ça, je ne sais pas pourquoi, à une chose que m’avait dite Ariane Mnouchkine en 1986. Elle
m’avait invité chez elle à déjeuner et, comme je me plaignais du fait que mon travail solitaire m’accaparait
complètement et depuis plusieurs années déjà, m’avait fait cette remarque, — tout en me préparant une belle
escalope à la crème : “ Ah, Philippe, que veux-tu : l’art, c’est long !
Oui : c’est long. J’avais été bouleversé par le film de Jacques Rivette : La Belle noiseuse, dans lequel
le peintre, joué par Michel Piccoli, mure sa plus belle œuvre pour vendre à son marchand une œuvre moins
belle, mais moins dangereuse. Il m’a toujours semblé que L’Homme qui danse, œuvre comique rêvée en 1980
au cours des improvisations que je faisais devant Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart, était ma belle
noiseuse. Durant les trois ans de la Danse du Diable, puis tout le temps ensuite, beaucoup plus long, du
Roman d’un acteur, je pensais à mon œuvre murée, me disant qu’elle ne verrait peut-être jamais le jour. Il se
trouve que j’avais déjà cu ça. Le très beau spectacle du Théâtre du Soleil : L’Âge d’Or, en 1976, n’avait été
qu’un ersatz de ce que nous avions rêvé, et bien plus que rêvé : improvisé et presque réalisé. Nous, je veux
dire : les acteurs et notre metteur-en-scène-auteur. Il aurait suffi, après le film Molière, de s’y remettre,
c’est-à-dire de ressortir nos improvisations de leurs cartons et de leurs bandes magnétiques, puis d’organiser
cette matière dans le sens qu’Ariane voulait lui donner pendant la création, pour que le public puisse assister,
au fur et à mesure des jours et des semaines le spectacle devait être en perpétuelle transformation , à
l’une des plus belles aventures théâtrales du XXème siècle. Ce qui fut et restera loin, très loin, d’être le cas.
Mais, à l’époque, enclins à cette espèce de révisionnisme déjà à la mode, cette sorte d’anti-nostalgisme
primaire dont se targuent, je ne sais pas pourquoi, les gens de théâtre ; cédant enfin, il faut bien l’avouer,
devant les problèmes de troupe, nous nous étions résignés à jeter tout ça à la poubelle, avec nos expériences,
notre enthousiasme, notre amitié, bref : notre jeunesse. J’ai bien envie d’écrire et tellement que je le fais :
enfoirés que nous fûmes !
Quelques-uns de ces acteurs-improvisateurs de L’Âge d’Or ne se sont jamais tout à fait remis de cet
“échec entre guillemets, ni de cette démission sans guillemet. Tels les égyptologues des Sept boules de
cristal qui se réveillent régulièrement et au même moment sur leur lit d’hôpital pour s’agiter tous ensemble,
ils se veillent et s’agitent, en proie au même cauchemar, épouvantable pour eux, incompréhensible pour les
autres. Il est certain, en tous cas, que travail que j’accomplis depuis vingt ans qui m’occupera peut-être
toute ma vie est le fruit de cette étrange maladie. Et que cet éternel regret, cette nostalgie inconsolable,
l’expliquent et le fondent ; tout autant que le double traumatisme que fut pour moi la mort de ma mère
pendant le tournage de Molière , suivie presque aussitôt de ma séparation d’avec Ariane. C’est qu’en fait,
nous n’avions pas craqué devant je ne sais quels avatars de la création collective, comme nous voulions
nous en convaincre à l’époque, mais bien devant les vraies, les seules difficultés que posent la véritable
écriture théâtrale : celle qui naît des acteurs.
C’est pour cela que je m’efforce d’éviter de reproduire la même erreur au sein de mon propre travail.
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Je ne sais pas encore si j’aurai la patience d’aller jusqu’au bout, car c’est tout de même la troisième fois : 1 -
La Danse du diable, 2 - Le Roman d’un acteur, et 3 - Ce coup-ci Et encore, j’en oublie une, qui fut la
première : Les Carnets d’un jeune homme. que je remets le machin sur l’établi avec la volonté de tout faire
pour y arriver, c’est à dire en terminer. Achever le travail et accomplir l’ “œuvre quelle qu’elle soit et
quelque dimension qu’elle ait. Je veux dire : petite ou grande. Mais c’est vrai que, pour reprendre le mot
d’Ariane : ç’aura été long. Au contradicteur cependant, ou au critique qui dirait de mon histoire : Dommage
qu’il ne puisse pas en sortir ”, je ne pourrais que répondre : “ Au contraire : comment trouver la force de ne
PAS en sortir ? ” Et ne pas lâcher prise au moment d’y arriver. Même si, en vérité, j’aurais surtout envie de
lui dire : fais mieux que moi, va plus vite, et après, tu m’expliques !
C’est que, pour parler vite, le théâtre moderne me fait chier. Je déteste le théâtre abstrait, allégorique
ou thématique. Beckett ou Brecht. Les deux piliers, les deux idoles, les deux icônes , de ce fameux
théâtre moderne. À ce compte-là, dans le genre moderne, je leur préfère Ionesco, Dubillard, Céline,
Rostand, Pagnol ou Suarès ; sans parler de Benedetto ou Valetti. En fait, j’aime par-dessus tout le théâtre
figuratif, comme on dit : la peinture figurative ; Molière, Corneille, Musset, Shakespeare, Tchékhov,
Goldoni. Seulement, on ne peut pas non plus passer son temps et sa vie à les monter et les re-monter. Ça a é
l’objet et la base de la renaissance théâtrale du vingtième siècle. Demain, on est au vingt-et-unième, il faut
passer à autre chose : écrire. Mais pas du théâtre littéraire, y en a suffisament comme ça non, de la
comédie. De la farce. C’est tout simplement ce que j’essaye de faire, dans mon coin, — seul en scène ou pas,
peu importe , à ma façon en tous cas. Me nourrissant sans cesse et sans relâche de ce qu’Ariane et L’Âge
d’Or m’ont enseigné, je dirais même inculqué. Et m’inspirant de tout ce que je peux : de ces grands
pré-cités, comme aussi et sans complexe, de Chaplin, Woody Allen ou Fellini. Comme enfin et surtout, de la
vie. De la mienne en particulier.
Claudine et le théâtre sera présenté cet été à la Carrière Boulbon dans le cadre du Festival d’Avignon,
puis, après et avant une tournée en France, à Paris, au Théâtre de l’Athénée, du 8 Novembre au
31 Décembre 2000. Ce n’est donc que la première partie d’un ensemble qui devrait être composé de cinq ou
six soirées, intitulé : L’homme qui danse ou la vraie Danse du Diable , autobiographie comique et
fantastique. Tout ça, bien sûr, si Dieu et la nature me prêtent vie, courage, succès et surtout : envie.
Quand ? Je ne le sais pas.
P. C.
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BIOGRAPHIE DE PHILIPPE CAUBÈRE
Né le 21 septembre 1950, à Marseille.
1968-71 : comédien au TEX, Théâtre d'Essai d'Aix-en-Provence, créé et dirigé par Éric Eychenne, en
compagnie de Maxime Lombard, Jean-Claude Bourbault et Bruno Raffaëlli.
1971-76 : comédien au Théâtre du Soleil, en compagnie de Maxime Lombard, Jean-Claude Bourbault et
Clémence Massart, dans 1789, 1793 et L’Âge d'or .
Janvier 76 : commence, parallèlement à son travail de comédien, l’écriture de ce qui sera édité vingt-trois ans
plus tard sous le titre Les Carnets d’un jeune homme.
1977 : joue Molière dans le film d'Ariane Mnouchkine.
1978 : met en scène et joue Dom Juan de Molière au Théâtre du Soleil, en compagnie de Maxime Lombard,
Jean-Claude Bourbault, Clémence Massart, Jonathan Sutton et Françoise Jamet.
1979 : comédien, en compagnie de Bruno Raffaëlli, à l'Atelier Théâtral de Louvain-la-Neuve (Armand
Delcampe), sous la direction d'Otomar Krejca. Interprète Lorenzo dans Lorenzaccio de Musset au Palais des
Papes pour le Festival d'Avignon (Paul Puaux) et en tournée, et Touzenbach dans Les Trois sœurs de
Tchékhov.
De 1980 à 81 : écriture. Puis, improvisations sous la direction de Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart
qui donneront, l’année suivante, La Danse du diable et, vingt ans après, L’Homme qui danse.
Mars 1981 : création d’une première version de La Danse du diable, au Ciné Rio à Bruxelles (Stéphane
Verrue et Christian Baggen).
Mai : fin de l’écriture des onze Carnets d’un jeune homme.
Juillet : la version finale de La Danse du diable est créée à la Condition des Soies pour le Festival d'Avignon
(Bernard Faivre d’Arcier).
De 1981 à 83 : représentations au Théâtre des Quartiers d’Ivry (Philippe Adrien) et à Paris, au Théâtre
Edouard VII (repris par Véronique Coquet), puis en tournée en France et en Europe.
De 1983 à 85 : improvisations sous l’œil de Véronique Coquet, Pascal Caubère et Clémence Massart, puis
écriture et répétitions (avec, comme comédiens, Clémence Massart, Bruno Raffaëli, Pascal Caubère, Pierre
Meunier, Jean-Marie Bon et Jacques Pibarot.) pour un projet de film, Le Roi misère , qui deviendra
finalement Le Roman d'un acteur. Fondation avec Véronique Coquet de la société de production La
Comédie Nouvelle , qui permettra de produire l’ensemble du travail.
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