Un autre exercice consiste à présenter à l’enfant une maison avec différentes pièces. L’enfant doit encoder les
différentes tâches qu’il y fait en associant des vignettes qui lui sont proposées. C’est la mémoire épisodique.
- De quoi se souvient-il ? c’est le rappel libre.
- Des éléments lui sont proposés pour l’aider à se rappeler : c’est le rappel indicé.
- Des bons et des mauvais éléments lui sont proposés. Son choix l’aidera à se rappeler : c’est la
reconnaissance.
Le contexte d’encodage est revécu par l’enfant quand il a appris dans un contexte particulier. Il apparaît que
la mémoire épisodique évolue avec l’âge, tout en laissant émerger d’autres mémoires.
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Dr Emilie Schlumberger, Neuropédiatre, Médecin Responsable du
Centre de Référence des Troubles du Langage et des Apprentissages,
pôle Pédiatrie, Hôpital Raymond Poincaré, Garches
Les troubles de l’apprentissage
L’apprentissage, c’est l’acquisition de connaissances, formation à une activité quelconque. Par exemple,
l’apprentissage de la lecture. La maladie, c’est l’altération plus ou moins profonde et durable de la santé,
atteinte d’un ou plusieurs organes, de leurs fonctions, qui se traduit par divers signes et symptômes.
Cela fait peu de temps que le médecin est consulté à propos de l’apprentissage. Il y a quelques années en effet,
quand l’enfant avait des difficultés, on l’emmenait chez le psychologue. Aujourd'hui, c'est encore le cas car le
médecin ne s’occupe que des troubles sévères de l’apprentissage.
Le médecin part de la physiologie (fonctionnement normal), pour expliquer le trouble par un processus
pathologique (traumatique, tumoral, toxique, infectieux, malformatif ou dégénératif). Le fonctionnement
cérébral de l’enfant est encore mal connu, ce n'est pas un adulte en miniature.
Pourtant les chiffres sont alarmants : 10% des enfants de fin CM ne savent pas lire, écrire ou compter. Or de ces
enfants, 3 à 4% ont réellement un trouble spécifique et sévère, qui nécessite leur prise en charge par une équipe
multidisciplinaire et spécialisée.
Le support cérébral des fonctions cognitives est le cerveau. Il pèse 1,5 kg chez l'adulte. Il est constitué d'un
réseau de neurones (cellules nerveuses), près de 15 milliards, avec des connexions les uns avec les autres. Le
cerveau est extraordinairement complexe et permet la stabilisation, la mémoire, et l’acquisition de nos réflexes
et façons de parler. Ce réseau de neurones est mis en place au niveau du développement embryonnaire et
pendant la période d'apprentissage.
Les difficultés d’apprentissage sont plus fréquentes, généralement passagères et ont des causes
multifactorielles. Le milieu scolaire ou familial qui ne comprend pas le phénomène, peut contribuer à
l’aggraver. On pense que l’enfant est paresseux.
Un trouble identifié est un trouble spécifique, cognitif, développemental, d’un ou plusieurs apprentissages,
durable, et persistant. Il existe dès la naissance mais peut se manifester à différents âges. Il persiste et restera
toujours. Ce trouble va se manifester par des compétences dissociées : l’enfant sera doué dans un domaine et
aura des difficultés dans un autre.
Il existe des tests mais ils ont leurs limites. Nous ne pouvons pas entièrement nous reposer dessus. Il faut aussi
s’appuyer sur l’histoire de l’enfant et regarder le contexte familial, socioculturel, sa personnalité et son état de
santé. Il faut prendre l'enfant dans son ensemble. Il ne convient pas de médicaliser tout de suite les difficultés de
d’apprentissage.
Précisons que le langage oral n’est pas un apprentissage mais un aspect du développement. Les êtres humains
développent le langage sans enseignement. Par contre, ils apprennent à écrire. L'écriture, les mathématiques, la
lecture sont des apprentissages. Le diagnostic se fait de plus en plus par le pédiatre ou médecin généraliste ou
orthophoniste (langage oral et écrit) ou psychomotricien (graphisme et attention), ou ergothérapeute,