LES TROUBLES DE MÉMOIRE

publicité
LES TROUBLES DE MÉMOIRE
ET D’ATTENTION
DES TRAUMATISÉS CRÂNIENS
TROUBLES
D’ATTENTION
L’attention, un concept hétérogène
• Attention spatiale
• Attention générale (non spatiale)
– Soutenue
– Réaction d’alerte
– Attention sélective concentrée
divisée
• Attention automatique / controlée
Attention, lenteur et fatigabilité cognitive
• Toutes les lésions cérébrales s’accompagnent
d’un déficit attentionnel plus ou moins
spécifique
• Attention et vitesse de traitement de
l ’information (speed processing) : traiter vite
consomme de l ’attention. Donc …
- fatigabilité cognitive = déficit attentionnel
- lenteur, ralentissement = déficit attentionnel
ATTENTION ET
TRAUMATISME CRANIEN
Les troubles d’attention sont significativement associés
aux difficultés sociales des traumatisés crâniens
Mazaux et al 1997
Le traumatisme crânien altère certaines
composantes de l’attention
• Attention spatiale
• Attention générale (non spatiale)
– Soutenue
– Réaction d’alerte
– Attention sélective concentrée
•
divisée
• Attention automatique / controlée
• Vitesse de traitement et rendement cognitif
Mathias & Wheaton 2007
ATTENTION SELECTIVE
• Capacité à ignorer des distracteurs
(habituation)
• Concentrée ou divisée
• Clinique : distractibilité, difficultés
à se concentrer sur une tâche ou à la
finir, fatigabilité, lenteur
Attention concentrée
• (focused): une seule tâche, et / ou un seul type
de distracteurs
• Evaluation : tests de Stroop, de Zazzo, temps
de réaction et de décision, Batterie TEA
(Zimmermann et Fimm)
• Récupère en général après un traumatisme
crânien
Attention divisée
• Capacité à partager l ’attention pour faire
plusieurs choses en même temps
• Clinique : difficultés à faire 2 choses à la fois,
conduite automobile ++
• Evaluation : tâches doubles, TR simultanés,
PASAT, Codes DSST de Wechsler. N-back,
Batterie TEA
• Trouble presque constant dans le TBI
Attention automatique
et attention contrôlée
• Schneider & Shiffrin: les processus contrôlés
consomment de l’attention.
• Norman & Shallice : activités routinières,
SAS et activités nouvelles.
• Le traumatisme crânien altère l’attention
controlée
Attention et mémoire de travail
Interactions between divided attention
and
working-memory load in patients with
severe traumatic
brain injury
S Asloun, S Soury, J Couillet, JM
Giroire, PA Joseph, JM Mazaux,
P Azouvi 2008
Sturm, W., Fimm, B., Cantagallo, A., Cremel, N., North, P., Passadori, A.
, Pizzamiglio, L., Rousseaux, M., Zimmermann, P., Deloche, G., & Leclercq, M. (2002).
Computerized training of specific attention deficits in stroke and traumatic brain-injured patients:
TROUBLES
DE MÉMOIRE
Rappel:
LES SYSTÈMES
DE MÉMOIRE
LES SYSTÈMES
DE MÉMOIRE
Processus et stocks
Processus
•
•
•
•
Acquisition, encodage
Stockage, consolidation
Récupération, rappel, évocation
Primauté, récence interférence
• Tulving, modèle SPI: encodage sériel,
stockage parallèle, récupération
indépendante
Stocks: modèle hiérarchique de Tulving (1994)
Mémoire épisodique
Mémoire de travail
Mémoire sémantique
PRS
Mémoire procédurale
Influence de l’état affectif
Sémiologie générale des amnésies
LES TROUBLES DE MÉMOIRE
DES TRAUMATISÉS CRÂNIENS
Épidémiologie
• Principale séquelle cognitive
des traumatismes crâniens
• Principale plainte des blessés et des familles
• Troubles durables :
– 15 % des traumatismes modérés,
– 20 à 50 % des traumatisés graves
– 72 % des admis en rééducation
Facteurs anatomiques et
physiopathologiques
• Ischémie
• Compressions rostrocaudales
• Apo E4
donépézil ?
• Contusions polaires
frontales et temporales
• Lésions axonales
diffuses + + +
EVALUATION
ET
PRISE EN CHARGE
On distingue :
• Amnésie post-traumatique :
lacune inhérente à tout traumatisme
• Troubles durables .
Amnésie post-traumatique
Evaluation
• Rétrospective
• Galveston Orientation
Amnesia Test
• NRS-R
• Document EBIS
Valeur prédictive
Que faire ?
• Rien
Que faire ?
• Rien, en tous cas pas de la rééducation
de la mémoire
• Sommeil? Psychotropes?
• Rassurer, conscience du trouble
• Balises spatiales
• Développer des automatismes
comportementaux utiles pour le quotidien
grâce aux mémoires procédurales
Troubles durables
Vincent B, 24 ans, ouvrier viticole
• Glasgow 5, coma 14
jours, contusion
bifrontale, atrophie
corticale, lésions diffuses
• Sixième mois après
l’éveil
• Apragmatique,
amnésique et ralenti
Evaluation:
MEM III, Wechsler, ECPA
QAM, Van der Linden, Editest
Rivermead BMT, Wilson, Thames
Evaluation
• Troubles massifs en mémoire épisodique
et mémoire de travail
• Troubles d’attention, ralentissement
• Troubles des fonctions exécutives,
apragmatisme, persévérations
• Anosognosie, indifférence affective
• Sommeil? Psychotropes?
• Perte d’autonomie cognitive (RBMT)
Réadaptation
• approche fonctionnelle, centrée sur les
limitations d’activité
• Objectif: autonomie
• Mémoire spatiale : apprentissages de
trajets, affiches (balises)
• Mémoire prospective: aide-mémoire
externes: objets « alerte », minuteries
Utilisation du carnet-mémoire
Simulations ergothérapiques
Ultérieurement: travail sur les mémoires
procédurales directement en situation
professionnelle
Réalité Virtuelle ?
Sorita, N'Kaoua, Mazaux, Joseph et al 2008
Lydia L, 24 ans, étudiante
• Glasgow 7, coma 5 jours,
œdème cérébral diffus,
petechi thalamiques G
• 2 ans post-trauma
• Admise au programme
UEROS après échecs reprise
d’études et insertion
professionnelle
Evaluation: mémoire de travail
• Boucle phonologique :
empans chiffres à 5
• Bloc-notes visuo-spatial :
empans positions de cubes à 3
• Administrateur Central :
– empans envers à 3,
– DSST Wechsler à 20 signes en 1mn 30
– N-back
Evaluation: mémoire épisodique
MEM III
California VLT
Figure de Rey
Evaluation: résultats
• Le traumatisme crânien perturbe
tous les stades de la mémorisation (Demery,
Mangels)
• Diminution de l’encodage sémantique spontané
(Levin, Goldstein)
• Troubles rappel différé
• Et récupération active
• Troubles de la restitution différée des
apprentissages récents (Newcombe)
• Réduction des ressources attentionnelles?
Evaluation: résultats
• Mémoire sémantique
• Mémoire perceptive,
amorçage
• Mémoire procédurale
• Sommeil? Psychotropes?
Prise en charge:
rééduquer la mémoire?
Mémoire de travail
Coyette, 2003
 Epellations endroit-envers
 Restitutions immédiates avec :
- addition de chiffres à des nombres: +1(583…694)
- contraires des items: grand, beau, fort…petit, laid, faible
- repérage d’intrus sémantiques:
Football, basket, couture, volley, rugby
• Prolongement de suites logiques: 1 2 4 7 11
• Optimisation des conditions d’environnement
• Stratégies de rafraîchissement: pauses, récapitulations
…
Vallat, 2002, 2005
augmentation progressive de la charge
en mémoire de travail
• Reconstruction de mots sur épellation orale, au
complet ou avec omission d’une lettre.
• Epellation de mots, logatomes
• Estimation du nombre de lettres d’un mot
• Reconstruction de mots à partir des syllabes en
désordre (tion-gé-ra-né)
• Chemin dans l’alphabet : a+2-1+3…lettre ?
Mémoire épisodique
Renforcer l’encodage profond:
méthode PQRST (pour textes lus)
•
•
•
•
•
PREVIEW : survol du texte pour le sens global
QUESTION : il s’agit de qui, où, quoi, comment, pourquoi, quand ?
READ : lire en cherchant les réponses aux questions
STATE : répéter l’information qui vient d’être lue
TEST : essayer de répondre aux questions
Grafman (1984)
Mémoire épisodique
• Récits, textes :
améliorer l’encodage
profond:
compréhension,
contexte de
l’apprentissage
• Spaced retrieval
• Vanishing Cues
• Errorless learning
En résumé …
Approche cognitive
• Atteintes pures et isolées
• Patient conscient du trouble et volontaire
• Mise en jeu de composantes cognitives
épargnées
• Travail sur les processus, et non sur les
symptômes
• Fractionnement des tâches
• Généralisation et transferts des acquis?
Approche fonctionnelle
•
•
•
•
•
Déficiences multiples et/ou intriquées
Faible conscience du trouble
Travail par objectif de vie quotidienne
Tâches écologiques, mises en situation
Stratégies de compensation induites, puis
auto-générées
• Suppléances: carnet, Neuropage, GPS
• A-théoriques ?
Téléchargement