L'ACTION SOCIALE DE LA CRAM NORMANDIE EN FAVEUR DES RETRAITES
Je vous remercie de m'accueillir à votre assemblée générale pour présenter l'action sociale de la
CRAM de Normandie en faveur des retraités. Néanmoins, permettez-moi, en préambule, de réagir et
de formuler trois remarques sur la réforme des retraites, en complément de votre exposé introductif
sur ce même thème.
I. REFORME DES RETRAITES
Le premier commentaire porte sur la question de l'âge légal et de la durée de cotisations. Il me semble
que dans le débat actuel la question de la pénibilité au travail doit être étudiée, avec toutes les
difficultés que sa prise en compte suppose. La simple consultation des tables de mortalité démontre
bien que la durée de vie après le passage à la retraite est différent d'une profession à une autre. Par
ailleurs, si la question de l'augmentation de l'âge légal, bien que légitime du fait de l'allongement de la
durée de vie, est crainte par les générations proches de la retraite, elle n'a pas le même sens pour les
jeunes générations qui entrent tardivement sur le marché du travail et qui, contrairement à leurs aînés,
n'ont pas systématiquement de carrière professionnelle linéaire. Pour ces jeunes générations, se pose
la question de la durée de cotisations qui constitue un enjeu majeur : l'entrée tardive sur le marché de
l'emploi, le chômage, et l'augmentation de la durée de cotisations les projettent, pour une partie non
négligeable d'entre eux, à un départ à la retraite "carrière complète" rarement avant l'âge de 65-67
ans.
Ma deuxième remarque porte sur la logique financière de la réforme : le système est déficitaire et
nécessite une réforme en profondeur basée sur le recul de l'âge de départ, ce qui suppose
évidemment de s'interroger sur l'emploi des seniors. Mais il est nécessaire d'avoir conscience du rôle
social que tiennent actuellement les retraités, qui bénéficient d’une longue période sans travail, en
bonne santé aux jeunes retraités, ce qui leur permet de s’investir dans de nouvelles activités sociales,
culturelles, de loisirs, etc. Dans cette optique, la retraite à 60 ans constitue une utilisation des gains de
productivité. HSBC Assurance estime d'ailleurs à 7 milliards d'euros par an le travail bénévole des
seniors en France. L'importance de l'apport des seniors est donc indiscutable. A cette forte implication
bénévole s'ajoute, une participation sociale très prégnante des jeunes retraités auprès de leur
entourage familial. Ils sont en effet très sollicités par trois générations (parents, enfants, petits enfants)
en apportant un soutien financier, matériel et physique.
Ma dernière remarque porte sur l'allongement de la durée de vie et de ses effets. Nous sommes de
plus en plus nombreux à vivre de plus en plus longtemps en bonne santé. Si la question du recul de
l'âge légal se pose, celle de la prise en charge des personnes âgées dépendantes dont le nombre va
augmenter dans les années à venir doit être également être posée, et constitue un enjeu majeur dans
les années à venir. Une étude de l'Insee réalisée en 2006 estime à 1 230 000 le nombre de personnes
dépendantes en 2040, avec une augmentation plus rapide à partir de 2030, moment où les
générations du baby boom atteindront 80 à 85 ans, âge où la dépendance est forte. Ainsi, une
personne sur quatre des générations d’après guerre risque de connaître la dépendance. La question
de la dépendance est donc au moins aussi importante que celle des retraites.
II. ACTION SOCIALE DE LA CRAM NORMANDIE EN FAVEUR DES RETRAITES
La CRAM, qui à compter du 1er juillet 2010 changera de nom pour devenir Caisse d'Assurance
Retraite et de Santé au Travail (Carsat), est un organisme de sécurité sociale au service de la retraite
et de la santé. A côté des missions d’accompagnement des assurés sociaux en situation de fragilité
du fait de leur état de santé (mission assurée par le service social régional), la CRAM de Normandie
développe une politique d'action sociale en faveur de la prévention de la perte d’autonomie des
retraités.
En effet, notre préoccupation est de maintenir le plus longtemps possible les retraités en bonne santé
et ainsi retarder leur passage dans la sphère de la dépendance, pour répondre à une problématique à
la fois sociétale et humaine (maintenir les aînés dans leur environnement) mais aussi financière (coût
important de la prise en charge de la dépendance).
La politique de la CRAM en faveur de la prévention de la perte d'autonomie des retraités se traduit
par des aides financières et des interventions collectives :