En Occident, Pierre de Maricourt fut l'un des premiers à travailler sur le magnétisme et
publia son Epistola de magnete à peu près à la même époque que les savants chinois. Au-
delà du simple problème des priorités, il serait intéressant de savoir comment certaines
techniques ont pu voyager et s'il n'est pas possible que des développements parallèles, et
chronologiquement presque concomitants, se soient produits2.
Pour les encyclopédistes des Lumières3, « le magnétisme est le nom général qu’on donne
aux différentes propriétés de l’aimant ». Ils attribuent ses effets à une « matière subtile4,
différente de l’air » (parce que ces phénomènes ont également lieu dans le vide) qu’ils
appellent magnétique. Plus loin ils affirment que « c’est encore une question non moins
difficile que de savoir s’il y a quelque rapport entre la cause du magnétisme & celle de
l’électricité, car on ne connoît guère mieux l’une que l’autre. »
Jusqu'au début des années 1820, on ne connaissait que le magnétisme des aimants
naturels à base de magnétite. Hans Christian Ørsted montra en 1821 qu'un courant
électrique parcourant un fil influence l'aiguille d'une boussole située à proximité. Il fut
cependant incapable d'expliquer ce phénomène à la lumière des connaissances de
l'époque. La même année, Michael Faraday énonce la loi de Faraday, qui trace un
premier lien entre électricité et magnétisme.
En 1822, le premier moteur électrique est inventé : la roue de Barlow.
André-Marie Ampère proposa peu après une loi phénoménologique, aujourd'hui
démontrée dans le cadre général de l'électromagnétisme, appelé théorème d'Ampère, qui
relie le champ magnétique aux courants. Peu après, en 1825, l'électricien William
Sturgeon crée le premier électroaimant.
En 1873, James Clerk Maxwell unifie le champ magnétique et le champ électrique, au
sein de la théorie de l'électromagnétisme. Ce faisant, il découvre une incompatibilité entre
les lois de la mécanique classique et les lois de l'électromagnétisme. Ces dernières
prédisent que la vitesse de la lumière est indépendante de la vitesse d'un observateur par
rapport à la source qui émet la lumière, hypothèse incompatible avec les lois de la
mécanique classique.
En 1873, l'ingénieur belge Zénobe Gramme découvre le premier moteur électrique à
courant continu, utilisable à grande échelle.
En 1887, les Américains Albert A. Michelson et Edward Morley vérifient
expérimentalement (expérience de Michelson-Morley) les prédictions de Maxwell.
En 1905, Albert Einstein résout le paradoxe découvert par Maxwell en montrant que les
lois de la mécanique classique doivent en réalité être remplacées par d'autres lois, celles
de la relativité restreinte.