Gestion de groupes Cm1 Psychologie sociale Préambule - Ce cours porte sur l’effet de la présence des autres et de leurs agissements sur nos aptitudes et nos comportements. - Le fait de vivre en groupe, en société, de se trouver dans un milieu culturel donné, d’être en présence d’une ou plusieurs autres personnes peut amener l’individu à agir (ou à réagir) différemment. - En effet, le contexte social peut entraîner des modifications importantes de nos agissements, modifications qui n’auraient peut-être pas eu lieu sans la présence des autres. - De plus l’action des autres peut aussi influencer nos propres comportements. - I) Qu’est ce que la psychologie sociale ? Le comportement d’un individu ne semble pouvoir être compris, entendu ou envisagé qu’en tenant compte des caractéristiques de la situation sociale et des interactions dans lesquelles le sujet est engagé. Il faut se servir des outils de la P.S afin de pouvoir comprendre un certain nombre de comportements existants chez des individus. (Interview, entretient, questionnaire) 1) Objet de la PS. C’est un domaine bipolaire, qui met en jeu deux entités semblant se situer aux deux extrémités d’un même continuum. Individu Société Il existe une mobilité entre ces deux entités. Néanmoins, et c’est une caractéristique du genre humain, il n’y a pas d’individu que pris dans un réseau social et il n’y a pas de société que fondée sur la diversité. C’est pourquoi, la plupart des auteurs définissent l’objet de la PS comme étant l’étude des rapports entre les individus et la société. C'est-à-dire comme une science du conflit individu/société. 2) Entre psychologie et sociologie. Comme l’avance MAISONNOEUVE, le propre de l’homme est d’être simultanément sociable et socialisé. C'est-à-dire, il aspire à communiquer avec ses semblables et il est aussi membre d’une société qui le forme, le contrôle. - La psychologie analyse le psychisme pour y découvrir des tendances, des traits de personnalité qui dominent les mentalités et les comportements humains. - La sociologie essaye de mettre à jour les structures sociales, les usages sociaux (ou habitus d’après BOURDIEU), les institutions dans lesquelles s’inscrivent toutes les attitudes et toutes les conduites individuelles. - Le psychologue social cherche à établir comment chaque sujet s’est adapté aux normes collectives, comment il s’intègre au milieu qui l’entoure … … quel rôle il y joue, quelle représentation il s’en construit, quelle inflence éventuelle il y exerce. - son objet propre sera l’interaction et la relation : interaction des influences sociales et des personnalités singulières, relation des individus entre eux et des groupes entre eux. 3) Attitudes et actions. Les attentes des individus au sein du réseau social sont souvent différentes des attentes de la société. - Par exemple : chez les étudiants, il existe des différences entre les orientations ou les formations poursuivies et les besoins de la société. - Cela donne lieu à une régulation de la part de la société : sélection par concours. Pour de nombreux auteurs, tous les conflits ont lieu par apport à l’idéologie. Définition de idéologie : « un système des représentations et d’habitudes que les individus et les groupes se forment pour communiquer. » - stéréotypes. Définition de stéréotypes : une sorte de schéma perceptif associé à certaines catégories de personnes ou d’objets, cristallisés autour de mots qui les désignent et intervenant systématiquement dans les représentations et la caractérisation des spécimens ». Définition d’attitudes : « des croyances et des sentiments qui orientent nos réactions envers des objets, des personnes ou des événements » (MYERS) … ou un état mental et neuropsychologique de préparation à répondre, organisé à la suite de l’expérience et qui exerce une influence directrice ou dynamique sur la réponse de l’individu à tous les objets et à toutes les situations qui s’y rapportent. (ALLPORT). a) Nos attitudes guident-elles nos actions ? La pression sociale peut brouiller la connexion sous jacente entre nos attitudes et nos actions en affectant soit ce que nous disons, soit ce que nous faisons. - Expérimentation : DECHONDHY : confirmation et obéissance. - Quand une idéologie est attaquée par d’autres opinions, cette idéologie a tendance à se renforcer. (Renforcement des liens du groupe) - L’appartenance à des groupes détermine les actes et les idées et par conséquence le fonctionnement cognitif des personnes. - Les représentations issues de l’idéologie à laquelle nous adhérons vont donc influencer les choix, les attitudes et les comportements de chacun. b) Nos comportements guident-ils nos attitudes ? Plusieurs observations confirment que les attitudes se mettent en place après le comportement. Par exemple : les rôles sociaux affectent nos attitudes. Définition de rôle sociaux : « un ensemble d’action prescrite qui sont les comportements qu’on attend de ceux qui occupent une position sociale particulière » (MYERS). Lorsque vous adoptez un nouveau rôle, vous vous efforcez de suivre les prescriptions sociales associées à ce nouveau rôle. Au début, les comportements peuvent sembler faux, parce que vous jouez le rôle. Mais ensuite votre comportement ne paraîtra plus forcé. - Expérimentation ZIMBARDO : évaluation de l’attitude avant et après l’adoption d’un nouveau rôle. Etudiant dans deux situations : prisonnier vs gardien. Après seulement un ou deux jours, la simulation devient réelle, trop réelle ! - Grâce aux techniques d’influence sociale, nous sommes tous susceptibles de nous transformer en tortionnaire… ou plus simplement d’adopter un comportement dont nous n’avons pas envie au départ (ex : acheter tel ou tel produit). c) L’étude de MILGRAM (1974). - Objectif : mettre en évidence les mécanismes qui amènent à la soumission et l’influence du groupe sur l’individu. - Protocole : sujet payé, le sujet devait punir l’élève lorsque celui-ci se trompait. La punition est donnée sous forme de décharge électrique de 15 à 450 Volts. - Résultat : 60% des sujets vont jusqu’à 450 Volt !! Caractéristiques des chocs électriques par les sujets. 65% Mort Caractéristiques des chocs administrés par les sujets dans les diverses conditions de proximité de la victime. variante Indice d’obéissance Choc max % de sujet obéissant FB à distance 450 Volts 65% FB vocal 360 V 62.5% Proximité 300 V 40% Contact 255V 30% A savoir : 1 - définir la psychologie sociale, quel est le rôle du psychologue social ? 2 - définir le concept d’attitude, quel est l’impact de la pression sociale sur les attitudes des individus ? 3 - décrivez l’étude de MILGRAM. II) La notion de groupe. Préambule : parmi tous les phénomènes sociaux peuvent influencer nos attitudes, nos comportements, la psychologie sociale s’intéresse également aux rapports des individus appartenant à un groupe. C'est-à-dire relation intergroupe Définition de groupe : ensemble d’individus orientés vers l’effectuation d’une tâche, mais aussi aux rapports entre les groupes (i.e. relation intergroupe). En résumé, la désobéissance des sujets ne dépend pas uniquement de leur morale, elle dépend aussi de la situation sociale. Le taux d’obéissance varie aussi en fonction de : - liens sujet/victime. - Source d’autorité. - La présence ou non de public. Par contre, il n’y a pas de différence quand : - le cadre du labo est moins prestigieux. - Les sujets sont de sexe féminin. - A) Structuration des groupes – les relations intragroupes. Pour parler de groupe, il faut au moins deux personnes, mais ce simple critère ne suffit pas pour parler de « groupe ». Par exemple : dix personnes dans un ascenseur forment ce qu’on appelle un agrégat de personne et pas vraiment un groupe. Pour qu’une collection d’individus mis ensemble forme un groupe il faut qu’elle remplisse trois conditions : - une tache commune - une interaction réciproque pour la réalisation de la tâche. - Une interdépendance réciproque pour la réalisation de la tâche. 1) Les différents types de groupes. Groupe formel et groupe informel. Le groupe « formel » est un groupe qui a pour fonction de s’acquitter d’un travail spécifique et bien défini (MAIILLET, 1988) – orientation vers la tâche. A l’inverse le groupe « informel » se développe naturellement selon des préférences ou des intérêts communs (SAVOIE, 1993) – l’orientation sociale. Le groupe primaire et le groupe secondaire. Le groupe primaire est celui qui nous touche personnellement avec qui nous avons des contacts intimes et réguliers (i.e. famille, amis) tandis que le groupe secondaire désigne un ensemble de personnes plus vaste et qui ont de contacts plus sporadiques (i.e. lycée, syndicat,…) Les groupes d’appartenance et les groupes de référence. Bien que les deux types de groupes se confondent la plupart du temps, le groupe de référence peut être un groupe dont on ne fait pas partie, mais qui nous sert de modèle et auquel on rêve d’appartenir un jour. Le groupe restreint, la catégorie sociale, la foule. On parle de « groupe restreint » pour désigner « un groupe relativement structuré qui est composé d’un petit nombre d’individus ayant des contacts face à face de façon plus ou moins réguliers » (ANZIEU et MARTIN, 1976). A l’inverse, on parlera de « catégorie sociale » ou de foule pour faire référence à un groupe très grand, relativement peu structuré, composé de centaine voir de milliers de personnes et où il n’est pas question de parler d’interaction face à face entre ces différents membres. Groupe minoritaire – groupe majoritaire. 2) Groupe et identité sociale. L’une des questions fondamentales dans l’étude de la psychologie des groupes concerne l’explication de la formation des groupes. Il existe globalement trois grandes approches du problème de la formation des groupes. Le modèle fonctionnaliste : Soi l’appartenance à un groupe s’explique parce que ce groupe permet de combler certains besoins. Le modèle de la cohésion sociale : Dans cette approche, c’est l’attirance que les individus éprouvent les uns pour les autres qui les conduit éventuellement à former un groupe. Dans ce contexte, le concept central est celui de la cohésion, i.e., la force des liens qui unissent les différents membres d’un groupe. Le modèle de l’identité sociale : Ici, l’appartenance à un groupe s’explique à partir de phénomènes ayant un base perceptuelle ou cognitive, et non sur une base affective comme dans le modèle de la cohésion sociale. Entre identification et différentiation : le groupe comme élément essentiel de la formation de la personnalité individuelle dans le groupe. La construction de l’identité d’un individu s’accomplit par un double mouvement : - Le processus d’identification : « Processus selon lequel un individu construit sa personnalité selon le modèle de quelqu’un d’autre », in J-P REY, 2001. Le processus de différenciation sociale : « Besoin qu’a un individu de se différencier des autres pour construire son identité sociale », in J-P REY, 2001. Et si l’identité sociale peut se définir comme : « le sentiment d’être reconnu et de jouer un rôle tout en se percevant comme différent des autres ». - On peut dire que les différents groupes (famille, l’école, …) auxquels un individu appartient constituent un vecteur essentiel de la construction de cette identité. Par exemple : l’estime de soi d’un sujet se construira en fonction des comparaisons successives qu’il effectuera avec d’autres membres de son ou ses groupes d’appartenance. L’EPS ou le sport de manière plus général, sont particulièrement riches par apport à cette construction car : 1/ les différentes pratiques sportives intègrent des formes de groupement riches et variés. 2/ l’enseignement de cette matière se fonde sur des relations sociales très riches et très différentes dans lesquelles un élève est amené à tenir différents rôles sociaux (acteur, observateur, arbitre, …). Conformisme et fonction normative du groupe : Il existe une période pendant laquelle l’indentification au groupe est particulièrement importante pour les individus : la période de l’adolescence. Durant cette période, la pression du groupe (celui du groupe de paire) peut être plus ou moins importante. - des manifestations de conformisme (de comportement, vestimentaire, de langage, …). Définition : le conformisme « se manifeste par le fait qu’un individu modifie ses comportements, ses attitudes, ses opinions pour les mettre en harmonie avec ce qu’il perçoit être les comportements, les attitudes, les opinions du groupe dans lequel il est inséré ou souhaité être accepté », J-P CODOL (in J-P REY). Cette influence n’est dans la plupart des cas, pas consciente pour la personne. On parle donc dans ce cas de pression implicite. Expérience de ASCH (1961). Celle-ci consistant à présenter à des sujets une tâche expérimentale dans laquelle ils devaient reconnaître laquelle des trois lignes situées à droite est la plus proche de la ligne « modèle » située à gauche. - résultats : lorsque les sujets effectuaient la tâche seuls, ils ne se trompaient pas. Par contre s’ils répondaient alors qu’ils étaient intégrés à un groupe de complices qui donnaient des réponses erronées, on observe en moyenne jusqu’à 37% d’erreurs pour la population des sujets expérimentaux. - Dans certaines circonstances, on peut donc être amené à dire exactement le contraire de ce que l’on voit ou pense réellement. - Si le conformisme facilite les relations interindividuelles et une certaine forme de socialisation. Il peut provoquer des comportements peu souhaitables, et cela à l’insu même de l’individu. Expérience de SHERIF (phénomène social de la création d’une norme). Un individu dans la nuit noir doit déterminer la distance qu’a parcourue la lumière. Elle s’allume puis elle s’éteint. On répète trois fois. Puis le lendemain, on répète l’expérience avec deux compères qui donnent des résultats faux. On répète cela pendant plusieurs jours. Résultat : la lumière ne s’est jamais déplacée. Il a été influencé par la norme des compères. A savoir. 4 – Définir la notion de groupe, quelles sont les conditions pour former un groupe ? 5 – Décrivez les différents types de groupes. 6 – Pourquoi les individus cherchent à intégrer un groupe ? 7 – Définir la notion d’identité sociale et sa construction. 8 – Définir la notion de conformisme et illustrer vos propos. 3) Statut, rôle et leadership. Il faut étudier : - les statuts (position qu’occupent les individus les uns par apport aux autres), - les rôles (comportements déterminés par les statuts), - et les interrelations entre les membres du groupe. l’une des principales approches est celle de la sociométrie développée par J-L MORENO (1934). Il s’agit de tenter d’appliquer une mesure (« métrie ») à l’être social (« socio »). Donc l’objectif de la sociométrie : étudier les affinités à l’intérieur d’un groupe (i.e. classe, groupe de jeunes, équipe sportive, etc. …). La situation sociométrique. Il s’agit de demander aux membres d’un groupe déterminé avec lequel de leurs compagnons ils souhaitent pouvoir s’associer pour telle ou telle activité, ou dans telle situation prochaine. Exemple classique d’une étude sur les relations « affectives » reliant les membres d’un groupe : « si tu avais le choix de partir en vacances avec trois personnes de … ta classe, ton équipe, … lesquelles choisirais-tu ? ». … ou d’une étude sur les relations « de travail » reliant les membres d’un groupe : « tu as besoin de travailler pour t’améliorer dans …tel domaine,… avec quelles personnes faisant parties de ? Aurais-tu envie de t’associer » (anonymat obligatoire). Quelques notions principales : - la notion « clef » en sociométrie est la notion d’atome social, i.e., le réseau d’interrelation dont chaque sujet est le foyer. - On peut distinguer deux types de relations : 1/ les relations centrifuges, correspondant aux sentiments d’attirance ou d’aversion que le sujet éprouve envers tels ou tels membres de son entourage. 2/ les relations centripètes correspondant à tous les choix ou rejets qu’un sujet « reçoit » de la part de ses compagnons. La connaissance de ces relations permet de dégager le statut sociométrique d’un individu dans un groupe : - certains sujets reçoivent un très grand nombre de choix : ce sont les « leaders ». - d’autres n’obtiennent que très peu de choix : ce sont les « isolés ». Ces derniers ne doivent pas être confondus avec les « solitaires » (je n’émets aucun choix, mais j’en reçois), ou les « exclus » (je reçois uniquement des rejets). Le test sociométrique permet par sa représentation graphique, de mettre en évidence les phénomènes de gravitation socio-affective, dont les sujets les plus populaires constituent le centre, tandis que les isolés et les exclus sont à la périphérie. On parle de sociogramme. Celui-ci constitue une véritable « radiographie » affective et relationnelle d’un groupe. Représentations graphiques courantes en sociométrie. Choix émis Rejet émis Choix reçu Rejet reçu Choix réciproque Atome social d’un leader / Atome social d’un isolé. Sociogramme collectif d’un groupe mixte. Rejet réciproque Fille Garçon Isolée Exclue Exclu Les applications pratiques du sociogramme. La sociométrie peut être utile tant sur le plan de l’individu lui-même que sur le plan des relations interpersonnelles, que sur celui de la structure des groupes. La sociométrie sert à mettre à jour : 1- le rôle et les relations intergroupales assumées par le groupe dans son propre environnement. Quelles relations, quel statut avec les autres groupes de la ville, de la cité ? 2- les cadres et les structures de la société globale dans laquelle fonctionne et s’insère le groupe considéré. Il est aussi possible de distinguer trois grands secteurs d’intervention concernant le domaine du sport et des activités physiques : 1/ Les attitudes ou les représentations : identifier les stéréotypes, les systèmes de catégorisation d’autrui, les modèles sociaux sur lesquels se fondent les groupes avec lesquels vous travaillez est un point fondamental pour essayer d’expliquer les conduites et les comportements adoptés. 2/ Les processus de socialisation : la compréhension, d’une part, des phénomènes d’insertion et des apprentissages sociaux / éducation (origine sociale et culturelle, …) avec leur multiples avatars (originalité, déviance, délinquance,…) et d’autre part, les phénomènes de conformisme et de différenciation (i.e., je ressemble à ceux de mon groupe, et je me différencie de ceux des autres groupes). 2/ L’étude du fonctionnement même du groupe : la compréhension des processus de pouvoir et d’autorité, de régulation, de communication à l’intérieur d’un groupe, ainsi que l’étude des systèmes de relations et affinités interpersonnelles. B) Les préjugés, la discrimination et les relations intergroupes. J.P. REY (2001) : « Chaque individu a tendance à considérer que les membres des autres groupes se ressemblent. Ce phénomène de catégorisation sociale conduit parfois à des attitudes de discrimination ». 1) L’expérience de J.P. CODOL : les étudiants STAPS et la discrimination par le sport. Dans cette expérience, 60 étudiants de cursus STAPS (30 filles, 30 garçons dont 30 sport co et 30 sport individuel) ont été interrogés afin de mesurer leur perception des autres. Trois questions ont été posées : Est-ce que vous pensez qu’entre vous, vous vous ressembler. Est-ce que vous pensez Est-ce que vous pensez qu’entre eux, vos qu’entre eux, les étudiants camarades de la filière de la filière psychologie se STAPS se ressemblent. ressemblent. Score moyen : 3.6 Score moyen : 4.8 Score moyen : 6.8 C’est la catégorisation sociale qui conduit les individus à penser qu’à l’intérieur des autres groupes (i.e., exogroupes), les individus donnent l’impression de se ressembler beaucoup plus que dans le groupe d’appartenance (i.e., endogroupe). De même, nous avons tendance à décrire avec des attributs plus positifs les membres de notre groupe d’appartenance que les membres des autres groupes. D’autres études répliquées sur deux autres catégorisations, la catégorisation par sexe et la catégorisation ethnique, ont donné les mêmes résultats. 2) La catégorisation et l’identité sociale. Les interactions entre groupes sont beaucoup plus compétitives que les interactions individuelles. Il est plus facile d’obtenir la coopération de deux individus que de deux groupes. Cette discontinuité entre le groupe et l’individu repose sur un ensemble de croyances relatives au comportement attendu à l’intérieur du groupe et aux relations supposées entre les groupes. Dans une étude, RABIC et HORWITZ (1969) ont fait apparaître que le simple fait d’une catégorisation arbitraire en « groupe vert » et « groupe bleu » suffit pour déclencher des évaluations plus favorables à l’endroit de l’endogroupe qu’à l’endroit de l’exogroupe. D’autres auteurs (TAJFEL en particulier) ont montré que cette catégorisation arbitraire ne se manifestait pas seulement dans les opinions mais également dans le comportement discriminatoire des individus. Pourquoi la théorie de l’identité sociale développée par TAJFEL ? Définition l’identité sociale : « est cette partie du concept de soi des individus qui provient de leur connaissance de leur appartenance à un groupe social, associé à la valeur et à la signification émotive de cette appartenance » (TAJFEL, 1981). Chacun d’entre nous cherche à organiser le monde physique et social qui l’entoure afin de se « faciliter » la tâche. L’individu va ordonner, classer afin de doter cet environnement d’une certaine structure stable, identifiable et rationnelle. Cette manière de « découper » la réalité sociale tout en la simplifiant relève de ce qu’on appelle la catégorisation sociale. La catégorisation sociale est à la source du processus de différenciation sociale : des stéréotypes, des préjugés, et de la discrimination (TAJFEL et al, 1971). 3) Préjugés, stéréotypes et discrimination. On a tendance à percevoir comme plus similaire les individus ne faisant pas partie de son groupe d’appartenance. Cette propension à homogénéiser le groupe des autres relève le plus souvent d’un stéréotype. Stéréotype : croyance partagée et réductrice concernant les caractéristiques personnelles, le caractère, les comportements d’un ensemble d’individus. Exemple : les allemands sont physiques, les italiens sont bavards etc. Ces simplifications réductrices affectent les jugements et s’accompagnent souvent de préjugés. Préjugés : « le préjugé est une opinion arrêtée et généralement défavorable, un jugement formulé sans preuve pour confirmer et l’infirmer ». Exemple : les sportifs ne sont pas de très grands intellectuels » !! Le préjugé et le stéréotype sont liés car ils présupposent un rapport d’équivalence entre des individus issus d’un même groupe. « La discrimination consiste à institutionnaliser plus ou moins formellement la mise à distance d’un autre groupe en rendant impossible un rapprochement avec son propre groupe » (in J.P. REY ,2001). C’est ainsi que les stéréotypes sociaux définissant la masculinité (actif, autonome, compétitif, etc.) et la féminité (émotif, concerné par les autres, expressivité, etc.) servent à différencier les pratiques sportives elles-mêmes. C’est ainsi que des activités comme le rugby et l’haltérophilie qui exigent force et engagement physique sont perçues comme masculines tandis que la gymnastique et la danse qui expriment la grâce, la souplesse, une recherche esthétique, sont considérées comme féminines. 4) Peut-on atténuer les préjugés et la discrimination intergroupes ? Trois approches peuvent être proposées pour diminuer quelque peu les préjugés et la discrimination. a) Le contact intergroupe. Si on multiplie les contacts et si on donne l’occasion aux gens de se connaître, les stéréotypes devraient diminuer. En réalité, toutes les études montrent que lorsqu’on utilise cette stratégie avec des jeunes, ceux-ci en profitent plutôt pour s’insulter et se battre. 1/ Il faut que le contact soit soutenu et comporte un élément de coopération en vue d’atteindre un but commun. 2/ Le contact intergroupe doit être soutenu par un appui officiel des autorités. 3/ Le contact doit se faire entre des groupes ayant un statut et des pouvoirs égaux. b) Les buts communs et la coopération. Dans tous les cas, la coopération intergroupe suscite des attitudes plis favorables envers l’exogroupe quelque soit le résultat de la coopération (surtout en cas de réussite). c) L’approche socio cognitive. Au niveau cognitif, la coopération stimulerait la formation d’un catégorie commune de « nous » qui suscite des perceptions plus positives de l’exogroupe et atténue l’effet du biais proendogroupe. (TURNER, 1982, 1985). C’est donc sur la base f’une re-catégorisation (ici envisagé comme outil cognitif – opération mentale) en un seul groupe unifié que s’effectue l’atténuation de ce biais. A savoir : 9 – Mettre en évidence la structure d’un groupe, quelle est l’approche qui tente d’étudier cette dernière ? Donnez des exemples. 10 – Quels sont les apports de la sociométrie. 11 – Définir les notions de discrimination, de préjugés et de stéréotypes. Illustrer. 12 – Pourquoi existent-ils des préjugés, discrimination dans notre société ? 13 – Comment peut-on atténuer la discrimination et les préjugés ? Les groupes sportifs. But : optimisation de la performance dans un groupe. Prendre le groupe dans son ensemble. CHAPPUIS et THOMAS (1988). Equipe idéale = démocratie vivante (i.e. liberté d’expression, prendre part aux décisions… Mais à un moment, il doit y avoir autocratisme. CARON (1986, 1993). Les membres d’un groupe sportif : - possèdent une identité collective. - Disposent d’objectif et de buts communs. - Partagent un même destin. - Développent des modèles structurés d’interaction et des modes de communication. - Présentent une interdépendance sur les plans personnels et opérationnels. - Manifestent une attraction interpersonnelle. - Se considèrent « être un groupe ». On parle de rassemblement d’individu. A) l’efficacité collective. ZACCARO et al (1995). Sens de la compétence collective partagé entre des individus quand ils allouent, coordonnent et intègrent leurs ressources dans une réponse concentrée et réussie à des demandes situationnelles spécifiques. Plusieurs paramètres : - des croyances partagées - des compétences développées et coordination du groupe - ressources collectives - spécificité situationnelle. a) La performance antérieure. Le résultat de succès équivaut à l’efficacité collective, ce qui entraîne une attente de succès futur. HODGES et CARRON (1992) : mise en évidence de l’effet du sentiment d’efficacité collective sur la réponse d’un groupe à l’échec. Expérimentation : - trois groupes de trois personnes (triade) - tache sur dynamomètre manuel - manipulation de la perception de l’efficacité collective via un feedback postépreuve - établissement de deux groupes : un groupe avec un sentiment d’efficacité collective élevé (performance de la triade = ¼ supérieur des normes de laboratoire) et un groupe avec un sentiment d’efficacité collective basse (performance de la triade = ¼ inférieur des normes de laboratoire). - Affrontement de chaque triade « complice » - Tâche : maintenir en hauteur, le plus longtemps possible, une médicine balle (celle des complices est en mousse). 1ère compétition : la triade complice remporte l’épreuve. Performance de la triade EC élevée > performance de la triade EC basse. 2ème compétition : la triade complice remporte l’épreuve. EC élevé : augmentation de l’effort malgré le 1er échec. EC basse : réduction de l’effort après le 1er échec. Inefficacité Haute EC Effort consacré reflété par le temps passé à la tâche Basse EC Manque d’effort 1ère expérience d’échec 2ème expérience d’échec b) Expériences vicariantes. Vicariant : qui remplace, se substitue à (e.g. modèle). McCULLAGH (1987) : un groupe peut développer son EC en votant d’autres groupes (similaires) obtenir des succès Similarité importante : par rapport à la tâche, ou niveau de compétence et d’aptitude. Situation d’échec = EC diminue. Expérience vicariante est moins puissante qui la performance actuelle. c) Persuasion verbale. Persuasion verbale : - encouragement verbal. - Soutien verbal. - Support des autres. BANDURA (186) a indiqué que la persuasion verbale équivaut à une auto-éfficacité. La persuasion verbale développe-t-elle l’EC ? Cette hypothèse est non confirmée expérimentalement. On dit que la persuasion verbale est la source la moins importante (la plus faible). d) Cohésion du groupe. Hypothèse : ZACCARO et al (1995) : la cohésion d’équipe influencerait le niveau d’EC perçu par le groupe. SPIRK (1990) Volley : la haute perception de la cohésion opératoire (i.e. lié à la tâche) de l’équipe équivaut à une haute perception de l’EC. PESKEVICH (1995) : - Si la cohésion opératoire augmente en début de saison alors l’EC augmente plus tard dans la saison. - Si l’EC augmente en début de saison alors la cohésion opératoire augmente plus tard dans la saison. e) Leadership. Constat : leader = amélioration du fonctionnement du groupe = augmentation de l’EC. CHALLADURAI (1990) Leadership Leadership entraîneur Conséquence sur la performance. Style préféré des joueurs. Satisfaction des athlètes = EC Confiance = EC L’efficacité collective renvoie à une perception partagée par les joueurs de leur compétence collective, quand ils jouent ensemble en coordonnant leurs habiletés dans des situations spécifiques. L’efficacité collective est positivement liée à : - La performance. - La quantité d’effort fourni. - L’investissement de la tâche. - La cohésion. B) La flânerie sociale. C’est la tendance à la diminution des efforts individuels en situation groupale. KRAVITZ et MARTIN (1986) : tâche de traction à la corde. Les individus développent une plus grande force lorsqu’ils travaillaient seuls que lorsqu’ils exécutaient la tâche avec un ou plusieurs partenaires. INGHAN et al (1974) ,LATANE et al (1979). La flânerie sociale s’explique par des pertes de la motivation. Cette perte de la motivation provient de la diffusion de la responsabilité entre les membres d’un groupe et du manque de confiance entre eux. Dans ces tâches collectives, chacun se sent moins directement responsable du résultat groupal. La flânerie sociale est observée lors de tâches qui requièrent : - un effort physique - un effort cognitif. Mais elle est indépendante : - de l’age - du sexe Elle est de plus faible amplitude chez : - les femmes - les individus de culture orientale. Trois variables influencent l’ampleur de la flânerie sociale. 1) identification et évaluation de la performance personnelle et responsabilité dans la tâche. HARKINS et PETTY (1982) : la contribution unique à l’effort du groupe = réduction de la flânerie sociale. HARDY et CRACE (1991) : l’attente d’une bonne performance de la part des coéquipiers = augmentation de la flânerie sociale. 2) Augmentation des interactions de la cohésion, du sentiment d’efficacité collective, de l’attrait ou de la valeur du collectif. Diminution de l’ampleur de la flânerie sociale. Performance Effectif 1 2/3 >6 3) Caractéristique de la tâche. - Sa saillance. - Sa valeur incitatrice. - Son caractère attractif. - Sa difficulté. Influent sur la flânerie sociale. La flânerie sociale correspond à une diminution des efforts individuels en situation groupale et semble résulter de pertes de motivation. Elle est observée : - dans des tâches variées. - Indépendamment de l’age et du sexe. Ce phénomène tend à disparaître lorsque les individus ont l’impression de contribuer de manière unique à l’effort du groupe.