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Il faut tendre vers des groupes plus hétérogènes au travail
© Peoplesphere - 25/02/2013
Au travail nous sommes très vite taxés de "vieux", avec toutes les tares que cela
présuppose: facultés d’adaptation et capacités cognitives réduites, problèmes de santé,
lenteur,… Mais être jeune entraîne aussi son lot de stéréotypes. Le Centre pour l’égalité des
chances s’est penché de plus près sur l’effet des stéréotypes liés à l’âge sur l’emploi et les
relations de travail.
Sur le contenu des stéréotypes, le sondage Trop jeune – Trop vieux. Stéréotypes et préjugés relatifs à l’âge au travail, réalisé à
l’occasion de l’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle, confirme les intuitions de départ.
Selon les travailleurs interrogés, les travailleurs plus âgés seraient "chers, moins motivés, physiquement plus faibles donc moins
productifs, hermétiques au changement, ils maîtrisent moins rapidement les nouvelles technologies, ne sont pas flexibles, sont
nostalgiques, protégés et fermés". Mais ils seraient aussi "loyaux, matures et calmes, altruistes et surtout possèdent une grande
expérience profitant aux autres".
Les jeunes sont pour leur part perçus par les autres travailleurs comme "ayant un manque d’expérience, paresseux et désinvoltes,
arrogants et assez sûrs d’eux, exigeants, recherchant avant tout un équilibre vie professionnelle/vie privée, ambitieux et
carriéristes, instables et dépendants, manquant de respect et individualistes, pas loyaux". Mais ils seraient aussi "orientés Internet,
dynamiques, ouverts et avides d’apprendre, créatifs et innovateurs, issus d’une génération qui ose s’exprimer". On voit en outre
que les préjugés cités par les employeurs sont très semblables, même si ceux-ci voient davantage les personnes plus âgées
comme "des gens conservateurs et critiques", et les jeunes comme "trop orientés statut et se revendiquant plus compétents qu’ils
ne le sont".
Petite précision: les répondants estiment en moyenne qu’on est jeune jusqu’à 30 ans et vieux à partir de 55 ans sur le marché du
travail. Ils estiment que les employeurs nous vieillissent plus rapidement encore en plaçant cette dernière limite à 50 ans.
Des perceptions qui évoluent
On note cependant certaines évolutions positives des perceptions: ainsi, l’image stéréotypée du travailleur plus âgé qui a des
capacités d’adaptation réduites reste présente, mais avec moins d’intensité. Dans l’autre sens, le stéréotype du jeune qui accorde
plus d’importance à l’équilibre entre travail et vie privée est aujourd’hui fortement ancré. Mais cette catégorisation sociale n’est pas
négative en soi. Les travailleurs plus âgés ont du respect pour ces jeunes qui œuvrent à une meilleure qualité de vie.
"Généralement, les travailleurs et les employeurs sont conscients des stéréotypes et des préjugés au travail, explique Edouard
Delruelle, directeur adjoint du Centre. Ils reconnaissent qu’il existe une catégorisation sociale des jeunes et des plus âgés. Mais le
sondage démontre avant tout l’importance de promouvoir les contacts entre les travailleurs jeunes et plus âgés. Il faut tendre vers
des groupes plus hétérogènes au travail. On note, par exemple, dans le sondage, le souhait de la part de travailleurs plus âgés
d’une plus grande collaboration avec les jeunes. Les employeurs en sont conscients, mais ils n’y travaillent pas activement."
Le rapport montre également que la politique de l’emploi des autorités fédérales, via les mesures orientées vers les jeunes et les
plus âgés, contribue sans nul doute inconsciemment et indirectement à la création de stéréotypes – négatifs mais parfois aussi
positifs – sur les jeunes et les plus âgés.
Différences régionales et sectorielles
Autre enseignement du sondage: les a priori négatifs sont plus marqués dans certaines régions, certains secteurs et selon les
statuts. Ainsi, c’est dans le secteur des soins de santé, des services sociaux, le secteur public et l’enseignement que les
chercheurs constatent la catégorisation la plus négative au sujet des travailleurs plus âgés.
Les indépendants seraient les moins partiaux à l’égard de ces travailleurs, qu’ils considèrent « vieux » à un âge plus tardif. Les
demandeurs d’emploi partagent par contre plus de préjugés négatifs. Ils voient les travailleurs plus âgés comme souvent absents
pour cause de maladie, souvent déprimés et plus socialement isolés au travail. Enfin les ouvriers ont de loin la perception la plus
négative des travailleurs plus jeunes.
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