Pour prévoir les proportions, on se sert des gamètes et de leur fréquence : la reproduction
correspond au tirage au sort de gamètes dans deux urnes de gamètes (paternels et maternels).
La génétique formelle s’intéresse à un génotype et aux gamètes, la génétique des populations
concerne un ensemble de génotypes (fréquence) et au pool de gamètes (ou urne, encore une
fréquence). La génétique des populations est donc probabiliste :
- grand nombre d’individus
- grand nombre de générations
- grand nombre de populations
- facteurs évolutifs multiples
Tout ceci fait qu’il y a une grande difficulté à expérimenter. Il faut donc utiliser des
simulations et des modélisations (et quelques calculs de probabilités).
2) Les théories de l’évolution
Une théorie scientifique se base sur des observations pour la formulation d’une hypothèse
(modèle). Celle-ci est rejetée ou améliorée à partir d’expérimentations. Il faut avoir un
principe de parcimonie, la théorie la plus simple est la meilleure.
La théorie de l’évolution sert à expliquer l’origine et la diversité des êtres vivants.
Il y a tout d’abord eu des théories de créationnisme et de fixisme :
- Carl von Linné (1707-1778) : la création unique
- Cuvier (1769 – 1832) : créations successives (cataclysmisme)
- Lamarck (1744 – 1829) : débuts du transformisme, hérédité des caractères acquis.
Depuis on sait que les mutations et les changements sont aléatoires, il n’y a pas de
transmission de caractères acquis aux descendants. Cependant, chez les virus, un état de stress
augmente le taux de mutation, et des radiations (ou autres mutagènes) peuvent intervenir :
l’environnement peut influer sur les caractères transmis.
- Darwin (1809-1882) : première théorie scientifique indiquant le rôle du milieu dans la
différenciation, et le rôle de l’isolement dans la spéciation. Il publie en 1859 « l’origine des
espèces » avec le concept de « struggle for life » (lutte pour l’existence), idée apportée par
Malthus. Celui-ci a été très important pour Darwin, il avait essayé de modéliser l’évolution
des populations et des ressources (qui sont limitées).
Les problèmes du Darwinisme étaient le support de l’hérédité et l’hérédité des caractères
acquis.
- Galton et les fondements de l’eugénisme (ex : 400 000 personnes stérilisées en Allemagne).
Galton tire les conséquences pratiques du Darwinisme
- Mendel (1865) : ses lois sont redécouvertes beaucoup plus tard, et permettent la naissance de
la génétique des populations. La théorie vient de JBS Haldane, RA Fisher, et S Wright.
L’expérimentation vient de L’Héritier et Teissier (« cages à populations »), ou de Ford (« la
génétique écologique »).
- Théorie synthétique de l’évolution (1937-1944) : Th. Dobzhansky, JS Huxley, E Mayr, GG
Simpson.
- Question centrale (1950-1960) : l’importance du polymorphisme dans les populations ?
Selon Müller, il y a élimination des allèles défavorables, mais Dobzhansky pense plutôt à un
polymorphisme équilibré. Le polymorphisme est en effet très élevé : d’où vient-il ? La théorie
neutraliste de l’évolution moléculaire et la phylogénie moléculaire permettent de donner des
réponses à cette question.
- Motoo Kimura (1968) : mutations dues au hasard, la sélection existe mais la plus grande
partie de la diversité est due au hasard par des mutations spontanées. On peut observer une
horloge moléculaire : l’apparition de modifications d’acides aminés est régulière au cours du