Le conditionnement (méthode d’étude du comportement). I. Le conditionnement classique. Méthode radicalement opposée à l’habituation visuelle. Méthode plus vraiment utilisée pour étudier le développement cognitif du nourrisson, mais intéressante pour montrer les capacités d’apprentissage chez le nourrisson. Principe : On a un stimulus neutre (SN) qui ne provoque pas de réponse chez le sujet. On associe à ce SN un stimulus inconditionnel (SI) qui provoque toujours la réponse attendue (réponse inconditionnelle = RI). Après un certain nombre d’essais où l’on présente le SN suivi immédiatement du SI, on présente seulement le SN. Si ce SN provoque la réponse, alors il devient un stimulus conditionnel (SC) et la réponse est appelée réponse conditionnelle (RC). Etude princeps de Pavlov (1849-1936, physiologiste). SN = Présentation d’un son de cloche n’entraînant aucune réponse de salivation. SI = Présentation de nourriture. RI = Salivation, réponse mesurable déclanchée de manière réflexe par la présentation par exemple d’un plat de nourriture. Les trois lois du conditionnement classique ou pavlovien : Extinction : Une fois le conditionnement établi, si on ne présente plus le SI après le SC, la RC décroît progressivement, et finit par disparaître. Toutefois, le SC ne redevient pas pour autant en SN. Si on retire la procédure, lien conditionnel est établit plus rapidement. Généralisation : Après le conditionnement au SC, avec des caractéristiques physiques légèrement différent, la RC apparaît, bien que diminuée (SC = 1000 Hz, stimulus proche 1200 Hz). Le conditionnement. 1 Discrimination ou différentiation : Possibilité d’éteindre une réponde généralisée, si on met en place une procédure de discrimination dans laquelle on éteint progressivement les RC provoquées par les stimuli proche du SC (présentation accentuée du stimulus conditionnel : 1000 HZ). Exemple de conditionnement classique utilisé chez les bébés : Le conditionnement temporel de la réponse pupillaire. Expérience de TITZGERALD et BRACKBILL (1968). SN = Intervalle de temps (qui devient SC). SI = Changement d’éclairage. RI = Dilatation, construction de la pupille (qui devient RC). Cette étude a permis de montrer la capacité des nourrissons (1 à 4 mois) à répondre avec précision à des intervalles de temps fixes. II. Le conditionnement opérant (CO) ou instrumental (CI). Développé par SKINNER (1904-1990) pour étudier l’apprentissage chez l’animal. Chez les bébés, le CO est plus utilisé que le CC. Dans le CO, une action de l’organisme est nécessaire (le sujet est actif) : les réponses ne sont pas déclenchées par des stimuli, mais sont sélectionnées selon les conséquences qu’elles entraînent. Les lois du CO sont les mêmes que celles du CC. Idée essentielle de SKINNER sur l’apprentissage : Le comportement est contrôlé par ses conséquences. Si les conséquences sont satisfaites, les actions seront répétées par l’individu dans une situation identique. Si les conséquences sont plutôt pénibles, les actions auront moins de chance d’être reproduites dans le futur. Expérience de conditionnement opérant utilisé chez le bébé de Joëlle PROVASI sur les apprentissages temporels précoce: Introduction : La succion non nutritive. Apparaît dès la vie fœtale. Est essentielle durant la première année de vie et finit par disparaître. Très tôt, en marge de sa fonction nutritive, elle possède une fonction affective et aussi une fonction exploratrice. On distingue la succion nutritive de la succion non nutritive (utilisée expérimentalement). Activité rythmique ayant une structure assez rigide dans ses composantes temporelles : Pression positive : Déformation mécanique exercé par la langue et le palet sur la tétine. Le conditionnement. 2 Plusieurs indices peuvent être étudié en fonction du contexte expérimental dans lequel est placé le bébé. Durée d’un train ou d’une rafale de succion. Durée des pauses. Le temps séparant chaque succion (vitesse à l’intérieur d’un train). Amplitude de chaque succion. Méthode : Tétine expérimentale dans la bouche (capteurs à l’intérieur). Phase de familiarisation avec la situation expérimentale. Enregistrement de la succion spontanée : ligne de base. Présentation des stimuli auditifs comme renforcement : Si le bébé parvient à raccourcir ou à allonger la durée des pauses entre deux périodes de succion, il entend de la musique (si non rien). Résultats : Les nouveaux nés (3ème jour de vie) arrivent à raccourcir la durée des pauses (accélérer le rythme de succion) mais n’arrivent pas à allonger la durée de ces pauses. Vers l’âge de 2 mois, les bébés parviennent à raccourcir et à allonger la durée de ces pauses. Interprétation : Les nouveaux nés sont capables d’apprentissage (lien entre rythme de succion et la musique). Dès son plus jeune âge, l’enfant est capable de modifier l’organisation temporelle d’une activité rythmique pour obtenir un stimulus intéressant. Une procédure particulière de CO : Le programme de renforcement à l’intervalle fixe (FI). C’est une autre procédure de CO utilisée chez l’enfant et l’animal. Principe : Une réponse est renforcée si un délai défini s’est écoulé depuis le renforcement précédent, les réponses émises dans ce délai étant sans conséquences. LOWE, BEASTY et BENTALL (1983) L’enfant tape sur le cylindre, puis après une durée déterminée on provoque l’apparition du renforcement (musique, nourriture, jouet…). Résultats : « Scallop patern ». De même chez l’animal, mais pas chez l’adulte ni l’enfant plus âgé. Le conditionnement. 3 Scallop patern : Pause puis une augmentation de l’émission des réponses vers la durée cible (fin de l’intervalle) Aussi pause proportionnelle au FI utilisé. Cf : Annexe 2, vocabulaire. Il faut distinguer : Les renforcements : Augmentation de la probabilité d’apparition d’une réponse. Les punitions : Diminution de la probabilité d’apparition d’une réponse. Il existe des renforcements ainsi que des punitions primaires et secondaires. - Primaires (répondent à des besoins biologiques) par exemple la nourriture, l’eau mais aussi la douleur, le froid intense… Secondaires (on en fait l’apprentissage) par exemple argent, applaudissement, critique, mauvaise note… Dans la catégorie des renforcements, on distingue les renforcements négatifs, des renforcements positifs (je rappelle que dans les deux cas on augmente la probabilité d’apparition de la réponse) : renforcement positif : On donne quelque chose d’agréable. La réponse a pour but de faire apparaître un évènement agréable (= renforcement positif). Donc l’organisme répond de manière à augmenter la fréquence de présentation du renforcement. Exemple : Quand Carine a une bonne note, sa maman lui donne plus d’argent de poche. Renforcement négatif : On enlève quelque chose de désagréable. La réponse a pour but d’enlever un évènement désagréable (= renforcement négatif). Donc l’organisme répond de manière à augmenter la fréquence de présentation du renforcement. Exemple : Quand Carine a une bonne note, elle sait que son papa ne la grondera pas. Il existe aussi des punitions positives et des punitions négatives (diminution de la probabilité d’apparition d’une réponse). Le conditionnement. 4 Punition positive : On donne quelque chose de désagréable. Punition négative : On enlève quelque chose d’agréable. III. Thérapies cognitivo-comportementales. Dans les années 60, développement d’un courant psychothérapeutique dit des théories comportementales Aider les gens à changer leur comportement en se basant sur des techniques découlant du conditionnement. Exemple de thérapie comportementale : De sensibilisation systématique fondée sur une méthode de conditionnement classique appelé contre conditionnement. Associer avec le stimulus qui déclenche la réaction négative, un stimulus entraînant une réponse incompatible (agréable). Le conditionnement. 5