769793896 - 16.04.2017 SVT – Chapitre 3.1 Prendre en charge sa vie sexuelle de façon conjointe et responsable OBJECTIF ● L'évolution des sociétés humaines se manifeste, entre autres, par une volonté de maîtriser la procréation qui passe par une prise en charge de façon conjointe et responsable de sa vie sexuelle. ● On cherche à préciser comment les connaissances scientifiques permettent à un couple de choisir son nombre d'enfants et le moment de la naissance. I. Des hormones naturelles contrôlent les fonctions de reproduction ● Le système hypothalamo-hypophysaire produit deux gonadostimulines FSH (follicle-stimulating hormone ou folliculostimuline) qui stimule la multiplication des cellules folliculaires pendant la première moitié du cycle ; - LH (luteinizing hormone) qui provoque l'ovulation en milieu de cycle. ● Les gonades produisent des hormones sexuelles Les hormones sexuelles sont nécessaires au développement des caractères sexuels secondaires, au fonctionnement de l'appareil génital et à la libido. - Pendant la phase folliculaire, ou préovulatoire, du cycle ovarien (jusqu'au 14e jour) les cellules folliculaires sécrètent des œstrogènes dont le taux plasmatique augmente au fur et à mesure que leur nombre augmente. - Pendant la phase lutéale, ou post-ovulatoire, du cycle ovarien (du 15e au 28e jour) le corps jaune sécrète des œstrogènes et de la progestérone dont la production diminue à partir du 21e jour, faute de stimulation. ● Les hormones sexuelles agissent en retour sur le complexe hypothalamo-hypophysaire - Un rétrocontrôle négatif en début de phase folliculaire : à taux faible, les œstrogènes inhibent la production de LH et FSH. Un seul follicule peut poursuivre son développement. - Un rétrocontrôle positif en en fin de phase folliculaire : au 12e jour, le follicule mûr produit un maximum d'œstrogènes qui stimulent la production de LH et FSH. Cela conduit, au 13e jour, à un pic sécrétoire de LH qui provoque l'ovulation au 14e jour puis la transformation du follicule en corps jaune. - Un rétrocontrôle négatif en phase lutéale : le corps jaune produit des œstrogènes et de la progestérone qui inhibent la production de LH et FSH. ● Les hormones ovariennes contrôlent le cycle utérin En début de cycle, le faible taux plasmatique d'hormones ovariennes provoque les règles (ou menstruations). Ensuite, les œstrogènes d'abord et la progestérone ensuite permettent la reconstitution de l'endomètre utérin jusqu'au 21e jour du cycle et les variations de fluidité de la glaire cervicale qui n'est perméable aux spermatozoïdes qu'en milieu de cycle. La commande ovarienne de l'utérus permet le synchronisme des cycles ovarien et utérin. Ainsi, la fécondation ne peut intervenir qu'après l'ovulation, vers 14e jour, et au moment où la glaire cervicale est perméable aux spermatozoïdes. Le transit de l'embryon dans les trompes durant une semaine, il est nécessaire que l'endomètre soit entièrement reconstitué vers le 21e jour du cycle. II. Des molécules de synthèse permettent de contrôler la procréation ● La contraception régulière (pilule) La pilule combinée (ou œstroprogestative) est une méthode de contraception préventive féminine. Elle contient un mélange d'œstrogène et de progestatif. Sa prise quotidienne, pendant les 21 premiers jours du cycle, entretient un taux plasmatique moyen d'hormones ovariennes qui a trois conséquences : - le complexe hypothalamo-hypophysaire subit un un rétrocontrôle négatif permanent qui limite la production de gonadostimulines, il n'y a donc ni cycle ovarien, ni ovulation ; - l'endomètre utérin est atrophié ce qui ne permet par la nidation d'un embryon ; - la glaire cervicale demeure imperméable aux spermatozoïdes. L'interruption du traitement pendant une semaine permet les règles. La pilule progestative (ou micropilule) contient uniquement un progestatif. Elle n'empêche pas forcément l'ovulation mais intervient au niveau utérin (endomètre et glaire cervicale) comme le font les pilules combinées. Le traitement est continu car il n'empêche pas les règles (plaquettes de 28 pilules). ● La contraception d'urgence La contraception d'urgence intervient après un rapport sexuel non ou mal protégé. Elles se présente sous la forme d'un seul comprimé contenant une dose importante de progestatif à prendre le plus vite possible, au plus tard dans les 3 à 5 jours (suivant le modèle). Cela perturbe l'ovulation et la muqueuse utérine de sorte que la grossesse ne peut pas débuter. ● L'IVG médicamenteuse L'administration d'une anti-progestérone, le RU 486, provoque des règles qui interrompent la grossesse dans les 5 premières semaines. …/… 769793896 - 16.04.2017 III. Des molécules de synthèse permettent la procréation médicalement assistée (PMA) ● Les infections sexuellement transmissibles (IST), causes de stérilité Les IST représentent un problème de santé publique majeur car elles sont notamment à l'origine de certaines infertilités et du SIDA. Elles sont d'autant plus dangereuses que, dans un premier temps, elles ne provoquent souvent que peu de symptômes et on peut être malade sans le savoir. Un comportement individuel et collectif est indispensable pour éviter la propagation des IST et faciliter leur traitement : - utiliser des préservatifs pour éviter l'infection ; - réaliser un test de dépistage au moindre doute ; - prévenir son (ses) partenaire(s) en cas d'infection. ● L’infertilité des couples a des causes variées L'infertilité concerne plus d'un couple sur 10. Ses causes sont multiples : - masculine (spermatozoïdes en nombre insuffisants ou anormaux...) ; - féminine (absence d'ovulation, trompes bouchées...) ; - liée au couple (elle est parfois inexpliquée). ● La procréation médicalement assistée (PMA) repose sur la compréhension des mécanismes de la reproduction - Les traitements hormonaux de substitution apportent des hormones de synthèse semblables aux hormones naturelles. Ils pallient une insuffisance de sécrétion d'hormones hypophysaires ou sexuelles. - L'insémination artificielle après stimulation ovarienne. Du sperme (qui peut provenir d'un don) est injecté directement dans l'utérus. Elle permet de court-circuiter la glaire cervicale (stérilités cervicales) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines, stérilités inexpliquées). - La fécondation in-vitro est transfert d'embryon (FIVETE) après stimulation ovarienne puis prélèvement d'ovocytes et de spermatozoïdes, elle permet de courtcircuiter les trompes (stérilités féminines) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines). La fécondation est réalisée en laboratoire, soit en mettant les gamètes (qui peuvent provenir d'un don) en présence soit par injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) dans le cas de stérilités masculines sévères. Le jeune embryon est ensuite transféré dans l'utérus. ● Les limites de la procréation médicalement assistée Le développement de ces techniques pose de nombreux problèmes éthiques. En France, les médecins n'agissent qu'avec l'accord des parents et dans le cadre légal (loi du 7 juillet 2011). De plus, un Comité consultatif national d'éthique (CCNE) est chargé de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevées par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». BILAN ● La connaissance des hormones naturelles impliquées dans la reproduction humaine a permis la mise au point d'hormones de synthèse permettant non seulement de réguler des naissances (contraception régulière, contraception d'urgence ou IVG médicamenteuse) mais aussi de faciliter la fécondation et/ou la grossesse (procréation médicalement assistée). ● Les infections sexuellement transmissibles, causes de stérilité, et leur propagation au sein de la population peuvent être évitées par des comportements individuels adaptés.