Chapitre 1 : Comprendre et maîtriser sa sexualité
I) Comprendre les fonctions de reproduction
3 cycles sexuels chez la femme :
Le cycle ovarien
Le cycle utérin
Le cycle de la glaire cervicale
a) Les ovaires produisent des hormones : En début de cycle ou phase folliculaire, les follicules produisent
des œstrogènes jusqu'au stade follicule mûr. Plus le nombre de cellules folliculaires augmente, plus la
production d'œstrogènes augmente. Le corps jaune produit et libère de la progestérone.
b) Les hormones ovariennes contrôlent le cycle utérin :
En début de cycle (jusqu'au 4e jour), le faible taux plasmatique d'hormones ovariennes provoque
les règles (ou menstruations). Ensuite, les œstrogènes d'abord et la progestérone ensuite permettent la
reconstitution de l'endomètre utérin.
c) Les hormones ovariennes contrôlent le cycle de la glaire cervicale : Pendant la période d'infécondité, la
glaire cervicale obstrue le col de l'utérus et présente un maillage serré de filaments protéiques, qui
immobilise les spermatozoïdes. Lors de la période de fécondité, la glaire cervicale devient perméable aux
spermatozoïdes grâce à une détente du maillage.
La sécrétion hormonale d'œstrogènes permet un élargissement des mailles de la glaire, rendant le passage
des spermatozoïdes possible.
Le fonctionnement des ovaires est contrôlé par le complexe hypothalamo-hypophysaire
d) Le fonctionnement du complexe hypothalamo-hypophysaire :
Les deux hormones sécrétées par l’hypophyse, ce sont :
La FSH (hormone folliculo-stimulante) qui stimule le développement des follicules ovariens pendant la
phase folliculaire et la sécrétion d’œstrogènes par ces follicules.
La LH (hormone lutéinisante) qui déclenche l’ovulation, transforme le follicule rompu en corps jaune et
stimule la sécrétion d’œstrogènes et de progestérone par le corps jaune.
Les ovaires par l’intermédiaire des hormones ovariennes exercent un contrôle sur l’hypophyse : on parle de
rétrocontrôle.
Le rétrocontrôle est négatif si les hormones ovariennes diminuent la libération de LH et de FSH.
Le rétrocontrôle est positif si les hormones ovariennes augmentent la libération de FSH et de LH.
Les hormones ovariennes en faible quantité durant la majeure partie du cycle, inhibent la sécrétion des
hormones hypophysaires : c’est un rétrocontrôle négatif.
Juste avant l’ovulation, ces hormones ovariennes en quantité importantes (pic d’œstrogènes) vont stimuler
la sécrétion des hormones hypophysaires, plus précisément la LH. C’est un rétrocontrôle positif à l’origine
du pic de LH qui déclenche l’ovulation.
NB : Différents paramètres externes comme le stress, la malnutrition peuvent agir directement sur
l’hypothalamus et modifier les cycles sexuels féminins en retardant ou en avançant les menstruations.
II- Molécules de synthèse et régulation des naissances.
Distinction effet contraceptif (empêche la fécondation) / effet contragestif (empêche la nidation) / effet
abortif (agit après la nidation = interruption de grossesse)
a) La contraception hormonale.
La compréhension des mécanismes biologiques liés à la reproduction humaine a permis la mise au point de
molécules de synthèse permettant une maîtrise de la procréation. L'action contraceptive des pilules est
basée sur l’ingestion d'hormones de synthèse proches des hormones ovariennes. Elles diminuent fortement
la production des hormones (par le biais d’une rétroaction négative) stimulant la croissance des follicules
ovariens (FSH et LH), bloquent l'ovulation, perturbent le cycle utérin et rendent le mucus du col imperméable
aux spermatozoïdes.
Chez l'homme, la contraception préventive repose sur le même principe et a pour conséquence une
diminution considérable de la production de spermatozoïdes. Cependant, la prise de ce contraceptif doit se
faire par des injections et n'est efficace qu'au bout de deux mois environ.
b) Des réponses à des situations exceptionnelles
- La contraception d’urgence
Les « pilules du lendemain ou surlendemain » sont utilisées en contraception d'urgence. Prises dans des
délais précis, elles peuvent bloquer l'ovulation ou empêcher la nidation.
- L’IVG médicamenteuse
Le RU 486 provoque la destruction de la muqueuse utérine (règles), entraînant l'élimination de l'embryon
implanté. Elle contient une molécule de structure voisine de la progestérone. En bloquant les récepteurs à
la progestérone, elle empêche l'action de cette hormone indispensable à la gestation. La grossesse étant
stoppée, le nom de « pilule abortive » est donné à ce produit. Le RU 486 doit être utilisé avant la 5ème semaine
de grossesse.
III- La procréation médicalement assistée
L'infertilité ou la stérilité masculine sont généralement dues à la qualité du sperme ou à des anomalies des
voies génitales. Chez la femme, elles sont surtout dues à des troubles de l’ovulation ou à l'obstruction des
trompes consécutives à une IST.
Les techniques de procréation médicalement assistée (PMA) permettent d'améliorer la fertilité quand celle-
ci est insuffisante, voire de contrer certaines des infertilités (FIVETE, ICSI).
Suivant le cas, le médecin peut proposer :
- un traitement hormonal adapté qui favorise la maturation des follicules ovariens et par ailleurs stimule
l’ovulation, donc augmente les chances d'obtenir des embryons.
- une insémination artificielle permet de court-circuiter la glaire cervicale (stérilités cervicales) et de
rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines, stérilités inexpliquées).
Après stimulation ovarienne on utilise du sperme du conjoint (IAC) ou de donneur (IAD). Le sperme est
d'abord conditionné, de manière à reproduire l’action de la glaire cervicale (capacitation) et à sélectionner
les spermatozoïdes les plus actifs (centrifugation différentielle et lavage) avant son injection dans l’utérus.
Le sperme des donneurs est conservé dans l'azote liquide (-196°C) puis transmis sous forme de paillettes aux
médecins.
- une fécondation in vitro avec transfert d'embryons (FIVETE) après stimulation ovarienne puis prélèvement
d'ovocytes et de spermatozoïdes, elle permet de court-circuiter les trompes (stérilités féminines) et de
rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines). La fécondation est réalisée en
laboratoire, soit en mettant les gamètes (qui peuvent provenir d'un don) en présence soit par injection
intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) dans le cas de stérilités masculines sévères. Le jeune embryon
est ensuite transféré dans l'utérus.
Échographies et dosages hormonaux sanguins permettent de contrôler et d'adapter les traitements en
fonction de chaque patiente. Les molécules de synthèse sont des aides à la fécondation et/ou à la gestation
dans les cas d'infertilité.
L'assistance médicale à la procréation fait l'objet d'une législation depuis l'application des premières lois de
bioéthique, en juillet 1994. Ces lois posent des principes généraux concernant le respect du corps humain
dès le commencement de sa vie et la protection de l'embryon humain. Ces lois fixées définissent les
modalités de la mise en œuvre de la PMA
La bioéthique liée à la PMA est perpétuellement questionnée par des débats qui secouent la société en prise
avec l'évolution des pratiques et des connaissances médicales. Les recherches sur les molécules chimiques
appliquées dans la procréation continuent de progresser et proposeront peut-être dans le futur des
techniques plus simples, moins contraignantes pour le couple et plus souvent couronnées de succès.
IV- Comportements individuels et propagation des infections sexuellement transmissibles ou IST.
Les IST sont dues à des agents infectieux très variés (bactéries, champignons ou virus). Ces agents infectieux
pathogènes se transmettent lors des relations sexuelles. Leur développement dans l'organisme entraîne des
troubles plus ou moins graves pouvant, en l'absence de traitement, mener à la stériliou même jusqu'au
décès (cancer, SIDA).
La disparition des symptômes ne signifie pas que l'infection a disparu. Il est donc important de consulter
systématiquement un médecin en cas de doute.
Afin de limiter la propagation de ces maladies, il est essentiel d'adopter un comportement citoyen préventif
en faisant usage du préservatif et en pratiquant régulièrement des tests de dépistage.
Des campagnes de vaccination visent à limiter la propagation d'autres IST causées par des virus (hépatite B,
papillomavirus).
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