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Confronté  aux  échecs  des  PDA  de  l’époque,  notamment  du  Newton  d’Apple  et  du 
Zoomer  du  consortium  Palm,  Tandy,  Casio  Geoworks,  America  on  Line  et  Intuit,  Jeff 
Hawkins, qui avait développé nombre de programmes destinés à leurs machines, commençait 
à  douter  de  la  capacité  de  ces  grandes  sociétés  à  concevoir  la  bonne  machine,  celle  qui 
rencontrerait le véritable succès commercial. Sa conclusion a été alors que le modèle calqué 
sur l’industrie du PC, à savoir, la séparation des fabricants de logiciel et de matériel, n’était 
pas forcément la bonne solution et que les deux composantes, intimement liées pour ce type 
de machines, devaient peut-être provenir de la même société. Au printemps 1994, la décision 
était prise : Palm Computing fabriquerait son organiseur, le Touchdown, et y implanterait ses 
propres programmes. 
 
Jeffrey  a  établi  trois  principes  auxquels  il  ne  dérogerait  pas.  Le  premier  tient  en 
quelques  mots :  « simplicité  d’utilisation ».  Le  second  concernait  la  reconnaissance  de 
l’écriture.  Enfin,  le  dernier  principe  concerne  la  taille  et  l’encombrement  de  l’agenda 
électronique. 
 
En août 1994, moins de trois mois après que Jeff Hawkins a repensé les concepts du 
PDA, le Palm était inventé : taille et poids réduits, look attractif, alimentation via deux piles 
au  format  AAA  et  doté  de  quatre  applications.  Les  fonctions  d’agenda,  de  gestionnaire  de 
contacts,  de  tâches  et  de  notes  constituaient  le  cœur  de  la  machine.  Le  tout  associé  bien 
évidemment à une possibilité de synchronisation bidirectionnelle avec un ordinateur. Enfin, 
son prix était inférieur à 300 $. Après de longs mois passés à la recherche du budget destiné à 
assurer un lancement commercial, Donna Dubinsky parvient à obtenir un rendez-vous avec un 
dirigeant  du  célèbre  fabricant  de  modems  US  Robotics.  Partie  avec  l’objectif  de  récolter 
l’investissement  de  5  millions  de  dollars  nécessaire  au  lancement  du  Touchdown,  elle  en 
revint avec une proposition étonnante. US Robotics envisageait en effet le rachat de Palm 
Computing  pour  un  montant  de  44  millions  de  dollars  en  actions.  Six  mois  plus  tard,  la 
version  finale  du  Touchdown,  renommé  Pilot  pour  son  lancement,  était  prête  pour  la 
commercialisation. 
 
En avril 1996, les premiers exemplaires étaient en vente dans les magasins. Le succès 
a été immédiat : 350 000 exemplaires ont été vendus avant la fin de l’année. En  18 mois, le 
premier  million  d’unité  était  commercialisé.  Durant  les  années  suivantes,  le  Pilot  a  été 
renommé PalmPilot suite à la plainte d’une société Française qui commercialisait des stylos 
sous la même marque. 
 
En février 1997, 3Com, le géant Américain de la communication en réseau, rachète 
US Robotics. Les visions de Jeff et Donna sur le futur du Palm Computing ne correspondant 
pas  à  celles  des  gestionnaires  de  3Com,  ils  décident  de  démissionner.  Ils  créent  JD 
Technology qui deviendra Handspring quelques mois plus tard. 
 
Leur  première  démarche  fut  d’acheter  la  licence  pour  pouvoir  utiliser  le  système 
d’exploitation  Palm  OS  et  pour  que  leur  nouveau  produit  puisse  utiliser  des  milliers 
d’applications  compatibles  avec  ce  système.  Connaissant  parfaitement  les  faiblesses  du 
PalmPilot, ils décidèrent de travailler sur le projet d’un PDA beaucoup plus polyvalent. Ici, 
les  priorités  étaient  de  l’équiper  d’un  slot  «  plug  and  play  «  pour  plusieurs  extensions 
différentes et de mener une politique des prix peu élevés afin d’atteindre le grand public.