Atelier National de Validation de la Politique de Développement Agricole du Mali (PDA) Jeudi 23 Mai 2013, CICB, Bamako Projet de remarques et observations du Coordinateur du Groupe Thématique Economie Agricole et Rural (GT-EAR) Monsieur le Représentant du Ministre de l’Agriculture Monsieur le Représentant du Ministre de l’Elevage et de la Pêche Monsieur le Représentant du Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Monsieur le Commissaire à la Sécurité Alimentaire Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités Monsieur le Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali Monsieur le Président de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes Monsieur le Président du Conseil National de la Société Civile Mesdames et Messieurs, les représentants des services centraux Honorables invités Au nom du Groupe Thématique Economie Agricole et Rurale, je voudrais féliciter le Gouvernement du Mali pour la poursuite du processus d’élaboration de la Politique de Développement Agricole (PDA) et de sa volonté de doter le secteur agricole d’une politique sectorielle. Ainsi le passage à l’approche sectorielle devient de plus en plus une réalité. La Politique de Développement Agricole dont la validation est l’objet du présent atelier, vient à point nommé au moment où les maliens, réfléchissent ensemble sur un nouveau départ pour un nouveau Mali. C'est pourquoi, notre groupe se réjouit de cette opportunité pour partager ses propositions d'amélioration. 1 En effet, le document fait bien une présentation générale du secteur agricole du Mali en mettant l’accent sur les contraintes, les potentialités, les atouts et opportunités. Toutefois, l’analyse contextuelle pourrait porter sur la capitalisation des différentes orientations politiques et des projets/programmes de développement agricole. L’importance de l’agriculture dans l’économie nationale et dans le revenu des ménages, dans la sécurité alimentaire, dans la préservation et la protection de l’environnement ainsi que dans les échanges commerciaux pourrait d’être plus développée. Le financement du secteur agricole devrait être développé en indiquant la part du budget qui lui est consacrée ainsi que le poids du financement extérieur. Certaines contraintes majeures mériteraient d’être prises en compte. Il s’agit notamment du faible développement de l’industrie agroalimentaire, des difficultés liées aux statistiques agricoles, à la structuration du monde agricole, à la fluctuation des prix agricoles et de l’instabilité des revenus agricoles et à la faiblesse des échanges commerciaux agricoles avec les pays voisins. Madame et Messieurs, La politique agricole peut se définir comme étant « un ensemble de mesures réglementaires, dispositifs structurels, moyens financiers et humains interdépendants, mis en œuvre par la puissance publique pour contribuer à la progression du secteur agricole ». Cette définition impose une cohérence totale entre les différentes mesures, des objectifs et des résultats clairement définis dans un horizon temporel et une soutenabilité financière des mesures. Cependant, notre Groupe constate que le document révèle des intentions avec des ambitions et objectifs généraux sans définir la cohérence entre les mesures identifiées, les stratégies à mettre en œuvre et les résultats à atteindre dans un horizon temporel. Il conviendrait de franchir un nouveau palier pour passer des principes généraux à la conception et la mise en œuvre concrètes de politiques innovantes qui apportent une réponse appropriée aux préoccupations du monde agricole et à celles liées à la sécurité alimentaire. Aussi, le Groupe estime que le document pourrait donner des cibles sur les orientations macro-économiques telles que la croissance agricole, la contribution 2 du secteur agricole à la croissance économique et à l’emploi. Il pourrait également analyser la soutenabilité financière et les sources de financement. Le document mériterait de traiter davantage certains enjeux fondamentaux du développement agricole du Mali. Il s’agit notamment: Des orientations politiques relatives à la subvention des intrants; Des orientations sur la problématique de la biotechnologie végétale (OGM); De la problématique du commerce régional et international ; Du lien entre la PDA et les politiques sectorielles nationales telles que le Programme décennal de développement de la formation professionnelle pour l'emploi (PRODEFPE) ou la Politique nationale de la nutrition, d’une part et entre la PDA et les politiques agricoles régionales telles que la politique agricole régionale de la CEDEAO, Politique agricole de l'UEMOA ; De l’accompagnement des exploitations familiales, des entreprises agricoles et des industries agroalimentaires naissantes ; Des orientations relatives aux enjeux liés aux prix agricoles, à l’amélioration et à la variabilité des revenus agricoles ; Et des stratégies liées à la qualité des produits agricoles et à la sécurité sanitaires des aliments. Enfin, le document n’est pas explicite quant à la définition du secteur privé et de son rôle de catalyseur de la croissance économique agricole dans le contexte d’une économie de marché. Ainsi par exemple, l’interaction entre le secteur bancaire et les subventions agricoles pour améliorer l’accès aux services de financement ruraux n’est pas explicité ; de même le droit pour l’Etat d’accorder des subventions et le rôle du secteur privé pour la mise en œuvre de ces subventions afin de promouvoir le développement des intrants agricoles et la compétitivité n’est pas suffisamment pris en compte. Madame, Messieurs les Ministres, Les thématiques transversales telles que l’égalité entre les sexes, l’environnement, la nutrition, la formation et le financement mériteraient d'être mieux prises en compte dans toutes les autres thématiques. En effet, elles sont abordées sans lien avec les orientations stratégiques. En outre, l’Etude Environnementale de la PDA devrait être réalisée avant son adoption pour mieux 3 informer son contenu et assurer la véritable intégration des enjeux environnementaux à travers la politique. Enfin, La gouvernance du secteur agricole devrait être améliorée afin de créer un environnement propice à l’investissement. Madame, Messieurs les Ministres, Pour conclure, le Groupe Thématique Economie Agricole et Rurale, par ma voix, réitèrent ses encouragements au Gouvernement du Mali à rendre plus explicite et mieux structurée sa vision pour le développement Agricole et la sécurité alimentaire à travers la PDA. Dans l’esprit de la Déclaration de Paris, notre Groupe le félicite pour son leadership dans le pilotage des politiques et stratégies de développement et s’engagent à l’accompagner dans la concrétisation de sa vision de faire du Mali une puissance Agricole. Je vous remercie de votre aimable attention. 4