APPLICATIONS DES NOMBRES COMPLEXES Sommaire 1- RACINES n-ièmes D’UN NOMBRE COMPLEXE 2- RESOLUTION DANS C DE L’EQUATION DU SECOND DEGRE 3 - APPLICATIONS DES COMPLEXES A LA GEOMETRIE 4 - APPLICATIONS A LA TRIGONOMETRIE 1- RACINES n-ièmes D’UN NOMBRE COMPLEXE 1.1- Racines n-ièmes d’un nombre complexe Soit Z = r (cos + i sin ) un complexe donné. On appelle racine n-ièmes de Z tout nombre z tel que zn = Z ( n IN ). Posons : z = ( cos + i sin ). Il vient : n ( cos + i sin ) n = r (cos + i sin ). En utilisant la formule de Moivre, on a : n ( cos n + i sin n ) = r (cos + i sin ). Ce qui équivaut à : n r n r 2k n 2k n n 2k i 2k n 2k n n On a donc : zk n r cos . i sin r e n n n n En donnant à k les valeurs 0 , 1 , 2 , … (n-1), on obtient n valeurs. Tout nombre complexe non nul Z = r (cos + i sin ) admet exactement n racines n-ièmes. 2k i 2 k 2 k n n zk n r cos i sin n r e n n n n k = 0, 1, … , (n-1) Leurs images sont les sommets d’un polygone régulier à n côtés inscrit dans un cercle de centre O, de rayon n r . Exemple : Déterminer les racines quatrièmes de i. 1.2 - Racines n-ièmes de l’unité Si Z = 1, on a r = 1 et = 0 Donc zn = 1 admet pour solutions : 2k zk cos i 2k 2k i sin e n n n avec k = 0 , 1, 2 …, (n-1) Propriétés des racines n-ièmes de l’unité - La somme des racines n-ièmes de l’unité est nulle. - Les images des racines n-ièmes de l’unité sont les sommets d’un polygone régulier à n côtés inscrit dans le cercle trigonométrique. - Si z est une racine n-ièmes de l’unité, son inverse l’est aussi. - Le produit des deux racines n-ièmes de l’unité est une racine n-ièmes de l’unité. Exemple : racines cubiques de 1. En faisant n = 3, on peut dire que z 3 = 1 admet trois solutions : 2k 2k zk cos i sin 3 3 à k = 0 correspond : z0 = 1 3 2 2 1 i à k = 1 correspond : z1 cos i sin 3 3 2 2 3 4 à k = 2 correspond : z2 cos i sin 4 1 i 3 3 2 2 3 2 2 i sin 1 i On convient de poser : j cos , 3 3 2 2 4 2 2 2 i sin 4 ( cos i sin 2 ) j alors cos 3 3 3 3 D’où : Le nombre 1 a trois racines cubiques : 1 , j , j2. Les images sont les sommets d’un triangle équilatéral inscrit dans le cercle unité. Remarque : On vérifie que j3=1 ; 1 + j + j2 = 0 j2 j . ; Racines n-ièmes d’un complexe connaissant l’une des racines. Considérons l’équation zn = Z ( n IN ). Soit z0 une racine connue de cette équation : z0n = Z. n On a zn = z0n , ce qui implique z 1. zn0 z z0 n est donc une racine n-ièmes de l’unité. D’où les racines de z = Z : z z0 e i 2k n On obtient les racines n-ièmes d’un nombre complexe non nul en multipliant l’une d’elles par les racines n-ièmes de l’unité. 1.3 – Racines carrées d’un nombre complexe non nul Première méthode : Reprenons les résultats de 7.1.1-, en faisant n = 2. L’équation z 2 = r ( cos + i sin ) admet donc les solutions : k = 0 ; 1. zk r cos k i sin k 2 2 Les deux racines sont opposées. z1 = - z0. Deuxième méthode : Soit à résoudre z 2 = a + i b où a et b sont des réels donnés. La méthode précédente est difficile à utiliser lorsque l’argument de ( a + i b) n’est pas simple. Posons z = + i , on a z 2 2 2 a z2=a+ib 2 b = 2 - 2 + 2 i . D’où : (i) De plus z 2 = a + i b | z | 2 = | a + i b | , c’est-à-dire 2 2 a2 b2 ( ii ). En combinant les équations ( i) et ( i i ), on a : 2 2 2 2 a b z 2 = a + i b 2 2 a 2 b Les équations (1) et (2) donnent : (1) (2) (3) a a2 b2 a a2 b2 et (4) 2 2 2 Si b 0, et sont déterminés par les relations (4) et sont de même signe si b > 0. 2 Méthode Pour résoudre z 2 = a + i b , a et b donnés, - on pose z = + i . - on écrit : z 2 = a + i b équivaut au système : 2 2 2 2 (1) a b 2 2 (2) a 2 b (3) - on détermine et à partir des équations (1) et (2). - les solutions + i qui conviennent sont celles qui vérifient l'équation (3) Exemple : Déterminez les racines carrées de 3 + 4i. 2- RESOLUTION DANS C DE L’EQUATION DU SECOND DEGRE Soit az2 + bz + c = 0, une équation du second degré ( a, b, c C). 2 2 b 4 ac 0. On peut l’écrire sous la forme : a z b 2a 4 a2 Posons b 2 – 4ac = , C. Il existe toujours deux complexes dont le carré est . Soit l’une des racines carrées de 2 L’équation précédente s’écrit : D’où les racines : z 1 b 2a On peut donc énoncer : 2 z b 2 2a 4 a b z2 et 2a Soit a, b, c des complexes tels que a 0. L’équation az2 + bz + c = 0 a pour solutions : b b et z2 z 1 2a 2a où désigne une racine carrée de = b 2 – 4ac . Si b 2 – 4 ac 0, alors z1 z2. Si b 2 – 4 ac =0, alors z1 z2 b ; on dit que l’équation a une racine double. 2a Le complexe = b 2 – 4ac est appelé discriminant de l’équation az2 + bz + c = 0. Cas particulier : Equation du second degré à coefficients réels (a, b, c IR). Le discriminant = b 2 – 4ac est réel. S’il est positif, ses racines carrées sont et , et s’il est négatif, ses racines carrées sont i et i . Il en résulte : Soit l’équation az2 + bz + c = 0 où a, b, c IR avec a 0. Si = b 2 – 4ac > 0, l’équation admet deux solutions distinctes : b b et z 1 z2 2a 2a Si = b 2 – 4ac = 0, elle admet une solution réelle z1 z2 b . 2a 2 Si = b – 4ac < 0, l’équation admet deux solutions complexes conjuguées : b i b i et z 1 z2 2a 2a Exemples : Résoudre dans C 3 z2 –3 z + 1 = 0 z 2 – ( 4 + 5i ) z + 7 i – 1 = 0 3 - Applications des complexes à la géométrie ( O; e1, e2 ) est un repère orthonormé direct. C est le point d’affixe c ; A et B sont les points distincts de C, et d’affixes respectives a et b. Les vecteurs CA et CB sont non nuls, et ont pour affixes respectives a – c et b – c. On a I a – c I = CA et I b – c I = CB, donc : b c CB a c CA Soit 1 = arg ( a – c ) et 2 = arg ( b – c ). Géométriquement 1 ( e1 ; CA ) , de même 2 ( e1 ; CB ) . Les propriétés relatives aux arguments permettent d’écrire : b c arg a c arg ( b c ) arg( a c ) 2 1 Or, 2 1 ( e1;CB ) ( e1;CA ) ( CA;CB ) Par conséquent, dire que e i est une forme exponentielle du complexe bc ( ac avec réel positif et un réel ), revient à dire que CB et ( CA ;CB ) . CA D’où le théorème : ( O; e1, e2 ) est un repère orthonormé direct. A et B sont les points distincts de C, et a, b, c sont les affixes respectives A, B, C. est un réel, > 0 et est un réel. b c ei si et seulement si CB et ( CA ;CB ) . CA a c 4 - APPLICATIONS A LA TRIGONOMETRIE 4.1- Calcul de cos nx et sin nx en fonction des puissances de cos x et sin x La méthode consiste à appliquer la formule de Moivre et la formule du binôme de Newton. ( cos x + i sin x ) n = cos nx + sin nx ( a b )n n Cpn ap bn p p 0 Exemple : On a : ( cos x + i sin x ) 2 = cos 2x + i sin 2x ( cos x + i sin x ) 2 = cos 2 x + 2 i cos x sin x – sin2 x et D’où, par identification : cos 2x = cos 2 x – sin2 x sin 2x = 2 cos x sin x Exprimer sin 3x en fonction des puissances de sin x. 4 . 2 - Linéarisation des polynômes trigonométriques Il s’agit d’exprimer cos n x , sin m x, ou cos n x , sin m x en la somme de sin x, sin 2x, …, sin nx, cos x, cos 2x, …, cos nx. On utilise les formules d’Euler et la formule du binôme de Newton. n eix e ix cos x 2 n Exemple : et m eix e ix sin x 2i m 2 eix e ix 1 ( e 2ix e 2ix 2 ) cos x 2 4 1 ( cos 2x 1) 4 2 Linéariser sin 3 x , sin2 x . cos3 x 4 . 3 – Equation : a cos x + b sin x = c avec a, b, c réels. Méthode 1 : On pose r a 2 b 2 , il existe IR tel que a r cos et b r sin c'est-à-dire arg ( a i b ) . On a : a cos x b sin x r ( cos x cos sin x sin ) a 2 b 2 cos ( x ) c D'où cos ( x ) 2 a b . 2 Discussion : c si 2 si a b c 1 , l'ensemble des solutions est vide 2 c 1 , il existe x 0 tel que cos x 0 , alors 2 2 2 2 a b a b x x 0 k 2 cos ( x ) cos x 0 x x 0 k 2 1 cos x i sin x z 1 1 1 1 On a cos x z et sin x z 2i z 2 z 1 b 1 Alors a cos x b sin x c a z z 2 c z i z Méthode 2 : On pose z cos x i sin x et ( a ib ) z 2 2 c z a i b 0 avec | z | =1. La résolution revient à celle d'une équation du second degré en z. Exemple : résoudre cos x + 3 sin x = 1,8 x cos x sin x 2