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La démocratie semi-directe combine le régime représentatif avec des procédures de
démocratie directe (referendum, initiative populaire, veto législatif). Certains Etats y font
fortement appel (Suisse ou certains Etats des Etats-Unis).
2. Les applications pendant la période révolutionnaire
Ces deux théories vont se combattre pendant la Révolution. Initialement (Première
Constituton de 1791) la théorie de la souveraineté nationale l’emportera, pendant d’autres
(Constitution de 1793) ce sera plutôt la souveraineté populaire. Mais finalement, et
aujourd’hui encore, c’est la souveraineté nationale qui deviendra et restera le principe
directeur de l’organisation du pouvoir politique (comme dans la plupart des pays du monde.
Toutefois, la souveraineté nationale est corrigée par certaines procédures de démocratie
directe. Cela explique la place du référendum dans la Constitution. En France, la Constitution
de 1958 fait une place au referendum en matière constituante (comme en Thailande) et, dans
certaines conditions, en matière législative (art. 11) L’article 2 de la Constitution de 1958
précise ainsi que « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses
représentants et par la voie du référendum »
Voilà les idées au départ. Voyons maintenant comment on va arriver au suffrage universel une
fois que le principe de la souveraineté nationale posé et la souveraineté divine définitivement
exclue. Cela va se faire en plusieurs temps.
B. La conquête du suffrage universel
1. Le modèle anglais, la monarchie parlementaire et le suffrage universel
Dans un premier temps, le suffrage n’est pas universel parce qu’on considère que le rôle des
assemblées, est principalement de consentir à l’impôt. Cette conception est née en Grande-
Bretagne ; le Parlement repose sur l’idée du consentement à l’impôt. Donc seuls les
contribuables votent. C‘est le suffrage censitaire : il faut payer un certain montant d’impôt
pour avoir le droit de voter.
Ce suffrage censitaire va dominer jusqu’au milieu du XIXème siècle (1848) avec toutefois
quelques périodes où est institué le suffrage universel (1793 à 1815). Mais le montant de
l’impôt va baisser. Au début de la Révolution, il y avait 80 000 électeurs (chiffre à peu prés
correspondant à celui du système anglais). En 1848, on était passé à 450 000 électeurs. On se
rapproche du suffrage universel mais le suffrage reste lié à la capacité de payer l’impôt.
Cette période va en même temps voir la naissance du régime parlementaire à partir de la
chute de Napoléon (1815). Le Parlement, représentant de la Nation, va progressivement
acquérir une partie du pouvoir qu’il partagera avec le Roi notamment à partir de 1830 (ce
qu’on appelle la Monarchie de Juillet). Ce Parlement, un peu comme en Thaïlande, est
bicaméral : il comprend une assemblée élue, la Chambre des députés devenue Assemblée
nationale élue à l’origine au suffrage censitaire, et une Chambre des pairs (analogue à la
chambre des Lords) qui n’est pas élue mais héréditaire.