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À première vue, on pourrait croire que les événements du 11 septembre
2001 ont annoncé la fin de la mondialisation, au même titre que l’assassinat de
l’archiduc d’Autriche à Sarajevo en 1914 a marqué le début de la Première guerre
mondiale et la fin d’une longue période d’expansion du commerce et de
l’investissement mondial. Les attaques terroristes viennent d’imposer l’équivalent
d’une taxe aux échanges commerciaux entre les pays ainsi qu’aux flux
d’investissements directs. D’une part, les coûts de transport augmentent à cause
de l’explosion des primes d’assurance et des files d’attente aux frontières. D’autre
part, la prime de risque imposée à l’implantation d’une chaîne de production
intégrée à l’échelle mondiale par les grandes entreprises multinationales freine le
taux d’expansion des flux commerciaux et les flux d’investissements directs
nécessaires à l’intégration de plus en plus poussée de l’économie planétaire.
Une source d’amélioration du niveau de vie
L’expansion du commerce mondial a été l’un des principaux moteurs de la
croissance économique mondiale au cours des deux dernières décennies. De
janvier 1983 à juin 2001, le taux de croissance annuel moyen des importations
mondiales compilées par le Fonds monétaire international a été de 7,1 %
comparativement à 2,6 % pour la production industrielle des pays du G7. Cela
signifie que la part du commerce mondial dans le PIB mondial a augmenté,
contribuant ainsi pour un pourcentage croissant de la demande finale et de
l’emploi de chacun des pays. Les économistes de Morgan Stanley estiment que le
commerce mondial global représente aujourd’hui un pourcentage record de 24 %
du PIB mondial comparativement à 19 % au début des années 80.
Les biens et services échangés sur les marchés internationaux contribuent
à élargir la gamme de produits et services disponibles et la concurrence mondiale
apporte aux consommateurs une gamme élargie de produits et de services au
meilleur prix. Les échanges contribuent également à la maîtrise de l’inflation. De
1983 à 2001, le taux annuel moyen d’augmentation des prix des importations n’a
été que de 0,3 % comparativement à un taux d’inflation annuel moyen de 3,3 %
pour les États-Unis au cours de la même période.
Accentuation de l’interdépendance
Le taux d’expansion du commerce mondial est malheureusement aussi
soumis aux fluctuations cycliques de l’économie. La corrélation entre le taux
annuel de variation des importations mondiales et celui de la production
industrielle des pays du G7 s’élevait à 58 % de janvier 1982 à juin 2001
(graphique 1). L’augmentation de la part du commerce extérieur dans le PIB
entraîne une sensibilité accrue des économies nationales aux turbulences de
l’économie mondiale. À titre d’exemple, la crise asiatique de 1997-1998 avait