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Les  premiers  signes  d’une  nouvelle  ère  en  ce  qui  concerne  les  gains  de 
productivité semblent se dessiner aux États-Unis.  Malgré toutes les difficultés techniques 
de mesurer correctement les gains de productivité, il est indéniable qu’on assiste à une 
accélération de ces derniers.  Le PIB réel par heure travaillé dans le secteur privé sans 
l’agriculture s’élevait au taux annuel moyen de 2,5 % au cours des cinq dernières années 
et de 2,7 % au cours des deux dernières années comparativement à 1,4 % de 1973 à 1999. 
Les  conséquences  à  long  terme  d’un  regain  de  productivité  sont  enthousiasmantes 
puisque si le taux de croissance du PIB réel américain ou canadien pouvait s’accroître au 
taux annuel de 3,6 % au lieu de 3 % de 1973 à nos jours sur la base des données révisées 
des comptes nationaux américains. Les implications sont intéressantes puisque avec un 
taux de croissance du PIB réel de 3,6 %, le PIB réel double en 20 ans.   
 
 
Réformes en faveur de l’économie de marché 
 L’Amérique ne peut pas être un havre de paix, s’il n’y a pas d’espoir de mieux 
être dans les pays moins avancés économiquement et dans les pays émergents.  L’une des 
conséquences heureuses  de la  crise  financière des  dernières  années  sera  d’accentuer le 
processus de réformes vers un plus grand rôle des mécanisme du marché dans l’allocation 
des  ressources.    Par  exemple,  l’entrée  prochaine  de  la  Chine  dans  l’Organisation 
mondiale de commerce confirme la  volonté du gouvernement chinois de respecter les 
règles du  commerce international et  de  poursuivre le mouvement  de  privatisation  des 
entreprises publiques.  L’Inde, où encore près de 25 % du PIB provient des entreprises 
publiques,  s’est  également  engagé  dans  un  programme  de  privatisation  qui  mettra  de 
précieux actifs  aux  mains des  gestionnaires privés capables  de les faire fructifier.  On 
imagine facilement les implications positives pour la croissance économique à long terme 
du pays lorsqu’on sait que le taux de rendement des actifs des entreprises publiques en 
Inde  a  été  inférieur  à  5,5  %,  soit  un  taux  de  rendement  moindre  que  le  coût  de 
financement du gouvernement central. Les conséquences pour la croissance économique 
mondiale et l’amélioration des conditions de vie d’une accélération du taux d’expansion 
du  PIB  réel  en  Inde  à  8  %  ou  9  %  par  année  pour  les  deux  prochaines  décennies 
comparativement à 4,5 % au cours de 1960 à 1998 sont tout à fait spectaculaires puisqu’à 
8 % par an, le PIB réel double en neuf ans. 
 
 
L’intégration de l’économie mondiale 
 La réduction des coûts de communications et la diffusion rapide des innovations 
favorisera également l’émergence de très grandes organisations à travers le monde.  Ce 
processus d’intégration commence à être apparent dans les statistiques d’investissements 
directs.    L’investissement  direct  est  positif  pour  le  développement  durable  puisque  les 
organisations qui prennent le contrôle d’autres entreprises à l’étranger s’engagent pour le 
long  terme,  contrairement  aux  flux  de  capitaux  qui  peuvent  rapidement  changer  de 
domicile.  À titre d’exemple,  la valeur des investissements directs du Canada à l’étranger 
des quatre derniers trimestres se terminant en juin 1999 s’élevait à 28 milliards de dollars, 
soit 3,3 fois plus qu’il y a trois ans.  Les étrangers au Canada connaissent également une