Sophie Maigne Séance n°4 d’économie Théorie utilité ordinale vs théorie utilité cardinale. Introduction : Quelle question vous paraît la plus pertinente ? » Préférez vous la glace ou le gateau » ou bien « quelle note attribuez vous à cette glace en fonction de la satisfaction que vous en tirez » ? Il semble que la première soit plus accessible que la seconde. A la préférence de la simplicité, la théorie de l’utilité ordinale de Pareto, s’oppose la préférence de la précision, autrement dit la théorie de l’utilité cardinale. Que signifient ces deux termes ? La théorie de l’utilité cardinale, émise par les fondateurs du courant néo- classique stipule que tout consommateur est en mesure de noter la satisfaction (utilité) que procure la consommation d’un bien, de la quantifier. Mais le consommateur en est-il réellement capable ? Pour les fondateurs du courant néo classique ( Walras, Jevons et Menger) cela et possible. La théorie de l’utilité ordinale, quant à elle, juge la classification des biens en fonction de leur utilité pour le consommateur plus pertinente. Cette théorie a été émise par Pareto, néo-classique lui aussi. Celui-ci cherche à maximiser l’utilité de son bien. On suppose dans tous les cas que les individus sont rationnels et qu’ils bénéficient d’une information parfaite, bref, que le marché est luimême parfait Quelles sont les implications de ces théories dans l’analyse économique actuelle ? En quoi sont-elles réellement opposables ? La première théorie émise sur l’utilité cardinale a été faite par les économistes Walras, Jevons, et Menger. Les limites de cette théorie et les critiques faites par Pareto à son égard aboutissent à la théorie de l’utilité ordinale. I) La théorie de l’utilité cardinale est née grâce à Walras… 1) En quoi consiste cette théorie a- les auteurs : des économistes néoclassiques (Jevons, Walras, Menger) Quand ? Comment ? par qui ? Pourquoi ? car indispensable pour mesurer l’utilité à l’échelle micro ! considère que le consommateur fonde sa décision sur la satisfaction qu’il tire de la dernière unité consommée : l’utilité marginale. b- ce que stipule cette conception de l’utilité cardinale Il est indispensable de trouver un indicateur de mesure pertinent de l’utilité. “l’utilité était considérée comme mesurable, cardinale »Puisqu’il est possible, par hypothèse, de mesurer la satisfaction conférée par un niveau de consommation donné, il s’ensuit que l’on peut établir une hiérarchie significative entre des niveaux d’utilité. par ex : si l’utilité de la consommation d’une glace est de 1 et celle d’un gateau de 10, alors l’utilité du gâteau est dix fois supérieure à celle de la glace. 2) Ces limites et les tentatives de récupération a- les limites Si c'est mesurable, on peut en faire une fonction mathématique ! avec dérivées tout. C'est la que le problème surgit : comment construire une fonction d’utilité et comment la mesurer ?(économie politique abraham frois). De plus, quand le consommateur dit qu’il aime bien quelque chose, c’est toujours par rapport à une autre. De façon indépendante,il n’y parvient pas. b- l’intervention de Marschall l’hypothèse de la constance de l’utilité marginale de la monnaie par marschall. Il suffit de savoir combien le consommateur est prêt a mettre pour acquérir tel ou tel bien. Cela marche tant que l’utilité marginale de la monnaie est inférieure à l’utilité marginale du bien (donc sil est plus utile au consommateur d’acheter ce bien que de garder son argent. Mai reste à savoir comment s’établit l’utilité marginale de la monnaie pour le consommateur qui la détient. Autre problème : l’utilité d’un bien dépend de l’utilité des autres bien. Par exemple, inutile d’avoir une imprimante si on a pas de papier. La théorie de l’utilité cardinale trouve ici une nouvelle limite : l’impossibilité de construire une échelle cardinale de l’utilité, à partir du moment ou cette utilité dépend d’autres biens. Les limites de la théorie de l’utilité cardinale expliquent largement le succès rencontré par la théorie de l’utilité ordinale et par ses courbes d’indifférence. cette théorie est plus simple, le consommateur n’a plus besoin de mesurer l’utilité, mais juste d’ordonner rationnellement ses préférences. II)… Et va être abandonnée au profit de l’utilité ordinale de Pareto. 1) la théorie de Pareto naît de la critique de la théorie développée par Walras au début du XXeme siècle. a- la proposition faite par Pareto - dénonce le terme d’utilité Pareto, le successeur de Léon Walras intervient alors. Il juge que le terme d’utilité a une connotation morale inadaptée à l’économie car il engendre un jugement de valeur - dément la possibilité d’attribuer une note de satisfaction à un bien Le mot cardinal induit que l’utilité est mesurable et quantifiable, comme une note. Or selon Pareto ce n’est pas le cas. Pareto contourne les difficultés rencontrées par ses prédécesseurs : - préfère le mot « ophélimité » il propose donc de l’appeler « ophélimité ». La signification est la même que l’utilité mais n’est pas utilisé dans le langage courant - rebaptise l’utilité cardinale « utilité ordinale » Il propose également de rebaptiser la théorie de l’utilité cardinale par la théorie ordinale de l’utilité Il souhaite donc « substituer la classification à la quantification ». Il est vrai qu’il n’est pas obligatoire de mesurer exactement l’utilité d’un bien pour ordonner et mesurer les préférences du consommateur. - expression mathématique C'est par une relation de pré- ordre que Pareto exprime mathématiquement sa théorie : Soit q1, q2 et q3 des ensembles de biens : si on a q1>q2 et q2 >q3, alors q1>q3 . et ca se lit : q1 est préféré ou indifférent à q2…Pré- ordre car on ordonne les biens en fonction de l’utilité que le consommateur leur attribue. Permet la construction de courbes d’indifférence ou d’iso utilité . tant qu’individu est sur cette ligne, il est pareillement satisfait. b- les conditions de son application Mais pour que cette théorie fonctionne, il y a des conditions : il faut que le consommateur puisse ordonner tous les paniers de biens possible. Une deuxième condition veut que le bien soit au moins aussi désiré que lui -même ne doit pas être sous estimé. Troisième condition : que le consommateur soit cohérent dans ses choix ( ex du dessert) et rationnel pour que l’ optimum : « meilleure combinaison possible des choix de la consommation » soit atteint et qu’il puisse tirer le maximum d’utilité de la consommation de son bien. Le consommateur doit être capable de se prononcer. Ces conditions ne contraignent donc pas trop la théorie dans son application. Elles lui sont nécessaires, mais leur application ne peut pas être vérifiée. Si elles ne sont pas réunies, le calcul de pré ordre de Pareto ne peut pas fonctionner. 2) l’application de ces théorie dans la théorie de la demande - courbes d’indifférence - taux marginal de substitution… Conclusion Pareto a fait évoluer cette théorie de manière à la rendre plus efficace et plus adaptée à l’analyse économique. Elle permet également une meilleure connaissance du consommateur et de ses envies. La théorie de Pareto est née des erreurs de ces prédécesseurs et des limites que leur théorie de l’utilité cardinale a rencontrées. La théorie de l’utilité ordinale est aujourd’hui bien plus couramment utilisée par les économistes. Elle suffit en effet à tracer des courbes de demande, des courbes d’indifférence ou encore d’envisager le taux marginal de substitution ; ces notions étant très utiles dans les théories de marketing actuelles.