OLYMPIADES FRANC¸ AISES DE MATH ´
EMATIQUES
MATH ´
EMATIQUES
FRANC¸AISES
OLYMPIADES
OFM
ENVOI NO. 3
CORRIG´
E
1
Exercices du groupe B
Exercice 1. Soit n>1un entier tel que le quotient de 2npar nest une puissance de 2. Montrer
que nest une puissance de 2.
Solution de l’exercice 1 Par hypoth`
ese, 2n/n est une puissance de 2(ici, on parle bien de quotient,
et non pas de quotient dans la division euclidienne). Il existe donc un entier k>0tel que 2n=2kn.
Ainsi, n=2nk, de sorte que nest bien une puissance de 2.
Exercice 2. Trouver tous les entiers strictement positifs met ntels que
3·2m+1=n2.
Solution de l’exercice 2 Remarquons tout d’abord que la condition se r´
e´
ecrit 3·2m= (n1)(n+1).
.Si nest pair, les entiers (n+1)et (n1)sont premiers entre eux donc ´
egaux `
a2met 3ou
`
a3·2met 1. Or, ils sont tous les deux impairs (et m > 0) : contradiction.
.Si nest impair, le pgcd de (n+1)et (n1)est le pgcd de (n+1)et n+1− (n1) = 2
donc 2. Ainsi, ils sont ´
egaux `
a6et 2m1, ou bien `
a2et 3·2m1.
Si n1=6, alors n=7et 2m1=n+1=8d’o `
um=4.
Si n+1=6, alors n=5et 2m1=n1=4d’o `
um=3.
Si n1=2alors n=3et 3·2m=n21=8, ce qui est impossible car 3ne divise pas 8.
Si n+1=2alors n=1et 3·2m=n21=0, ce qui est impossible.
En conclusion, l’´
equation n’est v´
erifi´
ee que pour les couples (m,n){(4, 7),(3, 5)}.
Exercice 3. Soit pun nombre premier. Trouver tous les entiers n>1tels que pour tout entier
a>1, si an1est divisible par p, alors an1est aussi divisible par p2.
Solution de l’exercice 3 Montrons que les entiers nqui conviennent sont exactement les multiples
de p. Pour cela, nous allons d’abord prouver que lorsque n=pm pour un entier m>1, pour
tout entier a>1, si an1est divisible par p, alors an1est aussi divisible par p2. Puis,
r´
eciproquement, nous allons prouver que si pne divise pas n, alors il existe un entier a>1tel
que an1est divisible par pmais tel que an1n’est pas divisible par p2.
.Si n=pm pour un entier m>1, alors an=apm am(mod p)d’apr`
es le petit th´
eor`
eme
de Fermat pour tout entier a. Supposons dor´
enavant que l’entier aest tel que an1est divisible
par p. D’apr`
es la ligne ci-dessus, am1est divisible par p. Par ailleurs, la factorisation suivante
est v´
erifi´
ee :
an1=apm 1= (am1)(1+am+···+a(p1)m).
Comme pdivise am1,am1(mod p)donc
1+am+···+a(p1)m1+1+···+1p0(mod p).
En conclusion, an1est le produit de deux entiers divisibles par pdonc est divisible par p2.
.Si pne divise pas n, alors avec l’entier a=p+1, on a que an11n10(mod p)
donc pdivise an1. Or
1+a+···+a(n1)1+1+···+1n1n6≡ 0(mod p).
Ainsi, pne divise pas 1+a+···+a(n1), et donc p2ne divise pas p(1+a+···+a(n1)) =
(a1)(1+a+···+a(n1)) = an1.
2
Exercices communs
Exercice 4. Trouver tous les triplets d’entiers strictement positifs (a,b,c)tels que 6a=1+2b+
3c.
Solution de l’exercice 4 Remarquons tout d’abord que 3divise 2b+1donc best impair (car 2b+
1(−1)b+1(mod 3)).
.Si b=1, l’´
equation se r´
e´
ecrit 1+3c1=2·6a1en divisant par 3.
Si a > 1, alors 3divise 1+3c1ce qui est impossible.
Sinon, a=1et par cons´
equent c=1.
.Si b>3, alors a>2(car 6<1+23). En r´
eduisant modulo 4, on obtient la condition
n´
ecessaire 1+3c0(mod 4), et donc cest impair. En r´
eduisant alors modulo 8, on obtient la
nouvelle condition 1+2b+3c1+0+3(mod 8)4(mod 8)donc 6a4(mod 8)ce qui
entraˆ
ıne imm´
ediatement a=2(en effet, pour 6a0(mod 8)pour a>3). L´
equation initiale
devient alors 2b+3c=35 et une ´
etude exhaustive donne b=3et c=3ou b=5et c=1.
En conclusion, les triplets solutions sont (a,b,c){(1, 1, 1),(2, 3, 3),(2, 5, 1)}.
Exercice 5. Soit nl’entier 4×201420142014 . . . .2014 (o `
u2014 est ´
ecrit 117819 fois). Montrer que
20143divise n.
Solution de l’exercice 5 On peut ´
ecrire
4×201420142014 . . . 2014 =4·2014 ·104·117819 1
1041.
Comme 2014 =2·19 ·53 et 1041=32·11 ·101 sont premiers entre eux, il suffit de montrer
que 192et 532divisent 104·117819 1. D’apr`
es le th´
eor`
eme d’Euler,
10φ(192)1(mod 192)et 10φ(532)1(mod 532),
o`
uφd´
esigne la fonction indicatrice d’Euler. Il suffit donc de v´
erifier que φ(192)et φ(532)
divisent tous les deux 4·117819. Ceci d´
ecoule du fait que φ(192) = 19219 =2·32·19,
φ(532) = 53253 =22·13 ·53 et 4·117819 =22·32·13 ·19 ·53.
Exercice 6. Soient met ndeux entiers tels que 06m62n. Prouver que le nombre entier
22n+2+2m+2+1
est un carr´
e parfait si, et seulement si, m=n.
Solution de l’exercice 6
.Remarquons que si m=n, alors 22n+2+2m+2+1= (2m+1+1)2est bien un carr´
e parfait.
.R´
eciproquement, supposons que 22n+2+2m+2+1est un carr´
e parfait. Comme il est stric-
tement plus grand que 22n+2= (2n+1)2, il est sup´
erieur ou ´
egal au carr´
e suivant, c’est-`
a-dire
22n+2+2m+2+1>(2n+1+1)2.
En d´
eveloppant, il vient 2m+2>2n+2, donc m>n. Supposons par l’absurde que m > n
soit 2m>22nm.
Par hypoth`
ese, la quantit´
e22n+2+2m+2+1est le carr´
e d’un entier impair 2k+1strictement
plus grand que 1, d’o `
u
22n+2+2m+2+1= (2k+1)2
pour un certain entier k>1, ce qui se r´
e´
ecrit sous la forme k(k+1) = 22n+2m=2m(22nm+1).
Or les entiers ket k+1sont premiers entre eux. On en d´
eduit que :
3
soit k=2mpet p(k+1) = 22nm+1ce qui entraˆ
ıne (k+1)p < k/p +1: contradiction.
soit k+1=2mpet pk =22nm+1ce qui entraˆ
ıne kp < k+1
p+1donc kp 6k+1
p, ou
encore k(p21)61, ce qui impose p=1puisque k>1. Alors, 22nm=2(2m11)donc
2nm=1et m=2: contradiction.
Ainsi, si 22n+2+2m+2+1= (2m+1+1)2est un carr´
e parfait, alors m=n.
Exercices du groupe A
Exercice 7. Montrer qu’il existe une infinit´
e de nombres entiers strictement positifs atels que
a2divise 2a+3a.
Solution de l’exercice 7 Remarquons que a=1convient puis construisons par r´
ecurrence une
suite (un)strictement croissante d’entiers impairs v´
erifiant la propri´
et´
e.
.Tout d’abord, on v´
erifie que a=1et a=5conviennent. Posons ainsi u0=1et u1=5.
.Considerons un entier n>1et supposons la suite d´
efinie jusqu’au rang n. Par d´
efinition
de un, il existe un entier qtel que qu2
n=2un+3un. Comme un>u1=5, on a q > 1.
Soit p>3un facteur premier (impair) de qet v´
erifions que un+1=punv´
erifie la propri´
et´
e
requise. Montrons que
pdivise 3un(p1)2un3un(p2)+···+2un(p1).(1)
Ceci permet de conclure, car alors, ´
etant donn´
e que pu2
ndivise 2un+3un, il en d´
ecoule que
p·pu2
ndivise
3un(p1)2un3un(p2)+···+2un(p1)(2un+3un)=(2un)p+ (3un)p=2pun+3pun,
ce qui ach`
eve la d´
emonstration.
Pour ´
etablir (1), on remarque que pdivise 2un+3un(car pdivise q), de sorte qu’on a la
congruence 2un3un(mod p). Ainsi,
3un(p1)2un3un(p2)+···+2un(p1)3un(p1)+3un(p1)+···+3un(p1)(mod p)
p3un(p1)(mod p)
0(mod p).
Exercice 8. Soient m,n>1deux entiers impairs tels que mdivise n2+2et ndivise m2+2.
Prouver que met nsont tous les deux des termes de la suite (un)n>1d´
efinie par
u1=u2=1, un=4un1un2si n>3.
Solution de l’exercice 8 La structure de la solution est la suivante :
On montre que mn divise m2+n2+2;
On montre que m2+n2+2=4mn ;
On montre que la suite (un)n>1est croissante ;
On conclut en montrant qu’en fait met nsont deux termes cons´ecutifs de la suite (un)n>1.
4
.Soit dle PGCD de met de n. Comme mdivise n2+2, on en d´
eduit que ddivise n2+2et
donc que ddivise 2. Comme met nsont impairs, on en d´
eduit que d=1, de sorte que met n
sont premiers entre eux. Ainsi, mn divise m2+n2+2.
.Montrons que m2+n2+2=4mn en utilisant la technique connue en anglais sous le nom
de Vieta jumping . Plus pr´
ecis´
ement, soit k= (m2+n2+2)/(mn), et consid´
erons tous les
couples d’entiers strictement positifs (x,y)tels que
x2+y2+2=kxy.
Parmi ces couples, choissisons-en un qui minimise la somme x+y. Nous allons montrer que
x=y. Raisonnons par l’absurde en supposant, sans perte de g´
en´
eralit´
e, que x > y >1. On
s’int´
eresse alors `
a l’´
equation du second degr´
e
t2kyt +y2+2=0
d’inconnue t. On sait d´
ej`
a que t1=xest solution. D’apr`
es les formules de Vi`
ete,
t2=ky x=y2+2
x(2)
est ´
egalement solution. L´
equation (2) montre que t2est un entier strictement positif. Comme
16y6x1, on a
t2=y2+2
x6(x1)2+2
x< x =t1,
o`
u on a utilis´
e le fait que x>2pour la derni`
ere in´
egalit´
e. Ainsi, t2+y<t1+y=x+y, ce qui
contredit la minimalit´
e de x+y. Il en d´
ecoule que x=y, et donc x2divise 2x2+2. On en d´
eduit
que x=1, d’o `
u
k=12+12+2
1=4.
Nous avons donc ´
etabli que
m2+n2+2=4mn.(3)
.V´
erifions que la suite (un)n>1est strictement croissante, en ´
ecrivant que pour tout entier
n>1,
un+1un=3unun1> unun1.
Par r´
ecurrence, on en d´
eduit que, pour tout entier n>1,un+1un> u2u1=0.
.Montrons finalement que met nsont deux termes cons´
ecutifs de la suite (un)n>1par
r´
ecurrence forte sur m+n. L’initialisation ne pose pas de soucis : si m+n=2, on a m=n=1.
Soit donc k>3, supposons le r´
esultat ´
etabli pour tous les couples (m,n)d’entiers strictement
positifs v´
erifiant (3) avec m+n < k, et consid´
erons un couple d’entiers strictement positifs
(m,n)v´
erifiant (3) tels que m+n=k. Tout d’abord, m6=n, car sinon m=n=1d’apr`
es
(3). Sans perte de g´
en´
eralit´
e, supposons m > n. Mais, comme dans le paragraphe pr´
ec´
edent, si
(m,n)est solution, alors (n, 4nm)l’est ´
egalement, avec m+n > n + (4nm). D’autre part,
on v´
erifie ais´
ement que 2n3n22< n < 3n < 2n+3n22pour tout entier n>2. Ainsi,
par (3), on a m=2n+3n22de sorte que n > 4nm. Par hypoth`
ese de r´
ecurrence, il existe
un entier i>2tel que ui1=net ui2=4nm. Mais alors ui=4n− (4nm) = m, ce qui
montre bien que met nsont deux termes cons´
ecutifs de la suite (un)n>1.
Exercice 9. Trouver tous les entiers strictement positifs atels que l’entier
18·3a+2a+2(2a1)(4)
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