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Application : deux droites distinctes du plan projectif s’intersectent toujours en un point.
Remarque : le produit tensoriel de deux espaces de dimension finie est de dimension finie ´egale
au produit des dimensions.
Corollaire 1.10. — Soient k⊂K⊂Eune extension de corps. Les degr´es sont reli´es par
la formule [E:k] = [E:K].[K:k].
Lemme 1.11. — Un espace vectoriel Vsur un corps infini kn’est pas r´eunion finie de sous-
espaces stricts V1,··· , Vt.
Preuve : C’est clair pour t= 1 et on suppose, par hypoth`ese de r´ecurrence, que t≥2 et le
r´esultat ´etabli pour t−1. Ainsi il existe u, v ∈Vtels que u6∈ Vtet v6∈ V1∪ · · · ∪ Vt−1. Si on
avait V=V1∪ · · · ∪ Vtalors v∈Vtet comme l’ensemble des xλ:= u+λv pour λ∈kest
infini, il existe λ6=µtels que xλet xµappartiennent au mˆeme Vj. On ne peut avoir j=tcar
sinon on aurait u∈Vt; donc j < t et Vjcontient xλ−xµ= (λ−µ)vet donc vaussi ce qui
n’est pas.
Application au th´eor`eme de l’´el´ement primitif : il s’agit de montrer que si K/k est une
extension s´eparable de degr´e fini, alors Kadmet un ´el´ement primitif ζsur k, i.e. K=k[ζ].
1) Si kest un corps fini alors K×est cyclique et K=k[ζ] pour tout g´en´erateur ζde K×.
2) Supposons `a pr´esent que kest infini et notons n= [K:k]. Pour Ω une clˆoture alg´ebrique
de K,K/k ´etant s´eparable, il existe des k-isomorphismes K→Ω deux `a deux distincts
τ1,··· , τnde sorte que pour tous i6=j, Ker(τi−τj) est un sous-espace strict de K. D’apr`es
le lemme il existe x∈Kn’appartenant `a aucun des Ker(τi−τj) de sorte que les τi(x) sont
deux `a deux distincts. Comme ce sont des racines dans Ω de µx,k de sorte que
n≤[k[x] : k]≤[K:k] = n
et donc K=k[x].
Pour Ede dimension finie n, son espace dual E∗= homK(E, K) est aussi de dimension n.
Pour (ei)i=1,··· ,n une base de E, on peut d´efinir sa base duale (e∗
i)i=1,··· ,n d´efinie par e∗
j(ei) =
δi,j .
D´efinition 1.12. — Soit Fun sous-espace vectoriel de Ealors F⊥={ψ∈E∗:∀f∈
F, ψ(f) = 0}.
Proposition 1.13. — Si Fest de dimension ralors F⊥est de dimension n−r.
Aspect algorithmique : on ´ecrit la matrice form´ee des vecteurs colonnes, dans une base fix´ee
de E, d’une famille g´en´eratrice de Fauxquels on rajoute le vecteur colonne t(x1,··· , xn). On
pivote alors `a droite jusqu’a faire apparaitre les ´equations lin´eaires.
1.4. Un mot sur la dimension infinie. —
Proposition 1.14. — Soit Eun K-espace vectoriel et V, W1, W2des sous-espaces tels que
V∩W1={0}et V+W2=E. Il existe alors un suppl´ementaire Wde Vcontenu dans W2et
contenant W1.
Preuve : Consid´erons l’ensemble Edes sous-espaces de Econtenant W1et contenus dans W2;
En’est pas vide car W1∈ E. En outre Eest partiellement ordonn´e par la relation d’inclusion
et est inductif. Rappelons que cela signifie que toute chaine totalement ordonn´ee admet un
majorant : ici pour une telle chaine, un majorant est simplement donn´e par la r´eunion qui est
clairement un sous-espace.