MP*1 2016/2017 Topologie (2) Continuité Exercice 1 (Projection stéréographique). L’espace Rn+1 est muni de sa structure euclidienne naturelle. On note (e1 , . . . , en+1 ) la base canonique de Rn+1 , et on pose n+1 H = e⊥ /hx, en+1 i = 0}. n+1 = {x ∈ R 1. Montrer que H est homéomorphe à Rn . 2. On note S la sphère unité de Rn+1 . Ainsi, en+1 est le « pôle nord » de S. Montrer que S \ {en+1 } est homéomorphe à H (donc à Rn ). Exercice 2 (Lemme d’Urysohn). Soit (E, d) un espace métrique. 1. Soit F1 et F2 deux fermés disjoints de E. (a) Montrer qu’il existe une fonction continue f : E → R vérifiant : f = 1 sur F1 , f = 0 sur F2 et 0 ≤ f ≤ 1. (b) En déduire qu’il existe des ouverts disjoints U1 et U2 de E contenant F1 et F2 respectivement. 2. Soit F un fermé de E, U un ouvert de E tels que F ⊂ U . Montrer qu’il existe une fonction continue g : E → R vérifiant g = 1 sur F , g = 0 sur E \ U et 0 ≤ g ≤ 1. Exercice 3. Soit E et F des espaces normés réels, et T : E → F une application continue qui préserve le milieu, au sens où x+y T (x) + T (y) T = pour x, y ∈ E. 2 2 Montrer que T est affine. Exercice 4 (Théorème d’Ulam (rigidité des isométries)). Soit E un espace normé réel, et T : E → E une application telle que T (0) = 0 et vérifiant kT (x) − T (y)k = kx − yk pour x, y ∈ E. 1. On fixe a, b ∈ E et on pose m = 21 (a + b). On se propose de donner une caractérisation métrique du point m. Pour cela, on pose 1 X1 = x ∈ E/kx − ak = kx − bk = ka − bk 2 et, pour n ≥ 1 : 1 Xn = x ∈ Xn−1 /kx − yk ≤ diam(Xn−1 ) pour tout y ∈ Xn−1 2 où la notation diam désigne le diamètre. L’ensemble Xn est donc, en un sens, l’ensemble des « centres » de Xn−1 . Montrer que \ Xn = {m}. n≥1 2. Dans cette question, on suppose de plus T surjective. Montrer que T est linéaire. 1 3. Montrer que, sans l’hypothèse de surjectivité, T peut ne pas être linéaire. Exercice 5. Soit f : R → R une fonction continue. 1. Montrer que son graphe est fermé dans R2 . 2. La réciproque est-elle exacte ? 3. Reprendre la question précédente en supposant f bornée. Exercice 6. Dans chaque cas, étudier la continuité de l’application f : R2 → R définie par : ( 2 x y si (x, y) 6= (0, 0) x4 +y 2 1. (x, y) 7→ 0 si x = y = 0. ( 2 x sin y exy −1 si xy 6= 0 2. (x, y) 7→ x sinon. Exercice 7 (Fonctions semi-continues inférieurement). Soit (E, d) un espace métrique. Une fonction f : E → R est dite semi-continue inférieurement (s.c.i.) si, pour chaque a ∈ R, {x ∈ E/f (x) > a} est un ouvert de E. 1. Soit X une partie de E. À quelle condition nécessaire et suffisante la fonction indicatrice de X est-elle s.c.i. ? 2. Soit (fn )n≥0 une suite croissante de fonctions continues sur E, à valeurs réelles, convergeant simplement vers f : E → R. Montrer que f est s.c.i.. 3. Réciproquement, soit f : E → R une fonction s.c.i., à valeurs strictement positives. Pour n ≥ 0 et x ∈ E, on pose fn (x) = inf (f (a) + nd(x, a)). a∈E Montrer que (fn )n≥0 est une suite croissante de fonctions continues à valeurs strictement positives, qui converge en croissant vers f . 4. Soit f : E → R une fonction s.c.i., qu’on ne suppose plus à valeurs strictement positives. Montrer qu’il existe une suite croissante (fn )n≥0 de fonctions continues de E vers R qui converge simplement vers f . Exercice 8. Soit (E, k · k) un espace vectoriel normé et φ une forme linéaire non nulle sur E. 1. Montrer que si φ est continue, alors ker φ est fermé dans E. 2. Inversement, on suppose φ discontinue. (a) Montrer l’existence d’une suite (un )n≥1 de points de E vérifiant kun k ≤ 1 et φ(un ) = n pour n ≥ 1. (b) En déduire que ker φ n’est pas fermé dans E. Exercice 9. L’espace E = C([0, 1], R) est muni de la norme k · k∞ . On fixe (ai )0≤i≤n une famille de n + 1 points de [0, 1] avec 0 ≤ a0 < . . . < an ≤ 1. On note T l’endomorphisme linéaire de E qui à f dans E associe son polynôme de Lagrange en a0 , . . . , an . Montrer que T est continu, et calculer sa norme. Exercice 10. On munit l’espace vectoriel E = C[X] de la norme définie par kP k = supn≥0 |an | si P P = n∈N an X n . On fixe a ∈ C, et on considère la forme linéaire Φa : E → C, P 7→ P (a). Étudier la continuité de Φa , et le cas échéant calculer sa norme subordonnée. Exercice 11 (Opérateur de Cesàro). On note E l’ensemble des fonctions continues de [0, 1] vers R, et on définit l’opérateur T : E → E défini par Z 1 x T f (x) = f (t)dt si x 6= 0 et T f (0) = f (0). x 0 2 1. Vérifier que T est bien défini. 2. On munit E de la norme k · k2 . Montrer que T est continu et calculer sa norme subordonnée. R1 Exercice 12. Soit E = C([0, 1], R) muni du produit scalaire défini par hf, gi = 0 f (t)g(t)dt. On pose ) ( . Z 1/2 f (t)dt = 0 . H= f ∈E 0 1. Montrer que H est un hyperplan fermé de E. 2. Montrer que H ⊥ = {0}. Exercice 13 (Compacité faible de la boule unité du dual d’un espace normé séparable). Soit E un espace normé séparable, c’est-à-dire possédant une partie D dénombrable et dense, et (fn )n≥0 une suite de formes linéaires continues sur E, telles que kfn ksub ≤ 1 pour n ≥ 0. Montrer qu’il existe une extraction φ telle que, pour chaque x ∈ E, la suite (fφ(n) (x))n≥0 soit convergente. Exercice 14. 1. On considère la suite de matrices (W2k )k≥0 définie par W1 = [1] ∈ M1 (R) et W2k+1 1 =√ 2 W2k W2k W2k −W2k , et on pose I = {2k , k ∈ N∗ }. Vérifier que, si n ∈ I, alors la matrice Wn est une matrice de symétrie orthogonale, de trace nulle, et à coefficients tous égaux en module à n−1/2 . 2. On fixe n ∈ I, et on note `n1 l’espace vectoriel Rn muni de la norme k · k1 . On pose Pn = (c’est une projection orthogonale) et En = Im Pn . In +Wn 2 (a) Calculer la dimension de En . (b) Montrer que toute projection P sur En (parallèlement à un supplémentaire) vérifie √ n kP ksub ≥ . 2 On pourra commencer par calculer tr (Wn P ). 3. On note à présent X l’espace vectoriel des suites x = (xn )n≥1 , où xn ∈ `n1 pour n ≥ 1, vérifiant kxk := ∞ X kxn k1 < +∞. n=1 On note également E le sous-espace vectoriel des suites x ∈ X telles que xn ∈ En pour n ≥ 1. (a) Montrer que E est un sous-espace fermé de X. (b) Montrer qu’il n’existe aucune projection continue P : X → X d’image E. On peut en déduire que E ne possède aucun supplémentaire fermé dans X. 3