
 
Quelle surveillance et quelle prise en charge thérapeutique ? 
 
Selon la gravité et l’étendue des signes cliniques, la surveillance se fait en consultation tous les 
trois à douze mois. Parfois, un ENMG de contrôle peut être utile.  
Il existe trois types de traitements : 
 
•  Préventif : une liste très précise de médicaments contre-indiqués est remise au patient car 
ils peuvent aggraver la maladie (Cf. infra). 
•  Symptomatique :  il  s’agit  des  anticholinestérasiques  (MESTINON
®
,  MYTELASE
®
)  qui 
corrigent en partie les symptômes sans modifier la sécrétion des anticorps. 
•  Etiologique : le but est de diminuer l’activité du système immunitaire et pour cela, on peut 
utiliser : la thymectomie (toujours nécessaire en cas de thymome et préconisée chez les 
patients  les  plus  jeunes),  les  corticoïdes  ou  immunosuppresseurs  (IMUREL
®
,  CELL 
CEPT
®
, autres …) utilisés durant plusieurs mois. Les immunoglobulines intraveineuses et 
échanges  plasmatiques  sont  habituellement  réservés  aux  aggravations  brutales  et/ou 
sévères de la maladie. 
 
Médicaments contre-indiqués et précautions dans la myasthénie : 
 
•  Les  antibiotiques  du  groupe  des  aminosides  (streptomycine,  kanamycine,  néomycine, 
gentamycine)  bloquent  la  jonction  neuromusculaire.  La  colimycine,  la  polymyxine,  la 
bacitracine et les cyclines injectables sont aussi susceptibles d’aggraver la myasthénie. 
Des  problèmes  (insuffisance  respiratoire  aiguë)  ont  été  signalés  avec  la  télithromycine 
(Ketek
®
). 
•  Les  quinines  (Nivaquine
®
),  prescrits  contre  le  paludisme,  sont  contre-indiqués  chez  les 
personnes  myasthéniques  car  ils  aggravent  la  faiblesse  musculaire.  Il  est  donc 
recommandé d’éviter tout voyage dans les pays impaludés. 
•  La D-pénicillamine prescrite dans la polyarthrite rhumatoïde peut induire une production 
d’anticorps anti-acétylcholine et provoquer ou aggraver la maladie. 
•  Les anesthésiques tels que les curarisants ont un effet exagéré chez les myasthéniques. Il 
est important de signaler sa maladie avant toute chirurgie. 
•  Les médicaments cardio-vasculaires comme les quinidines et les bêta-bloquants (même en 
collyre) peuvent aggraver l’atteinte myasthénique. 
•  Les contraceptifs hormonaux semblent avoir des effets divergents selon les personnes. 
Certaines myasthénies sont aggravées, d’autres sont améliorées. Chez certaines femmes, 
la myasthénie s’aggrave au moment des menstruations. La prise d’une pilule contraceptive 
limite souvent cette aggravation. 
•  Les vaccins vivants (polio buccal, rubéole…) sont contre-indiqués chez les myasthéniques 
qui suivent un traitement  par corticoïdes  ou immunosuppresseur. Les vaccins inactivés 
(grippe, polio injectable, tétanos, hépatite B…) sont autorisés. 
•  D’autres médicaments représentent des contre-indications relatives et peuvent être utilisés 
avec prudence et seulement en cas de nécessité absolue : phénotiazines, carbamazépine, 
benzodiazépines,  neuroleptiques,  vérapamil,  lithium,  progestérone,  gabapentine. 
L’injection  d’iode  lors  d’un  examen  radiologique  peut  transitoirement  aggraver  les 
symptômes myasthéniques. Les corticoïdes proposés comme traitement peuvent eux aussi 
parfois aggraver transitoirement les symptômes lorsqu’ils sont introduits. 
 
 
Texte rédigé par le Centre Maladies Neuromusculaires Rares Rhône-Alpes. 
Version du 15/09/2010.