
COMMENT EVOLUE-T-ELLE ? 
  
L'évolution est très variable. Les premiers signes peuvent rester isolés, notamment les signes 
oculaires. Dans certains cas, la maladie s'aggrave par poussées et s'enrichit de nouveaux 
symptômes aboutissant en général, en 12 à 24 mois, à une faiblesse généralisée. Dans 
d'autres cas, l'évolution est entrecoupée de rémissions plus ou moins complètes et de durée 
très variable, imprévisible, pouvant aller de quelques mois à quelques années. La gravité de 
la maladie dépend de la topographie et de l'intensité de la faiblesse musculaire. Les formes 
les plus graves sont celles où il existe une atteinte des muscles de la déglutition et/ou des 
muscles de la respiration, nécessitant parfois des séjours en réanimation avec assistance 
respiratoire temporaire ou permanente. 
  
QUELS TRAITEMENTS ET PRISE EN CHARGE PEUT-ON PROPOSER ? 
  
La prise en charge est constituée essentiellement par un traitement médicamenteux et une 
surveillance en milieu spécialisé, afin de permettre au malade myasthénique la vie la plus 
normale possible en dehors des poussées, avec respect de l'intégration socio-
professionnelle. Les traitements actuels (représentés essentiellement par les 
anticholinestérasiques) sont de mieux en mieux contrôlés et les protocoles thérapeutiques 
mieux définis et adaptés à chaque patient. On dispose maintenant d'un nouveau traitement 
des troubles graves qui résultent de l'aggravation brutale de la maladie : ce sont des 
perfusions intra-veineuses d'immunoglobulines, qui semblent représenter une bonne 
alternative aux échanges plasmatiques. Même si certains patients présentent une forme 
grave et invalidante, la thymectomie (ablation du thymus), les traitements 
immunosuppresseurs et les échanges plasmatiques ont permis d'améliorer le pronostic des 
formes sévères. 
  
VIVRE AVEC LA MYASTHENIE : 
  
Chez près de la moitié des patients, on observe des troubles de l'humeur en rapport avec la 
présence de cette maladie chronique invalidante mais non apparente : le malade a donc du 
mal à faire valoir l'authenticité de sa maladie, à la faire reconnaître et à être reconnu en tant 
que tel. Le retentissement socio-professionnel de la maladie est variable selon les personnes 
: il est nécessaire d'informer ces patients sur l'existence des prestations sociales, des 
aménagements professionnels dont ils peuvent bénéficier et qu'ils ne savent ou n'osent 
demander en raison du caractère inapparent de la maladie.