ECS3 Carnot Chapitre 10 2013/2014
Il est souvent plus facile de déterminer la probabilité conditionnelle que de déterminer
la probabilité d’une intersection car on considère alors que l’univers réduit contenant les
résultats de l’expérience conditionnée.
Exemple. On distribue complètement 52 cartes à 4 joueurs. Notons Ωl’ensemble des
mains possibles des 4 joueurs, et prenons A=P(Ω). La probabilité est la probabilité
uniforme.
Calculons la probabilité que le joueur Aait deux cœurs dans sa main en supposant que
les joueurs 3 et 4 en possèdent 8 à eux deux (on connaît donc une information supplémen-
taire : par exemple la composition exacte des 26 cartes des joueurs 3 et 4).
Le nombre de mains possibles pour le joueur 1, sachant que les joueurs 3 et 4 ont
8 cœurs est 26
13. Le nombre de mains contenant au moins deux cœurs est 5
221
11(on
choisit 2 cœurs parmi les 5 restant, et 11 cartes parmi les 21 possibles). Ainsi la probabilité
(conditionnelle) cherchée est 5
221
11
26
13.
Exercice. Une entreprise organise un dîner pour les employés qui ont deux enfants dont
au moins un garçon. Chaque employé est convié avec son aîné(e). Quelle est la probabilité
que M. X. vienne au dîner accompagné de son fils sachant qu’il est invité ? Quelle est la
probabilité qu’il ait deux fils sachant qu’il est invité ?
1.2 Résumé
Puisque PAest une probabilité, elle vérifie toutes les propriétés du chapitre précédent.
En particulier :
1. PA(A) = 1.
2. Si A⊂B,PA(B) = 1.
3. PA(B∪C) = PA(B) + PA(C)−PA(B∩C)
2 Trois formules
2.1 Formule des probabilités composées
C’est la formule « générale » pour calculer la probabilité d’une intersection (utile lorsque
les évènements ne sont pas indépendants).
Théorème 2.1.1 (Formule des probabilités composées)
Soit n>2. Soit (A1,...,An)une famille d’évènements de l’espace probabilisé (Ω,A, P ),
tels que P(A1∩ · · · ∩ An−1)6= 0. Alors
P(A1∩ · · · ∩ An) = P(A1)PA1(A2)× · · · × PA1∩···∩An−1(An)
Démonstration : Déjà, remarquons que puisque pour tout k∈[[ 1 ; n−1 ]],A1∩ · · · ∩An−1⊂
(A1∩ · · · ∩ Ak), on a 0< P (A1∩ · · · ∩ An−1)6P(A1∩ · · · ∩ Ak)et les probabilités
conditionnelles sont toutes définies.
Montrons ce résultat par récurrence sur n.
– Initialisation : par définition P(A1∩A2) = P(A1)PA1(A2).
– Hérédité : soit n>2. Supposons que P(A1∩ · · · ∩ An) = P(A1)PA1(A2)× · · · ×
PA1∩···∩An−1(An). Soit A1,...,An+1 des évènements tels que P(Tn
i=1 Ai)6= 0. Alors
d’après le cas n= 2,P(Tn+1
i=1 Ai) = P(Tn
i=1 Ai)PTn
i=1 Ai(An+1). Mais par hypothèse
P(Tn
i=1 Ai) = P(A1)PA1(A2)× · · · × PA1∩···∩An−1(An), ce qui permet de conclure.
J. Gärtner. 2