Universit´e des Sciences et Technologies de Lille
Master 2, “Math´ematiques pures” (2004-05)
Cat´egories mod`eles et alg`ebre homologique
Probl`emes, Feuille 5
§1. Suites exactes
1. Probl`eme : homologie et suites exactes
1.1) Des morphismes de complexes forment une suite exacte
0(C0
, δ0
)i
(C, δ)p
(C00
, δ00
)0
si ces morphismes d´efinissent une suite exacte de K-modules en tout degr´e d0. Montrer que les modules
d’homologie associ´es `a de tels complexes s’ins`erent dans une suite exacte longue de la forme
· · · p
Hd+1(C00
, δ00
)
Hd(C0
, δ0
)i
Hd(C, δ)p
Hd(C00
, δ00
)
Hd1(C0
, δ0
)i
· · ·
p
H1(C00
, δ00
)
H0(C0
, δ0
)i
H0(C, δ)p
H0(C00
, δ00
)0.
L’application :H(C00
, δ00
)H∗−1(C0
, δ0
) est la connexion de la suite exacte longue et s’obtient par une
chasse aux ´el´ements dans le diagramme commutatif
.
.
.
δ0
.
.
.
δ
.
.
.
δ00
0//C0
d+1
i//
δ0
Cd+1
p//
δ
C00
d+1 //
δ00
0
0//C0
d
i//
δ0
Cd
p//
δ
C00
d//
δ00
0
0//C0
d1
i//
δ0
Cd1
p//
δ
C00
d1//
δ00
0
.
.
..
.
..
.
.
1.2) On consid`ere un diagramme commutatif de complexes
0//(C0
, δ0
)i//
u0
(C, δ)p//
u
(C00
, δ00
)//
u00
0
0//(D0
, δ0
)j//(D, δ)q//(D00
, δ00
)//0
avec des lignes exactes. On suppose que deux morphismes parmi u0
, u, u00
sont des quasi-isomorphismes.
Prouver que le troisi`eme l’est aussi.
R´
ef´
erences : [J, §6], [W, §1.3]
§2. Homotopies de chaˆınes
2. Probl`eme : homotopies de chaˆınes
Soient
f, g: (C, ∂)(D, ∂)
BF, Courriel: [email protected]
1
des morphismes de complexes. On suppose que ces morphismes sont homotopes : explicitement, il existe
une suite d’applications h:CdCd+1,dN, telles que gdfd=hd1d1+dhd, pour tout d1, et
g0f0=0h0. Prouver alors que les morphismes induits en homologie
Hd(f), Hd(g) : Hd(C, ∂)Hd(D, ∂)
coincident pour tout d0.
R´
ef´
erences : [J, §6.4], [W, §1.4]
3. Probl`eme : etracts par d´eformations et formule de K¨unneth
On fixe un anneau de base Ket on travaille dans la cat´egorie des K-modules. On notera le produit
tensoriel sur K.
3.1) On dit qu’un complexe (D, ∂) est r´etract par d´eformation d’un complexe (C, ∂) si on a des mor-
phismes de complexes
i: (D, ∂)(C, ∂) et r: (C, ∂)(D, ∂)
tels que ri=IdDet une homotopie h:CC+1, telle que idrdIdCd=hd1d1+dhd, pour tout
d1, et i0r0IdCd=0h0. Prouver que les morphismes induits en homologie
Hd(i) : Hd(D, ∂)Hd(C, ∂) et Hd(r) : Hd(C, ∂)Hd(D, ∂)
d´efinissent des isomorphismes inverses pour tout d0.
3.2) On se donne un complexe arbitraire (C, ∂). On consid`ere le complexe (H,0) d´efini par les modules
d’homologies Hd=Hd(C, ∂) munis de la diff´erentielle nulle = 0. On suppose que ces complexes C
et Hsont constitu´es de K-modules libres. (On notera que cette hypoth`ese est automatiquement v´erifi´ee
si l’anneau de base Kest un corps.) Prouver que (H,0) forme un r´etract par d´eformation de (C). On
montrera sur un exemple simple (un complexe de Z-modules de longueur 1 suffit) que cette propri´et´e n’est pas
assur´ee en g´en´eral. Indication : Il suffit de fixer des scindages Cn=Zn(C)Snet Zn(C) = Bn(C)Tn
pour construire le r´etract.
3.3) Le produit tensoriel de complexes de K-modules (C, ∂) et (D, ∂) est le complexe (CD, ∂) dont
la composante de degr´e ds’´ecrit
(CD)d=
d
M
e=0
CeDde
et dont la diff´erentielle est d´efinie par la formule de d´erivation
(xy) = (x)y+ (1)dx(y)
pour tout tenseur homog`ene xyCeDde. V´erifier que cette formule donne bien une diff´erentielle.
Expliciter une application naturelle
d
M
e=0
He(C, ∂)Hde(C, ∂)Hd(CD, ∂).
Montrer sur des exemples que cette application naturelle n’est pas un isomorphisme en g´en´eral (on pourra
consid´erer des complexes de Z-modules de longueur 0 et 1).
3.4) Soient (H,0) et (K,0) les complexes d´efinis par les modules d’homologies de (C, ∂) et (D, ∂),
respectivement, munis de la diff´erentielle nulle. On suppose que tout ces complexes sont constitu´es de K-
modules libres de sorte que la construction de la question 3.2 s’applique. Prouver que l’on a des r´etracts par
d´eformations
HK
i
//CK
j
//
r
oo
h
XXCD
s
oo
k
XX
2
et en d´eduire que l’application naturelle
d
M
e=0
He(C, ∂)Hde(C, ∂)Hd(CD, ∂)
est un isomorphisme.
3.5) Prouver que les complexes cubiques introduits dans le probl`eme 6 de la feuille 4 forment une suite de
r´etracts par d´eformation
C(0)
i
//C(1)
i
//
r
oo
h
WW· · ·
i
//
r
ooC(n1)
h
WWi
//
r
ooC(n)
i
//
r
oo
h
WW· · · .
r
oo
On pourra observer que le produit tensoriel
(C(n1)C(1), ∂)
s’identifie au complexe cubique (C(n), ∂) par un isomorphisme explicite. Retrouver que l’homologie du
complexe (C(n), ∂) est nulle en degr´e d > 0.
3.6) On note (K(x1, . . . , xn), κ) le complexe de Koszul introduit dans l’exercice 3 de la feuille 4 pour un
anneau de polynˆomes R=K[x1, . . . , xn]. On voudrait montrer que ce complexe est acyclique sans hypoth`ese
sur l’anneau de base K. Observer que le produit tensoriel (K(x1, . . . , xn1)K(xn), κ) est isomorphe `a
(K(x1, . . . , xn), κ) et prouver le r´esultat par r´ecurrence.
R´
ef´
erences : ??
§3. Complexes projectifs et homotopies
4. Probl`eme : comparaison de r´esolutions
On rappelle qu’un R-module Pest projectif si un rel`evement existe dans tout diagramme de la forme
M
p
P
s>>
}
}
}
}v//N
avec p:MNsurjective. Le but de ce probl`eme est de prouver les propri´et´es des r´esolutions projectives
par des arguments de r´ecurrence bas´es sur cette propri´et´e. On dira qu’un complexe de R-modules (C, ∂)
est augmene au dessus d’un R-module Msi on a un morphisme π:C0Mtel que φ∂0= 0.
4.1) Soit Mun R-module. Soit (P, ∂) un complexe projectif muni d’une augmentation π:P0M. Soit
(C, ∂) une r´esolution de M. Construire un morphisme de complexes augment´es φ: (P, ∂)(C, ∂)
par induction sur le degr´e. Soit φ0
: (P, ∂)(C, ∂) un second morphisme de complexes augment´es.
Construire une homotopie entre φet φ0
par induction sur le degr´e.
4.2) Soient (P, ∂) et (Q, ∂) des r´esolutions projectives de M. Construire des morphismes de complexes
φ: (P, ∂)(Q, ∂) et ψ: (Q, ∂)(P, ∂) et montrer que les morphismes compos´es φψet ψφ
sont homotopes `a l’identit´e en utilisant les r´esultats de la question pr´ec´edentes.
4.3) Expliciter de tels morphismes et homotopies pour les r´esolutions libres introduites dans la feuille 4.
4.4) On consid`ere une suite exacte de R-modules
0M0i
Mp
M00 0.
Soit (P0
, ∂0
) une r´esolution de M0. Soit (P00
, ∂00
) une r´esolution de M0. Montrer que Mposs`ede une r´esolution
(P, ∂) de la forme
Pd=P0
dP00
davec =0
β
000
3
et telle que les morphismes d’inclusions et de projections d´efinissent des morphismes de complexes augment´es
i: (P0
, ∂0
)(P, ∂) et p: (P, ∂)(P00
, ∂00
).
On construira le morphisme β:P00
dP0
d1par induction sur le degr´e d. On observera que l’on obtient
ainsi une suite exacte de complexes
0(P0
, ∂0
)i
(P, ∂)p
(P00
, ∂00
)0.
R´
ef´
erences : [J, §6.2], [W, §2.2]
5. Probl`eme : ´equivalences faibles de complexes projectifs
Soit φ: (P, ∂)(Q, ∂) un quasi-isomorphisme de complexes projectifs. On ne suppose pas
n´ecessairement ces complexes acycliques. Construire par induction un morphisme inverse ψ: (Q, ∂)
(P, ∂) et des homotopies entre les morphismes compos´es φψet ψφet les morphismes identit´es.
R´
ef´
erences : ??
§4. Produits de torsion
6. Probl`eme : modules de torsion
On travaille avec un anneau de base commutatif R.
6.1) Soit (C, ∂) un complexe de R-modules (`a droite). Soit Nun R-module `a gauche. Observer que les
modules
· · · Id
CdRNId
Cd1RNId
C1RNId
C0RN
forme un complexe. Observer qu’un morphisme de complexes φ: (C, ∂)(D, ∂) induit un morphisme
de complexes φRIdN: (CRN, ∂RIdN)(DRN, ∂RIdN). Prouver en outre que si φet
φ0
sont des morphismes de complexes homotopes, alors les morphismes associ´es φRIdNet φ0
RIdNle
sont aussi.
6.2) Soit Mun R-module `a droite. Soit Nun R-module `a gauche. On fixe une r´esolution projective de M,
soit (P, ∂). Le d-i`eme produit de torsion de Met de Nest le module d’homologie
TorR
d(M, N ) = Hd(PRN, ∂RIdN).
Montrer que
TorR
0(M, N ) = MRN.
Prouver que TorR
d(M, N ) ne d´epend pas du choix de la r´esolution (P, ∂) et que TorR
d(M, N ) d´efinit un
foncteur en Met en N.
6.3) D´eterminer explicitement les modules de torsions TorR
d(M, N ), pour M=N=K,R=K[], R=K[τ]
et R=K[x1, . . . , xn] en utilisant les r´esolutions introduites dans la feuille 4. En utilisant ce calcul, montrer
que toute r´esolution projective de Kest de longueur infinie pour R=K[], ainsi que pour R=K[τ] d`es lors
que K=Z/nZ, et de longueur au moins ´egale `a npour R=K[x1, . . . , xn].
6.4) D´eterminer explicitement les modules de torsions TorZ
d(Z/mZ,Z/nZ).
Prouver que les modules TorZ
d(M, Z[S1]) sont nuls en degr´e d > 0 pour tout anneau de fractions Z[S1].
6.5) On consid`ere une suite exacte de R-modules
0M0i
Mp
M00 0.
Montrer que l’on a une suite exacte longue naturelle
· · ·
TorR
d(M0, N)i
TorR
d(M, N )p
TorR
d(M00, N )
TorR
d1(M0, N)i
· · ·
p
TorR
1(M00, N )
M00 RNiId
MRNpIdN
M00 RN0.
6.6) On consid`ere une suite exacte de R-modules
0N0i
Np
N00 0.
4
Montrer que l’on a une suite exacte longue naturelle
· · ·
TorR
d(M, N 0)i
TorR
d(M, N )p
TorR
d(M, N 00)
TorR
d1(M, N 0)i
· · ·
p
TorR
1(M, N 00)
MRN0Id i
MRNId p
MRN00.
6.7) On d´efinit des modules RTorR
(M, N ) avec les mˆemes propri´et´es en consid´erant des r´esolutions projec-
tives du facteur de droite Nau lieu de M. Construire un isomorphisme RTorR
d(M, N )'TorR
d(M, N ) : fixer
un R-module libre Lavec une surjection π:LN; consid´erer les suites exactes longues associ´ees `a la
suite exacte courte
0Ker(π)Lπ
N0 ;
construire l’isomorphisme demand´e par induction sur le degr´e d.
R´
ef´
erences : [J, §6.8], [W, §1.2]
Bibliographie
[J] N. Jacobson, Basic algebra II, seconde ´edition, W. H. Freeman and Company, 1980.
[W] C. Weibel, An introduction to homological algebra, Cambridge Studies in Advanced Mathematics 38,
Cambridge University Press, 1994.
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