Corps nis, corps de fractions rationnelles (TD4) FIMFA Algèbre 2 (Tony Ly), Mars 2013 Exercice 1 Déterminer le groupe additif de Fq . Exercice 2 (Théorème de Chevalley-Warning) Soient p un nombre premier, q une puissance de p et n ≥ d ≥ 1 des entiers. Soit f ∈ Fq [X0 , . . . , Xn ] un polynôme homogène de degré d. P a) Calculer f (x0 , . . . , xn )q−1 pour (x0 , . . . , xn ) parcourant Fn+1 . q b) En déduire que f possède un zéro autre que (0, . . . , 0). Exercice 3 (Polynômes irréductibles sur Fq ) Soient p un nombre premier, q une puissance de p et d ≥ 1 un entier. a) Montrer qu'un polynôme de degré d à coecients dans Fp est irréductible si et seulement si d il n'a pas de racine dans Fpr pour tout r ≤ . 2 b) Calculer les éléments de F4 . En déduire tous les polynômes irréductibles de degré 5 de F2 [X]. c) En observant le degré sur Fq des éléments de Fqd , déterminer le nombre de polynômes unitaires irréductibles de degré d dans Fq [X]. Exercice 4 (Théorie de Galois pour Fq ) Soient p un nombre premier et n ≥ 1 un entier. a) Rappeler pourquoi l'extension Fp ⊆ Fpn est galoisienne. b) Montrer que le groupe de Galois de l'extension Fp ⊆ Fpn est cyclique d'ordre n, engendré par l'automorphisme de Frobenius Fr : x 7→ xp . Soit m ≥ 1 un entier. c) Montrer que Fpn est une extension de Fpm si et seulement si m divise n. Dans ce cas-là, m montrer que le seul sous-corps de Fpn à pm éléments est {x ∈ Fpn | xp = x}. On suppose que m divise n. n d) Montrer que le groupe de Galois de l'extension Fpm ⊆ Fpn est cyclique d'ordre , engendré m par Frm . e) Réécrire cela en termes de correspondance entre sous-groupes de Gal(Fpn /Fp ) et sous-corps de Fpn . Exercice 5 (Cyclotomie sur Fq ) Soient p un nombre premier, q une puissance de p et r ≥ 1 un entier. a) Déterminer le groupe µpr (Fq ) des racines pr -èmes de l'unité dans Fq . b) Montrer que toute extension nie de Fq est cyclotomique, c'est-à-dire engendrée par des racines de l'unité. (p) Soient n ≥ 1 un entier et Φn ∈ Z[X] le n-ème polynôme cyclotomique sur C. On note Φn la réduction de Φn modulo p, que l'on peut voir comme un polynôme sur Fq . (p) c) Montrer que les racines de Φn sont exactement les racines primitives n-èmes de l'unité dans Fq . Supposons n premier à p. (p) d) Montrer que si (Z/nZ)× n'est pas cyclique, alors Φn n'est pas irréductible sur Fp . 1 e) En déduire que la réduction de Φ8 modulo p est réductible pour tout p. (p) f) Montrer que Φn est irréductible sur Fq si et seulement si q est un générateur de (Z/nZ)× . Exercice 6 Soit K un corps. Déterminer le corps L = F ∈ K(X) F (X) = F (1/X) . Exercice 7 Soient k un corps, n ≥ 1 un entier et K = k(X1 , . . . , Xn ). On fait agir le groupe symétrique Sn sur K par permutation des Xi . a) Montrer que le corps des invariants K Sn est isomorphe à K . On suppose k = C. Soit G un sous-groupe cyclique de GLn (C), que l'on fait agir de manière naturelle sur K . b) Supposons G composé de matrices diagonales. En admettant que tout sous-groupe de Zn est isomorphe à un Zr pour r ≤ n, montrer que K G est isomorphe à K . c) En déduire que K G est isomorphe à K . Exercice 8 Soient K un corps et F ∈ K(X) r K . On écrit F = P avec P, Q ∈ K[X] premiers entre eux. Q a) Montrer que F est transcendant sur K . b) Montrer que le polynôme minimal de X sur K(F ) est P (T ) − F Q(T ) ∈ K(F )[T ]. En particulier, l'extension K(F ) ⊆ K(X) est nie, de degré δ(F ) = max(deg P, deg Q). c) En déduire que le groupe des automorphismes de K(X) laissant xe K est isomorphe à PGL2 (K). Exercice 9 (Théorème de Lüroth) Soient K un corps et L une extension intermédiaire entre K et K(X). a) Montrer que le degré [K(X) : L] est ni. On note n = [K(X) : L]. Soient F = P ∈ L r K avec P, Q ∈ K[X] premiers entre eux et Q δ(F ) = max(deg P, deg Q). b) Montrer l'inégalité δ(F ) ≥ n, avec égalité si et seulement si L = K(F ). On suppose que l'on a choisi F ∈ L r K avec δ(F ) = m minimal. Dans l'écriture F = P précédente, Q on suppose que le degré de P est m. c) Montrer que si le polynôme M (T ) = P (T ) − F Q(T ) ∈ L[T ] est irréductible, alors on a L = K(F ). On suppose à présent M (T ) non irréductible dans L[T ]. d) Montrer qu'il existe un élément Ψ ∈ L[T ] ∩ K[X, T ] non constant qui divise le polynôme P (T )Q(X) − Q(T )P (X) dans l'anneau L[T ] ∩ K[X, T ]. e) En considérant les degrés en X , montrer que l'on peut supposer Ψ ∈ K[T ]. f) En considérant une racine de Ψ dans une extension convenable de K , obtenir une contradiction et conclure quant à L = K(F ). 2