Universit´es d’Aix-Marseille 1, 2 et 3
PARTIEL D’ANALYSE ET G´
EOM´
ETRIE
MASTER 1 - MATH´
EMATIQUES ET APPLICATIONS - 2008-09
Mercredi 5 novembre 2008 - 8h30 – 10h30
La qualit´e de la r´edaction sera prise en compte dans la note finale.
Question de cours
(Hyp) Soit Xun espace vectoriel de dimension n, soit Yun espace vectoriel de dimension
mn, soit Uun ouvert de X. Soit f:UYun plongement. On note
M=f(U). Soit aM,a=f(α) pour un αU.
1. Soit xX,x6= 0. Montrer qu’il existe ε > 0 tel que l’application gd´efinie sur ] ε, ε[ par
g(t) = α+tx prend ses valeurs dans U.
2. On note γ=fg: ] ε, ε[Y. Montrer que γ(t)Mpour tout t]ε, ε[. D´eterminer
γ(0) et γ0(0) en fonction de f,α,aet x.
3. En d´eduire que df(α)(x)TaM.
4. Montrer alors que sous les hypoth`eses (Hyp), on a TaM=df (α)X={df (α)(x), x X}.
Corrig´e. 1. Comme Uest ouvert et αU, il existe δ > 0 tel que B(α, δ)U. Il suffit de prendre
ε=δ
|x|pour r´epondre `a la question.
2. Comme g(t)Upour tout t]ε, ε[, γ(t) = f(g(t)) f(U) = Mpour tout t]ε, ε[. On
aγ(0) = f(α) = aet comme fest de classe C1sur Uet gest de classe C1sur ] ε, ε[, γest
d´erivable sur ] ε, ε[ et on a γ0(0) = df(g(0)) ·g0(0) = df(a)·x.
3. D’apr`es la d´efinition du plan tangent en Mau point a(l’ensemble des d´eriv´ees des chemins de
classe C1trac´es sur M), on a df (a)·x=γ0(0) TaM.
4. D’apr`es le cours, on sait que TaMest un sous-espace vectoriel de dimension nde Y(nest
aussi la dimension de la sous-vari´et´e M). Comme le rang de df(α) est n, l’ensemble df(α)X=
{df (α)·x;xX}est un sous-espace vectoriel de dimension nde Y. On a donc deux sous-espaces
vectoriels de mˆeme dimension dont l’un (df (α)X) est inclus dans l’autre (TaM), ils sont donc
´egaux.
Exercice 1.
1. On note f:RR3l’application d´efinie par ses coordonn´ees dans la base canonique de
R3par f(t) = (cos t, sin t, t).
(a) Montrer que fest un plongement de R3. On note H=f(R).
(b) eterminer φ:R3R3un C1diff´eomorphisme tel que
φ(H) = {(x, y, z)R3;x=y= 0}.
Que repr´esente φpour un point aH?
(c) Pour aH, d´eterminer l’espace tangent `a Hau point a.
2. On note Ml’ensemble des droites passant par un point de Het orthogonales `a l’axe 0z.
(a) Montrer que M={(scos t, s sin t, t), s, t R}et que Mest une sous-vari´et´e de di-
mension 2 de R3.
(b) Trouver ϕ:R3Rune application de classe C1telle que 0 soit une valeur r´eguli`ere
de ϕet M=ϕ1({0}).
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EMATIQUES ET APPLICATIONS - 2008-09
(c) Soit AM. eterminer TAM, le plan tangent `a Mau point A.
(d) eterminer (A+TAM)M, l’intersection entre Met le plan tangent affine `a Mau
point A.
Corrig´e. 1. (a) Clairement, l’application fpropos´ee est de classe C. D’autre part, f0(t) =
(sin t, cos t, 1) 6= 0 donc fest une immersion. Enfin, l’application HR, (x, y, z)7→ zest
continue et inverse de f, donc fest un hom´eomorphisme de Rsur H. On vient donc de montrer
que fest un plongement.
1. (b) La d´emonstration du Th´eor`eme 2.8 (Chap. 1) du cours sugg`ere de prendre pour φl’applica-
tion d´efinie sur R3par φ=F1o`u F(x, y, z) = (x+ cos z, y + sin z, z). Fest bien une application
de classe C1de R3dans R3. De plus, det(dF (x, y, z)) = 1 pour tout (x, y, z)R3, donc Fest un
diff´eomorphisme de R3sur F(R3). Enfin, il faut montrer que F(R3) = R3: pour tout (a, b, c)R3,
en posant z=c,y=bsin cet x=acos c, on a bien F(x, y, z) = (a, b, c). On a donc montr´e
que F:R3R3est un C1diff´eomorphisme, il en est de mˆeme pour φ=F1:R3R3,
(a, b, c)7→ (acos c, b sin c, c). De plus, on a
φ(H) = {φ(cos t, sin t, t), t R}={(0,0, t), t R}={(x, y, z)R3;x=y= 0}.
Une telle application φest une carte locale pour Hen tout point ade H.
1. (c) D’apr`es la question de cours ci-dessus, on a pour tout a=f(t)H(tR),
TaH=df (t)R=
x=λsin t
y=λcos t
z=λ
, λ R.
C’est l’´equation param´etrique d’une droite.
2. (a) Une droite passant par un point (cos t, sin t, t)Het orthogonale `a l’axe Oz a pour vecteur
directeur v= (cos t, sin t, 0) et donc a pour ´equations param´etriques
x= cos t+λcos t
y= sin t+λsin t
z=t
, λ R.
En posant s=λ+ 1 R, et en prenant la r´eunion de toutes les droites de ce type (c’est-`a-dire en
consid´erant tous les tR) on obtient l’expression donn´ee pour M.
Pour montrer que Mest une sous-vari´et´e de dimension 2 de R3, il faut encore montrer que
l’application g:R2R3d´efinie par g(s, t)=(scos t, s sin t, t) est un plongement. L’application g
est clairement de classe C1et
dg(s, t) =
cos tssin t
sin t s cos t
0 1
, s, t R.
Si s6= 0, le mineur constitu´e des deux premi`eres lignes de la matrice ci-dessus est non nul, dg(s, t)
est donc de rang 2. Si s= 0, alors dg(0, t) est form´ee, en colonnes, de deux vecteurs orthogonaux
non nuls, le rang de dg(0, t) est donc aussi ´egal `a 2. Ainsi, l’application gest une immersion.
Montrons maintenant que gest un hom´eomorphisme sur son image M. Soit hl’application d´efinie
sur M`a valeurs dans R2efinie par h(x, y, z)=( y
sin z, z) si zR\πZet h(x, y, kπ) = ((1)kx, kπ)
pour kZ. Clairement, hg(s, t)=(s, t) pour tout s, t R. Il reste `a montrer la continuit´e de h
sur R2. La continuit´e de hsur MR2×R\πZne pose pas de probl`eme. Il faut cependant encore
montrer la continuit´e de hsur M∩ {(x, y, kπ), x, y R, k Z}={((1)ks, 0, kπ), s R, k Z}.
Lorsque (x, y, z)Met z]kπ, (k+1
2)π[ ou z](k1
2)π, kπ[, on a x
cos z=y
sin zet donc lorsque
zkπ±, on a y
sin z(1)kx, ce qui donne la continuit´e de la fonction hefinie plus haut. Ainsi,
gest un plongement de R2dans R3, donc M=g(R2) est une sous-vari´et´e de dimension 2 de R3.
2. (b) Soit ϕ:R3Rd´efinie par ϕ(x, y, z) = xsin zycos z. Cette application est clairement
de classe C1et pour tout (x, y, z)M, on a ϕ(x, y, z) = 0 : Mϕ1({0}). Inversement, soit
(x, y, z)R3tel que ϕ(x, y, z) = 0. Alors si zR\πZ, en posant s=y
sin zet t=z, on a x=scos t,
y=ssin tet z=t, et donc (x, y, z)M. Si z=kπ avec kZ, alors ϕ(x, y, kπ)=(1)k+1y, ce qui
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ETRIE 3
donne y= 0 pour un point (x, y, kπ)ϕ1({0}). En posant s= (1)kxet t=z=, on obtient
x=scos t,y=ssin tet z=t, ce qui donne (x, y, z)M, et donc l’inclusion ϕ1({0})M. D’o`u
M=ϕ1({0}).
Pour (x, y, z) = (scos t, s sin t, t)M, on a (x, y, z)(h) = h1sin th2cos t+h3spour tout
h= (h1, h2, h3)R3. Ainsi, tout r´eel rest image de h= (rsin t, rcos t, 0) par (x, y, z), ce qui
montre que (x, y, z) est surjective pour tout (x, y, z)M, et donc 0 est valeur r´eguli`ere de ϕ.
2. (c) D’apr`es le cours, le plan tangent `a Men un point A= (a, b, c) = g(s, t)M=ϕ1({0})
est ker (a, b, c), c’est `a dire le plan vectoriel d’´equation cart´esienne xsin tycos t+zs = 0.
2. (d) Avec les mˆemes notations que dans la question pr´ec´edente, le plan affine tangent A+TAM
`a Mau point Aa pour ´equation cart´esienne (xa) sin t(yb) cos t+ (zc)s= 0, ou encore
xsin tycos t+sz =st. L’intersection de ce plan avec la surface Mest donc l’ensemble des points
(x, y, z)R3erifiant
xsin tycos t+sz =st
xsin zycos z= 0.
On voit facilement (!) que tout point de la droite orthogonale `a (et coupant) l’axe 0zpassant par
A, d’´equations param´etriques
x=scos t+λcos t
y=ssin t+λsin t
z=t
v´erifie le syst`eme pr´ec´edent. Donc l’intersection cherch´ee contient cette droite.
Exercice 2 (D´ecomposition de Cartan du groupe lin´eaire).
On suppose que Rnest muni de sa structure euclidienne canonique ; on note le produit scalaire
,·i et la norme |·|. On dit qu’un endomorphisme sym´etrique Sde Rn(on note SSym(n)) est
positif si hSx, xi ≥ 0 pour tout xRn. On dit que Sest strictement positif si hSx, xi>0 pour
tout xRn,x6= 0.
1. (a) Montrer que si SSym(n) est strictement positif, alors Sest inversible.
(b) Montrer qu’un endomorphisme sym´etrique Sest strictement positif si et seulement il
existe k > 0 tel que
hSx, xi ≥ k|x|2, x Rn.
(c) En d´eduire que l’ensemble des endomorphismes sym´etriques strictement positifs est
un ouvert de Sym(n) que l’on notera U.
2. Soit φ:Mn(R)Mn(R) l’application d´efinie par φ(S) = S2. Montrer que φest un
C1diff´eomorphisme de Usur U.
3. On note GL(n) le groupe lin´eaire de Mn(R), c’est-`a-dire l’ensemble des endomorphismes
inversibles de Rn. On note O(n) le groupe orthogonal de Mn(R), c’est-`a-dire l’ensemble
des endomorphismes Ade Rninversibles tels que A>A=In,Inrepr´esentant l’identit´e de
Rn.
(a) Soit ψ:O(n)×Sym(n)Mn(R) l’application d´efinie par ψ(A, S) = AS. Montrer
que ψest de classe C1. Donner un expression de (A, S).
(b) Montrer que pour tout MGL(n), on a M=ψ(A, S) avec SUet AO(n). On
exprimera Aet Sen fonction de M,M>et φ.
(c) En d´eduire que ψest un C1diff´eomorphisme de O(n)×Usur GL(n).
Corrig´e. 1. (a) Si Sest sym´etrique strictement positif, alors Sest injective. En effet, soit xRn
tel que Sx = 0 alors on a hSx, xi= 0 ; or, pour un endomorphisme sym´etrique strictement positif,
hSx, xi= 0 seulement si x= 0. Ainsi, Sest un endomorphisme injectif, il est donc bijectif, Sest
inversible.
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1. (b) On pose m= inf
|x|=1
xRnhSx, xi. Comme la sph`ere unit´e Snest un compact de Rnet que
l’application SnR
x7→ hSx, xiest continue, mest un minimum et donc il existe x0Sn
tel que m=hSx0, x0i>0. On a alors pour tout xRn,hSx, xi ≥ m|x|2, ce qui r´epond `a la
question avec k=m.
1. (c) Soit Sun endomorphisme sym´etrique strictement positif et k= inf
|x|=1
xRnhSx, xi. On consid`ere
la boule ouverte de centre Set de rayon kdans Sym(n) :
BSym(n)(S;k) = nS+K;KSym(n) et sup
|x|=1
xRn
|Kx|< ko.
Alors il est facile de voir que BSym(n)(S;k)U, et donc Uest un ouvert de Sym(n). En effet, on
a pour tout S+KBSym(n)(S;k) et tout x6= 0
h(S+K)x, xi=hSx, xi+hKx, xi ≥ k|x|2sup
|y|=1
yRn
|Ky||x|2>0.
2. L’application φpropos´ee est un polynˆome, donc clairement de classe C1. D’autre part, si Sest
dans U, alors Sest sym´etrique et donc S2l’est aussi, et Sest inversible, donc S2l’est aussi. Donc
φ(S)Upour tout SU. De plus, (S)(H) = SH +HS pour tout HMn(R). Montrons que
(S) est injective. Supposons que HMn(R) tel que (S)(H) = 0. Soit xun vecteur propre
de Spour une valeur propre λ. Alors on a SHx =HSx =λHx : donc Hx, s’il est non nul, est
vecteur propre de Spour la valeur propre λ. Comme Sest sym´etrique strictement positif, ses
valeurs propres sont strictement positives. Ainsi, n´ecessairement Hx = 0 et ce, pour tout vecteur
propre de S. Comme Sest sym´etrique, il existe une base de Rnform´ee de vecteurs propres de S,
et on vient de montrer que Hest nulle sur cette base, donc n´ecessairement, H= 0. Ainsi, pour
SU,(S) est un endomorphisme de Mn(R) injectif, c’est donc un isomorphisme. D’apr`es le
th´eor`eme d’inversion locale, φest un C1diff´eomorphisme de Usur φ(U). Il reste `a montrer que
φ(U) = U. Soit SU; alors Sest diagonalisable dans une base de vecteurs propres (e1, ..., en),
les valeurs propres associ´ees (λ1, ..., λn) ´etant toutes r´eelles strictement positives. On consid`ere
alors l’endomorphisme ude Rnd´efini sur la base (e1, ..., en) par u(ei) = λiei,i= 1, ..., n ;uU
et φ(u) = u2=S. Ainsi, φ(U) = U.
3. (a) L’application ψ:O(n)×Sym(n)Mn(R), (A, S)7→ AS est de classe C1. En effet, pour
(A, S)O(n)×Sym(n) et (B, T )O(n)×Sym(n), on a
ψ(A+B, S +T) = (A+B)(S+T) = AS +BS +AT +BT =ψ(A, S) + L(A,S)(B, T ) + BT,
o`u L(A,S):O(n)×Sym(n)Mn(R), L(A,S)(B, T ) = BS +AT est lin´eaire et BT est un terme
d’ordre 2 en (B, T ). Ceci montre que ψest diff´erentiable en (A, S) et que (A, S) = L(A,S).
D’autre part, il n’est pas difficile de voir que :O(n)×Sym(n)L(O(n)×Sym(n); Mn(R))
d´efinie par (A, S) = L(A,S)est continue.
3. (b) Soit MGL(n). Alors on a T=M>MUcar sym´etrique, positive et inversible. On
note S=φ1(T) et A=MS1. Alors SUd’apr`es la question 2 et A>A= (S1)>M>MS1=
(S>)1S2S1=Incar M>M=T=φ(S) = S2et comme Sest sym´etrique, S>=S. Ainsi,
AO(n). On a donc M=ψ(M(φ1(M>M))1;φ1(M>M)).
3. (c) On d´eduit de la question pr´ec´edente que ψest inversible de O(n)×Usur GL(n), d’inverse
donn´e par
(GL(n)O(n)×U
M7−M(φ1(M>M))1, φ1(M>M).
D’apr`es ce qui pr´ec`ede, il est clair que cet inverse est de classe C1. Ainsi, ψest un C1diff´eomor-
phisme.
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