de vérifier que Pet Qne dépendent pas du choix de σ.) Bien sûr Pet Qsont semi-
symétriques. Si τest une permutation impaire, un calcul immédiat donne
τP =τF +τσF =σ(σ−1τ)F+ (τσ)F=σF +F=P
τQ =τF −τσF =σ(σ−1τ)F−(τσ)F=σF −F=−Q
car les permutations entre parenthèses sont paires. En particulier si on choisit τ= (12)
on a Q(X2, X1, . . . ) = −Q(X1, X2, . . . ). En écrivant Qcomme un polynôme en X1et X2
à coefficients polynômes en les autres Xi, on voit qu’il est divisible par X1−X2. Si on
choisit τ= (ij)on obtient de même que Qest divisible par Xi−Xj, donc finalement par
Vn(ici la factorialité est bien utile...). En conclusion Q=VnR, et il est clair que Rest
invariant sous Sn, donc F=1
2(P+Q) = 1
2P+1
2VnR(rappel : 2est inversible !).
Complément possible : Posons B=A[S1, ..., Sn]et C=A[S1, ..., Sn, Vn]. Le polynôme
Σn:= (Vn)2est invariant sous Sndonc dans B. Si on se sent de le faire, on peut
compléter le développement en montrant que, plus précisément, l’anneau des polynômes
semi-symétriques Cest isomorphe à B[T]/(T2−Σn)comme B-algèbre. (Dans tous les
cas, lire ce complément peut servir à anticiper une question du jury.)
Pour cela on montre d’abord que l’écriture F=P+VnQavec P, Q symétriques est
unique. Cela revient à vérifier que si P=VnQavec (P, Q)∈B2, alors P=Q= 0.
Or en appliquant une permutation impaire à l’égalité P=VnQon obtient P=−VnQ.
Donc P=Q= 0. Il en découle que Cest un B-module libre de rang 2avec pour
base {1, Vn}. Dès lors l’application B[T]→Cqui à Tassocie Vninduit un morphisme
surjectif B[T]/(T2−Σn)→Centre deux modules libres de même rang, c’est donc un
isomorphisme.
Remarque : L’argument « τQ =−Q⇒Qest divisible par X1−X2» ne marche pas
dans le cas où 2n’est pas inversible. Cependant on peut donner un argument direct et
plus rapide (même dans le cas où 2est inversible) qui le court-circuite. Voir le paragraphe
suivant...
2 Le cas général
Le 2qui pose problème s’explique bien sûr par 2 = [Sn:An]. Introduisons le polynôme
symétrique Θn=Qi>j (Xi+Xj). Lorsque 2n’est pas inversible il n’est plus vrai que Vn
engendre l’anneau des polynômes semi-symétriques : en fait, si car(A) = 2, on a +1 = −1
donc Vn= Θnest symétrique. On va maintenant s’affranchir de l’hypothèse 2∈A×. Pour
Aquelconque, on peut considérer le polynôme
Wn=1
2(Vn+ Θn)
Il est à coefficients dans Z: c’est la même chose que de dire que Vn≡Θnmod 2. Enfin
comme une permutation impaire transforme Vnen −Vn, elle transforme Wnen Θn−Wn.
Exemples : W2=X;W3=XZ2+ZY 2+Y X2+XY Z ;W4=. . .
Voici quelques remarques sur les calculs dans A[X1, . . . , Xn]. Lorsque Aest un anneau
factoriel, par exemple un corps, il est clair que les polynômes Xi−Xj(i>j) sont des
irréductibles distincts. En conséquence, si un polynôme en nvariables est divisible par
2