Maths en Ligne Convergence uniforme UJF Grenoble
Pour bien comprendre l’adverbe « uniformément », comparez avec « pour tout m∈
N, la suite (un,m)n∈Nconverge vers am» :
∀m∈N,∀ε > 0,∃n0∈N,∀n>n0,|un,m −am|< ε .
Le rang n0dépend non seulement de ε, mais aussi de m. La convergence est uniforme
en m, si ce rang n0vaut pour tous les m. Remarquez que l’hypothèse d’uniformité
implique la convergence des deux suites (am)et (bn).
Démonstration : Dans Rcomme dans C, une suite est convergente si et seulement si
c’est une suite de Cauchy. Ici les suites (un,m)n∈Nsont de Cauchy uniformément en m.
Commençons par le démontrer. Pour tous m, n, k ∈N,
|um,n+k−um,n|6|um,n+k−am|+|am−um,n|
Fixons ε > 0. Par hypothèse, il existe n0tel que pour tout n > n0, pour tout k>0,et
pour tout m,
|um,n+k−am|<ε
2et |um,n −am|<ε
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Donc pour tout n > n0, pour tout k>0,et pour tout m,
|um,n+k−um,n|< ε
Dans cette inégalité, prenons la limite en m: pour tout n > n0, pour tout k>0:
|bn+k−bn|6ε .
La suite (bn)n∈Nest une suite de Cauchy, donc elle converge. Soit lsa limite. Nous
devons montrer que la suite (am)n∈Nconverge elle aussi vers l.
|am−l|6|am−um,n|+|um,n −bn|+|bn−l|.
Il existe n0tel que pour tout n>n0,|bn−l|< ε/3. Il existe n1tel que pour tout n>n1
et pour tout m,|am−um,n|< ε/3. Fixons alors n2>max{n0, n1}. La suite (um,n2)
converge vers bn2, donc il existe m0tel que pour tout m > m0,|um,n2−bn2|< ε/3. Au
bilan, pour tout m>m0:
|am−l|6ε
3+ε
3+ε
3=ε .
Le théorème 1 est un cas particulier d’un résultat beaucoup plus général qui vaut
pour n’importe quel cas de limites enchaînées : suites, mais aussi fonctions, limites à
gauche, à droite, en ±∞, etc. Tant que vous ne disposez pas d’une notion de limite
suffisamment générale, vous en êtes réduit à récrire autant de définitions et de théorèmes
qu’il y a de situations (apparemment) différentes. Nous allons le faire pour une suite
de fonctions, avec une limite finie en un point.
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