Licence de mathématiques 2004-2005 Calcul intégral: Mesures et intégrales. Exercice 1 Soit (X, T, µ) un espace mesuré. 1. Soient A, B ∈ T. Montrer que si A ⊂ B alors µ(A) ≤ µ(B). ! [ 2. Soient (An )n∈N une suite de parties mesurables de X. Montrer que µ An ≤ n∈N X µ (An ) n∈N 3. Soient (An )n∈N une suite décroissantes de parties mesurables de X. ! \ Montrer que, si µ(A1 ) < ∞ alors lim µ(An ) = µ An n→∞ n∈N Donner un contrexemple quand (X, T, µ) = (N, P(N), µ) avec µ la mesure de dénombrement. Exercice 2 Montrer qu’il n’existe pas de mesure non nulle sur (Z, P (Z)) finie et invariante par translation. Exercice 3 Pour chacun des cas suivants 1. prouver que µ est une mesure sur (X, T), 2. déterminer la classe des parties µ−négligeables de X, 3. expliciter à quelle condition une propriété est vraie µ−presque-partout, R 4. pour f ∈ M + (X, T), exprimer X f dµ à l’aide de f . 1er cas X est un ensemble quelconque, T = P(X), a est un élément de X fixé et µ est définie par µ(A) = 1A (a). X 1 avec µ(∅) = 0. 2ème cas X = N∗ , T = P(N∗ ) et µ est défnie par: µ(A) = n n∈A Exercice 4 Soit (X, T, µ) un espace mesuré. 1. Soit (En )n∈N une suite de parties mesurables telles que +∞ X µ(En ) < +∞. n=0 Montrer que l’ensemble des points qui appartiennent à une infinité de En est négligeable (Lemme de Borel-Cantelli). 2. Soit (En )n∈N une suite de parties mesurables telles que µ(∪n∈N En ) < +∞ et inf µ(En ) = α > 0 n∈N (où α ∈ R). Montrer que l’ensemble A des points qui appartiennent à une infinité d’ensembles En est mesurable et que µ(A) ≥ α. Exercice 5 Dans cet exercice on se propose de démontrer le théorème d’Egoroff: Théorème 1 Soit (Ω, T , µ) , un espace mesuré de mesure finie (i.e. µ(Ω) est finie). Soit (fn )n∈N∗ une suite de fonctions mesurables sur (Ω, T ) à valeurs dans R. On suppose que la suite (fn )n∈N∗ admet une limite simple f : Ω → R. On a alors: Pour tout > 0, il existe un ensemble mesurable A, tel que µ(A) 6 et que la suite (fn )n∈N∗ tende uniformément vers f sur X\A. 1. On suppose que µ(Ω) est finie. On se donne une suite (fn )n∈N∗ comme dans les hypothèses du théorème. (a) Pour tout n, k ∈ N∗ , on considère les ensembles An,k = {x ∈ Ω ; |fn (x) − f (x)| > Démontrer que, pour tout k ∈ N∗ , \ n>1 Bn,k = ∅. 1 } , k Bn,k = [ i>n Ai,k . (b) Déduire qu’il existe un entier n(k) tel que µ(Bn(k),k ) 6 k . 2 [ (c) Poser A = Bn(k),k et conclure. k>1 2. En considérant (N, P(N), µ), µ la mesure du cardinal, et fn la fonction caractéristique de l’ensemble des entiers compris entre 1 et n, montrer que le théorème est faux si l’espace mesuré n’est pas de mesure finie. Exercice 6 Soit (X, T, µ) un espace mesuré. On dit que N ⊂ X est µ-négligeable s’il existe A ∈ T tel que N ⊂ A et µ(A) = 0. 1. Montrer que la classe T des ensembles du type A ∪ N avec A ∈ T et N un ensemble µ-négligeable est une tribu sur X. 2. Montrer qu’on définit une mesure µ̄ sur (X, T) en posant: µ̄(A ∪ N ) = µ(A). Exercice 7 Soient (X, X , µ) un espace mesuré, (Y, Y) un espace mesurable et ϕ : X → Y une application (X , Y)− mesurable. On pose pour tout A ∈ Y, ϕ∗ µ(A) = µ(ϕ−1 (A)). 1. Montrer que ϕ∗ µ est une mesure sur (Y, Y). Z Z 2. Montrer que f d(ϕ∗ µ) = f ◦ ϕ dµ Y X 3. Déterminer ϕ∗ µ dans le cas où µ est la mesure de Dirac sur (X, X ) au point a ∈ X. Exercice 8 Soit (Ω, T , µ) , un espace mesuré. On suppose que la mesure µ est finie. On dit que l’application f : Ω → Ω préserve la mesure µ si 1. l’application f est T − T mesurable et 2. la mesure image f∗ µ de µ par f coincide avec la mesure µ (i.e. f∗ µ = µ). On fixe une application f qui préserve la mesure µ et on fixe une partie mesurable A. Soit FA = {ω ∈ Ω | ∀n ∈ N∗ , f n (ω) 6∈ A} où f n désigne la composée de f avec elle-même n fois (i.e. f 1 = f puis ∀n > 1, f n+1 = f ◦ f n ). 1. Montrer que ∀n > 1, l’application f n préserve la mesure µ. 2. Montrer que FA ∈ T . 3. ∀p > 1, on pose Fp = (f p )−1 (F ). Montrer que les parties (Fp )p>1 sont des parties mesurables deus à seux disjointes dans Ω. 4. Déduire de ce qui précède que FA est µ-négligeable. 5. Interpréter ce résultat. Exercice 9 Soit (X, X , µ) un espace mesuré et fn une suite de fonctions mesurables fn : X → [0, +∞]. Z Z 1. Montrer que (lim inf (fn ))dµ ≤ lim inf fn dµ . n n 2. On suppose qu’il telle que Z existe une fonction g : XZ→ [0, +∞] Montrer que lim sup(fn )dµ ≥ lim sup fn dµ . n R gdµ et |fn | ≤ g presque partout, pour tout n ∈ N. n 3. Soient fn = 1[n,+∞] . Montrer que la suite (fn ) est décroissante et converge vers la fonction nulle. Calculer λ est la mesure de lebesgue sur R. En déduire que l’hypothèse de majoration par g est nécessaire dans b). R fn dλ où Exercice SI Soient (X, T, µ) un espace mesuré et (Tn )n∈N une suite de parties mesurables de X, . Montrer qu’on a l’inégalité: µ(lim inf Tn ) ≤ lim inf µ(Tn ). n∈N n∈N (Indication: on remarquera que pour tout entier m ≥ n on a l’inclusion ∩k≥n Tn ⊂ Tm . Exercice SII On considère deux espaces mesurables (X, X ) et (Y, Y), une application f de X dans Y et une suite (An )n∈N d’éléments de X telle que X = ∪n∈N An . 1. Démontrer que f est (X , Y)-mesurable si est seulement si pour tout n ∈ N la restriction f|An de f à An est (XAn , Y)mesurable. 2. Montrer que l’application "partie entière" E définie sur R est borélienne, et déterminer la mesure-image de la mesure de Lebesgue λ par l’application E.