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Démonstration. — Comme rappelé ci-dessus, tout ouvert dense du schéma nœthérien Ycontient ses points
maximaux. On peut supposer Yirréductible et X, Y réduits : on utilise le fait que fest fini si et seulement si fr´
ed
l’est. Par passage à la limite ([ÉGA IV 8.10.5.(x)]), on peut également supposer que Yest le spectre d’un corps k.
Dans ce cas, la conclusion résulte de [ÉGA I6.4.2 et 6.4.4].
Définition 1.1.8. — On dit qu’un morphisme f:X→Yest maximalement `0-fini si pour tout point maximal η
de X, l’extension κ(η)/κ(f(η)) est finie et si pour tout point maximal µde Ydans l’image de f, il existe un point
maximal ηde Xau-dessus de µtel que l’extension κ(η)/κ(µ)soit de degré appartenant à `0.
1.1.9. — Lorsque `=1, la seconde condition est vide. Il est utile de faire les conventions de langage suivantes :
un morphisme maximalement `0-fini et maximalement dominant est dit maximalement `0-fini dominant, et un
morphisme maximalement 10-fini « maximalement fini ».
Proposition 1.1.10. — Soient Sun schéma et f:X→Yun S-morphisme entre S-schémas maximalement dominants.
Si Y/S est maximalement fini, fest maximalement dominant. Si l’on suppose de plus X/S maximalement fini, le mor-
phisme fest maximalement fini dominant.
Démonstration. — Soient xun point maximal de Xet s(resp. y) son image dans S(resp. Y). Soit y0≥yune
générisation maximale de y. Les schémas Xet Yétant maximalement dominants sur S, le point sest maximal
et y0est d’image s. Enfin, si Y/S est maximalement fini, l’extension κ(y0)/κ(s)est finie de sorte que y0est fermé
dans la fibre Ys. Le point y, appartenant à l’adhérence de y0dans Ys, coïncide donc avec y0: le morphisme fest
maximalement dominant. Si l’on suppose de plus X/S maximalement fini, la finitude de l’extension κ(x)/κ(s)
entraîne celle de l’extension intermédiaire κ(x)/κ(y).
1.2. La catégorie alt/S. —
1.2.1. — Soit Sun schéma nœthérien. Notons ηSle schéma coproduit (fini) de ses points maximaux.
Définition 1.2.2. — On note alt/S la catégorie des S-schémas de type fini, maximalement finis dominants, de
source un schéma réduit. Les morphismes dans alt/S sont les S-morphismes.
1.2.3. — Notons les faits suivants :
–le S-schéma Sr´
ed est final dans la catégorie alt/S ;
–tout morphisme de alt/S est maximalement fini dominant (1.1.10) ;
–les images inverses de diviseurs existent pour tout morphisme de alt/S ([ÉGA IV 21.4.5.(iii)]) ;
–si X∈Ob alt/S et S0→Sest un morphisme réduit ([ÉGA IV26.8.1]) avec S0nœthérien, le produit fibré
usuel X0=X×SS0est naturellement un objet de alt/S0. Il en est plus généralement ainsi de X0
r´
ed dès
lors que S0→Sest plat. De même, si X0→Xest un morphisme quasi-fini réduit (par exemple étale) et
X∈Ob alt/S, alors X0est également un objet de alt/S.
Remarques 1.2.4. —
i. Le produit fibré usuel de deux S-schémas maximalement dominants n’est pas nécessairement maximale-
ment dominant, comme on peut le constater lorsque S=A2et X=Ysont l’éclatement en l’origine.
ii. La définition originale de la catégorie alt/S, due à O. Gabber, est moins restrictive sur le schéma S, sup-
posé seulement cohérent et ayant un nombre fini de composantes irréductibles. Les objets de alt/S sont
alors les S-schémas de type fini quasi-séparés réduits, maximalement dominants, génériquement finis. Le
cadre nœthérien semble suffisant pour nos besoins. Signalons cependant que les « localisés » d’un schéma
nœthérien pour la topologie des altérations (introduite ci-dessous) ne sont pas nécessairement nœthériens
(voir 4.2.1).
1.2.5. — Soit Xun S-schéma de type fini. On note Xmd — ou bien Xmd/S en cas d’ambiguïté sur S— l’adhérence
de l’image (ensembliste) de XηSdans X, muni de la structure réduite. C’est la réunion des composantes irréduc-
tibles de Xdominant une composante irréductible de S, munie de la structure réduite. (Lorsque X∈Ob alt/S,
XηS=ηX.) Le foncteur T7→Tmd est adjoint à droite au foncteur d’inclusion de la catégorie des schémas réduits,
de type fini et maximalement dominants sur Sdans la catégorie des S-schémas de type fini.
Proposition 1.2.6. — Les produits fibrés existent dans alt/S.
Démonstration. — Soient X→S0←Ydeux flèches dans alt/S ; d’après 1.1.10, les schémas Xet Ysont natu-
rellement des objets de alt/S0. Le composé de deux morphismes maximalement finis dominants de type fini
étant de même nature, un produit de Xet Y, vus dans alt/S0, est — s’il existe — un produit fibré dans alt/S. On
peut donc supposer S=S0et Sréduit. Il résulte formellement de l’existence du produit dans la catégorie des