l’avantage de se prˆeter sans trop de difficult´es techniques `a des g´en´eralisations p-adiques et
multidimensionnelles. Notre nouvelle m´ethode repose sur l’utilisation d’´enonc´es quantita-
tifs issus de la m´ethode de Thue–Siegel–Roth–Schmidt, que nous rappelons dans la partie
6. Dans cette direction, les th´eor`emes 3.1, 4.1 et 4.2, ainsi que le corollaire 4.3, appor-
tent une r´eponse essentiellement positive `a la question pos´ee ci-dessus. Nous pr´esentons
quelques applications de ces r´esultats. Tout d’abord, dans la partie 3.2, nous montrons
comment l’extension p-adique du th´eor`eme d’A. Baker permet d’obtenir des mesures de
transcendance de nombres normaux (qui se situent, en un certain sens, `a l’exact oppos´e des
nombres de complexit´e sous-lin´eaire dont il est question ci-dessous) construits par Cham-
pernowne [17], Davenport et Erd˝os [19], et par Bailey et Crandall [9]. Dans la partie 4.2,
nous obtenons, comme cons´equence d’une extension multidimensionnelle du th´eor`eme d’A.
Baker, une mesure de transcendance des nombres extr´emaux r´ecemment d´efinis par Roy
[49, 50].
Un autre aspect important de la m´ethode que nous d´eveloppons est qu’elle s’adapte
parfaitement `a l’´etude des nombres r´eels dont le d´eveloppement dans une base enti`ere est
en un certain sens hh simpleii : les nombres r´eels de complexit´e sous-lin´eaire (d´efinition 5.2).
La partie 5 de cet article est consacr´ee `a cette classe de nombres qui contient de nombreux
exemples classiques et abondamment ´etudi´es comme les nombres lacunaires, les nombres
automatiques et les nombres sturmiens. `
A l’aide d’une version p-adique du th´eor`eme du
sous-espace de W. M. Schmidt, nous avons r´ecemment ´etabli [2] que ces nombres sont ou
bien rationnels, ou bien transcendants. Nous poursuivons cette ´etude et montrons comment
combiner l’approche de [2] avec celle d´evelopp´ee dans le pr´esent article afin de contrˆoler
la qualit´e de l’approximation de tout nombre de complexit´e sous-lin´eaire par des nombres
alg´ebriques de degr´e fix´e au moins ´egal `a deux et, par cons´equent, de pr´eciser o`u il se situe
dans la classification de Mahler [35], rappel´ee dans la partie 2. Ainsi, lorsqu’un nombre
r´eel irrationnel ξde complexit´e sous-lin´eaire n’est pas un nombre de Liouville (c’est-`a-dire,
lorsque l’exposant d’irrationalit´e µ(ξ) est fini), nous ´etablissons une mesure de transcen-
dance de ξqui implique qu’il s’agit soit d’un S-nombre, soit d’un T-nombre. Le probl`eme
se ram`ene donc `a distinguer, parmi les nombres de complexit´e sous-lin´eaire, les nombres
rationnels ou les nombres de Liouville de ceux qui n’en sont pas. Le fait qu’un nombre
est rationnel se lit ´evidemment sur son d´eveloppement dans une base enti`ere b, puisque
ce dernier est alors ultimement p´eriodique. Pour distinguer les nombres de Liouville, nous
introduisons un exposant combinatoire, l’exposant diophantien, qui s’interpr`ete comme une
mesure de la p´eriodicit´e du d´eveloppement de ξen base b. Notons que des exposants simi-
laires ont ´et´e introduits en combinatoire des mots et en dynamique symbolique, comme
l’exposant critique ou l’exposant critique initial (voir par exemple [11]). Nous montrons
alors comment cet exposant permet de contrˆoler l’approximation rationnelle des nombres
de complexit´e sous-lin´eaire. En particulier, nous ´etablissons qu’un tel nombre est un nom-
bre de Liouville si, et seulement si, son exposant diophantien est infini. Nous appliquons
ensuite ces r´esulats aux nombres lacunaires, aux nombres sturmiens et aux nombres au-
tomatiques. Dans chacun de ces cas, nous donnons des crit`eres simples pour d´eterminer si
l’exposant diophantien est fini ou non. Nous faisons ainsi un premier pas en direction d’une
conjecture de Becker en d´emontrant que tout nombre automatique irrationnel est soit un
S-nombre, soit un T-nombre. Ceci ´etend un r´esultat d’Adamczewski et Cassaigne [6] af-
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