Alg`ebre 10 – Nombres premiers. Applications.
1. G´
en´
eralit´
es
1.1. D´efinition.
D´efinition. Un entier p≥2 est dit premier si ses seuls
diviseurs dans Nsont 1 et p.
L’ensemble Pdes nombres premiers est infini. On note
aussi (pn)n≥1la suite croissante des nombres premiers.
Proposition.
(i)Soit p∈ P et n∈Zavec p6 |nalors p∧n= 1
(ii)∀n≥2,∃p∈ P/p|n
(iii)p∈ P ⇐⇒ Z/pZcorps
Nombres de Fermat. Fn= 22n+ 1
Fnest premier pour 0 ≤n≤4 mais pas pour n= 5.
Si 2n+1 est premier alors il existe k≥0 tel que n= 2k.
Nombres de Mersenne. Mp= 2p−1 o`u p∈ P
Si an−1 est premier alors a= 2 et n∈ P.
En revanche 211 −1 n’est pas premier.
1.2. Recherche de nombres premiers.
Petit th´eor`eme de Fermat. Si pest premier et si
a∈Zn’est pas divisible par palors ap−1≡1 (mod p).
La r´eciproque est fausse : un nombre de Carmichael (par
exemple 561) est un entier non premier ntel que pour
tout entier apremier avec non a an−1≡1 (mod n).
Th´eor`eme de Wilson. pest premier si et seulement
si on a (p−1)! ≡ −1 mod p.
Crible d’Eratosth`ene. nn’est pas premier si et seule-
ment s’il existe un premier pdivisant ntel que p≤√n
Proposition. Soit n≥2tel qu’il existe a∈Zavec
an−1≡1 (mod n)et aq6≡ 1 (mod n)pour tout divi-
seur strict premier qde n−1. Alors nest premier.
2. Factorisation en produit de nombres
premiers
Th´eor`eme. Tout entier n≥2s’´ecrit de fa¸con unique
sous la forme n=Y
p∈P
pvp(n)o`u les vp(n)∈Nsont tous
nuls sauf un nombre fini.
Notons que vp(n) = sup{k;pk|n}.
Application. X
p∈P
1
pdiverge
Application (th´eor`eme des 4 carr´es).Tout entier
s’´ecrit comme somme de quatre carr´es.
Application. ´
Etude de l’´equation de Fermat pour n=
2 et 4.
Fonctions multiplicatives. Une fonction f:N∗→C
est dite multiplicative si pour tous entiers premiers entre
eux m, n ≥1, on a f(mn) = f(m)f(n).
D´efinition. L’indicatrice d’Euler d´efinie pour tout n≥
1 par ϕ(n) = ]U(Z/nZ).
Proposition. Pour tout n≥1,ϕest une fonction mul-
tiplicative telle que
ϕ(n) = nY
p∈P
p|n1−1
p
et on a de plus n=X
d|n
ϕ(d).
Application (Principe du codage RSA).Soit pet q
deux nombres premiers distincts et c, d deux entiers
v´erifiant cd ≡1 (mod ϕ(pq)) alors pour tout t∈Z,
on a tcd ≡t(mod pq).
Un autre exemple de fonction multiplicative est donn´e
par la somme σ(n) des diviseurs de n.
Application. On dit que n≥1 est parfait si σ(n) = 2n.
Les nombres parfaits pairs sont les 2p−1Mpavec Mppre-
mier.
D´efinition. La fonction de M¨obius est d´efinie par
µ(1) = 1, µ(n) = 0 si na un facteur carr´e, et
µ(q1···qr) = (−1)rsi les qjsont des premiers distincts.
Alors µest multiplicative.
Application. La probabilit´e rnque deux entiers de
{1, . . . , n}soient premiers entre eux est
rn=1
n2
n
X
d=1
µ(d)En
d2
et tend vers 6
π2lorsque ntend vers l’infini.
3. R´
epartition de nombres premiers
D´efinition. Pour tout x > 0, on note π(x) le nombre
de premiers dans [0, x].
Proposition. Il existe des plages de nombres aussi
grandes que l’on veut sans nombre premier.
Postulat de Bertrand. Pour tout entier n≥4, il
existe un premier pv´erifiant n < p < 2n−2.
Application. Si √n! est entier alors n= 0 ou 1.
Th´eor`eme des nombres premiers. π(x)∼x
log x
Forme faible du th´eor`eme de Dirichlet. Pour tout
entier n≥1, il existe une infinit´e de premiers congrus
`a 1modulo n.
En fait, pour tous m, n ≥1 premiers entre eux, il existe
une infinit´e de premiers congrus `a mmodulo n.
Exemple. Il existe une infinit´e de premiers de la forme
4n+ 1.
4. Quelques applications alg´
ebriques
4.1. En th´eorie des corps.
Proposition. La caract´eristique d’un corps fini est un
nombre premier pet son cardinal une puissance de p.