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a = ouverture de l’angle de l’objectif
Il est possible d’améliorer le pouvoir de résolution :
- en utilisant une faible longueur d’onde (ex bleu: 450 nm)
- en augmentant N : utilisation d’huile à immersion instillée entre l’objet et l’objectif
- en augmentant a : construction de l’objectif
* Préparation des échantillons
Les cellules vivantes sont des structures fragiles, non colorées et non contrastées. Les tissus sont épais. Pour
étudier cellules et tissus, il faut réaliser des préparations cellulaires ou des coupes minces de tissus qui respectent au mieux
les structures morphologiques et ne créent pas d’artéfacts.
Le prélèvement concerne des cellules isolées (spermatozoïdes, érythrocytes ...), des tissus animaux ou humains
(biopsie sous anesthésie, prélèvement post mortem lors d’une autopsie). L’autolyse des tissus est très rapide sous l’action
des enzymes tissulaires ou de la colonisation bactérienne, imposant une fixation rapide ou une congélation immédiate
(congélateur à - 80 °C ou mieux azote liquide à - 178 °C).
La fixation consiste à immobiliser les structures cellulaires pour leur conserver une morphologie proche, sinon
identique, de l’état vivant. Les fixateurs (éthanol, méthanol, formaldéhyde, glutaraldéhyde ...) tuent les cellules, les
perméabilisent, déshydratent les protéines de structure et les précipitent en conservant leur forme. Le pH et l’osmolarité des
fixateurs doivent être ajustés.
L’inclusion permet d’emballer les cellules ou les tissus dans une substance assez dure pour être coupée en tranches
fines. On immerge l’échantillon fixé dans la paraffine chaude qui durcit en se refroidissant. Des résines (époxydes,
araldyte) sont utilisées pour la microscopie électronique.
Le bloc de paraffine est placé sur un microtome permettant de réaliser des coupes d’épaisseur désirée (2 - 20 µm ).
Ces coupes sont déposées sur une lame de verre. Elles sont colorées. Les colorants sont choisis en fonction de la structure à
étudier: hématoxyline (acides nucléiques, protéines acides), noir soudan (lipides), orcéine (élastine)... On utilise en routine
des mélanges de colorants qui mettent en évidence la plupart des constituants cellulaires: HES (hématoxyline, éosine,
safran), colorant de May-Grünwald-Giemsa . Après coloration, les sections sont montées dans une résine d’inclusion entre
lame et lamelle.
* Coupes à congélation: certaines structures protéiques, notamment des antigènes, sont détruites par les fixateurs.
On réalise alors des coupes de tissu congelé. L’échantillon est plongé dans l’azote liquide et inclus dans une résine
synthétique qui polymérise au froid. Le bloc est coupé dans un cryostat ( cryotome possédant une enceinte réfrigérée à - 20
°C). L’échantillon est coloré par la toluidine. Cette technique très rapide permet de réaliser des examens histologiques
extemporanés, très utilisés en cancérologie. Le médecin anatomo-pathologiste peut dire en quelques minutes au chirurgien
si la lésion abordée est de nature cancéreuse et si les tranches de section passent en tissu sain. La moindre précision
morphologique impose cependant une confirmation par la technique standard sur coupe fixée et incluse en paraffine.
* Techniques histochimiques et immuno-histochimiques :
Pour visualiser une enzyme dans un tissu (histochimie) ou dans des cellules isolées (cytochimie), on peut faire
réagir l’enzyme avec un substrat qui change de couleur:
Ex: visualisation de l’activité acétylcholine-estérase dans la jonction neuro-musculaire. L’acétylcholine est le
neuromédiateur libéré dans la fente synaptique. Après stimulation du récepteur à l’acétylcholine de la membrane
musculaire, le médiateur est recapté par la terminaison nerveuse ou dégradé par l’acétylcholine-estérase présente dans la
fente synaptique: acétylcholine ---> acide acétique + choline. L’enzyme permet aussi la destruction de l’acétylthiocholine --
-> acide acétique + thiocholine. La thiocholine se combine avec un sel de cuivre, et sous l’action de sulfure d’ammonium,
entraîne la précipitation de sulfure de cuivre (précipité noir et insoluble).
Pour détecter une protéine ou un composant antigénique, on peut appliquer un anticorps sur la coupe. Cet
anticorps a été modifié par le greffage d’une molécule de biotine. Plusieurs molécules d’avidine viennent se fixer sur la
biotine; l’avidine est couplée à une enzyme, la peroxydase, qui transforme un substrat incolore en un colorant orangé-brun.
Cette technique très sensible permet des immunomarquages très utilisés en anatomo-pathologie (recherche de Prostate
Specific Antigen: PSA; de récepteurs aux oestrogènes ou à la progestérone dans les cancers du sein etc...).
* Hybridation in situ:
Des séquences nucléotidiques d’ADN ou d’ARN peuvent être reconnues par des sondes complémentaires (A-T,
A-U, G-C). Ces sondes sont marquées par la biotine et repérées par des complexes avidine-peroxydase.