Le Stretching Gérald Ansart
Bulletin Bushi Nô Té n°04 - octobre 2004
© Sakura L’Art du Mouvement – 2013 www.ecolesakura.com 2/6
Dans les techniques manuelles de rééducation, le stretching vu alors comme méthode thérapeutique, donne une
importance à l'action musculaire qui aurait un énorme impact sur les pathologies ostéoarticulaires. Il semble
fondamental d'apporter aux personnes le moyen de retrouver des postures qui leur sont appropriées, car tout
déséquilibre physique entraîne de fortes tensions physiologiques et peuvent à long terme engager de véritables
pathologies organiques. On peut aisément dire que toute attitude corporelle néfaste entraînera à plus ou moins
long terme des troubles organiques qui s'enchaîneront avec certains troubles psychologiques.
Rappels anatomiques et physiologiques
Pour mieux comprendre l'intérêt du stretching, il est important de rappeler, d'une manière succincte, certaines
configurations de notre corps. Au lieu de paraphraser certains auteurs, il est plus convenable de leur donner la
parole. Pour ce faire les explications du professeur d'éducation physique Messina me semblent sérieuses.
1 - Le muscle : structure et fonction
Les muscles représentent environ 40% du poids du corps humain. L'appareil musculaire est une structure très
complexe avec un très haut niveau d'intégration et de spécialisation. L'altération d'un muscle quel qu'il soit dans un
secteur périphérique donné provoque une adaptation de chaque élément du système locomoteur, à travers un
rapport d'interaction complexe entre les différents faisceaux musculaires et plus particulièrement entre les muscles
responsables de la posture et du mouvement.
L'ensemble de la structure est contrôlé par le système nerveux qui élabore des signaux électriques : ces derniers
proviennent des récepteurs situés à l'intérieur des muscles et vont au cerveau à travers le système nerveux central,
en remontant le long de la moelle épinière. Ces impulsions électriques sont intégrées au fur et à mesure par les
signaux provenant du reste de l'appareil musculaire et squelettique, par les informations générées par les organes
sensoriels et du système viscéral.
Une fois parvenus au cerveau, ces signaux sont ensuite intégrés par les systèmes associatifs qui les connectent à la
mémoire motrice, à la mémoire émotionnelle et à la mémoire cognitive. Tout cela donne naissance à des
« convois » d'impulsions, qui, à travers deux voies, la pyramidale et l'extrapyramidale, se dirigent vers la dernière
portion commune, le motoneurone de la moelle épinière, point de départ du signal final qui permettra au muscle de
se contracter ou, au contraire, de se relâcher.
2 - Le squelette : os et articulations
L'appareil squelettique est la structure portante du corps humain. Sur les 206 os. 80 d'entre eux forment ce que l'on
appelle le "squelette axial" (crâne, colonne vertébrale, cage thoracique ou tronc et bassin), qui donne au corps la
posture droite, et les 126 autres le "squelette appendiculaire" composé, comme on peut le deviner, par les
"appendices" c'est-à-dire par les membres inférieurs et supérieurs (jambes, épaules, bras et mains).
La structure osseuse du tronc est constituée des côtes, soudées à l'arrière avec les vertèbres et réunies à l'avant,
dans la partie supérieure du sternum, pour former le thorax. Le bassin, constitué de l'ischion, de l'ilion et du pubis,
est soudé dans la partie intérieure de la colonne vertébrale. Les membres supérieurs sont unis au tronc par la
ceinture scapulo-humérale et sont formés de l'humérus (bras), du radius et du cubitus (qui constituent tous les
deux l'avant-bras) ainsi que du carpe, du métacarpe et des phalanges (main). Les membres inférieurs sont reliés au
reste du squelette par l'articulation coxo-fémorale du bassin. Les os du membre inférieur sont le fémur (cuisse), le
péroné et le tibia (jambe), le tarse, le métatarse et les phalanges (pied).
Si on n'utilise pas correctement son diaphragme
Chez beaucoup de gens, la respiration diaphragmatique n'est pas correcte : le diaphragme se trouve alors dans une
condition de spasme chronique qui gêne son abaissement durant l'inspiration. Pour compenser ce blocage, on a
tendance, pendant la phase inspiratoire, à faire intervenir les muscles accessoires de la respiration, c'est-à-dire ceux
du cou et de la partie haute de la cage thoracique. On agit négativement sur l'articulation cervicale de la colonne
vertébrale et l'on provoque également un raidissement partiel des épaules. Cela pèse généralement sur la mobilité
des articulations entre les vertèbres cervicales, ce qui provoque une douleur et une inflammation chronique qui
peut, en outre, évoluer vers une attitude arthrosique.