Pépinière
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Pépinière - N°5 – 26 mai 2014 - 1 / 14
ANIMATEURS FILIERE
LEMMET Sylvie, Catherine Sapin et
DROUI Anthony
GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest
catherine.sapin@astredhor.fr
anthony.DROUI@astredhor.fr
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
Les observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de Santé du Végétal
Sud-ouest Horticulture et Pépinière sont réalisées
par le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest et sur les entreprises d’horticulture et
de pépinière ornementale suivies régulièrement par ses conseillers itinérants.
N°5 – 26 mai 2014
RAPPEL RÉGLEMENTAIRE
RELATIF AUX CONDITIONS D'ÉPANDAGE
DE PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES
L'arrêté ministériel du 12 septembre 2006, relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation
des produits visés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime, impose aux
utilisateurs de produits phytopharmaceutiques autorisés, conformément à la
réglementation applicable, de mettre en place des mesures pour éviter leur
entraînement hors des parcelles ou des zones traitées.
Dans ce cadre, ils doivent impérativement vérifier la compatibilité des opérations de
traitements et les conditions de vent. L’utilisation de ces produits par pulvérisation ou
poudrage est, en effet, interdite dans des conditions de vent fort ou supérieur à une
vitesse de 3 sur l'échelle de Beaufort soit 19 km/h au maximum, vitesse à laquelle les
drapeaux flottent au vent.
Compte-tenu du nombre important d’épisodes venteux sur le territoire de l’Aquitaine, les
utilisateurs de produits phytopharmaceutiques doivent redoubler de vigilance sur les
conditions de vent avant d’engager leur chantier de traitement.
Ils doivent également bien vérifier les conditions d'emploi fixées par les décisions
d'autorisation de mise sur le marché telles que mentionnées sur les étiquettes des
produits, notamment en ce qui concerne les zones non traitées à respecter.
Pour tout renseignement, contacter
la Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt d'Aquitaine
51 rue Kieser – CS 31387 – 33077 BORDEAUX Cedex
téléphone : 05 56 00 43 76
Méthode de recueil des données dans le réseau
Ce BSV est alimenté par 67 observations réalisées sur 17 visites de pépinières du Sud-Ouest de la semaine 11
à la semaine 19 2014. Les observations concernent les cultures touchées par un bio-agresseur. Les cultures
saines ne sont pas notées.
Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation :
Un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : attaque fort).
Une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant l’effectif des observations
par niveau d’attaque.
Un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un total d’observations de
ravageurs ou de maladies.
Un % d’entreprises touchées est calculé par bio – agresseur.
Les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées est précisé entre parenthèses.
Quelques observations sont relevées sur plants fruitiers et forestiers.
Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque (échelle 1 à 3).
Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque.
Légende pour les tableaux qui suivent :
1 < niveau d'attaque < 1,5 < 10% d'entreprises touchées
1,5 <niveau d'attaque < 2 10 < % entreprises touchées <30%
2 <niveau d'attaque < 2,5 30 % < % entreprises touchées < 50%
niveau d'attaque > 2,5 % entreprises touchées > 50%
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Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du 31 juillet 2000 et dans
l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive 2000/29/CE concernant les mesures de protection
contre l’introduction dans la communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et
contre leur propagation à l’intérieur de la communauté. La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la
notion d’organismes de quarantaine. Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale
pour la Protection des Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour
l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais
n’y est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle ».
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible réglementé a
l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et
de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de l’alimentation - SRAL).
Ravageurs
47 observations (70% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs.
Nous présentons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées et le
nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les ravageurs les plus observés (plus de 10% des
observations de ravageurs) sont dans l’ordre : pucerons, psylles, chenilles.
1. Pucerons
Observations I II III
Nb
observations
sur 47
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 17
Intensité
d'attaque
Pucerons 4 8 8 20 10 43% 59% 2,2
20 diagnostics (43% des observations) ont été réalisés sur 16 cultures différentes avec des attaques faibles
à fortes sur 59% des entreprises.
Pittosporum (4)
Photinia (2)
Acer (1), Amelanchier(1), Chaenomeles(1), Elaeagnus(1), Hibiscus (1), Malus coccinella(1), Malus
domestica(1), Phyllostachys (1), Prunus domestica var syriaca (1), Prunus persica(1), Quercus (1),
Spiraea(1), Viburnum tinus(1), Viburnum opulus(1)
Ce ravageur est au premier rang sur cette période d’observations. Il attaque de nombreuses cultures, avec des
niveaux de pression moyens à forts.
Il s’agit d’attaques de plusieurs espèces, la plupart polyphages.
Pittosporum : il s’agit essentiellement d’attaques du puceron noir de la fève Aphis fabae (gros puceron
noir, pattes striées jaune/orangé), qui s’est fortement développé, sous abris comme en extérieur, avec les
températures douces du début de saison. Les colonies se développent sur les apex et provoquent des
déformations en cas de forte pression.
Photinia : il s’agit d’attaques mixtes d’Aphis fabae et d’Aphis spiraecola. La progression de ce dernier est
encore ralentie par les nuits fraîches. On le retrouve cependant sur la majorité des espèces citées.
Malus : une forte attaque de puceron cendré du pommier Dysaphis plantaginea et de puceron lanigère
Eriosoma lanigerum a été observée avec des jaunissements et un enroulement de feuilles.
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Quelques pucerons spécifiques ont été aussi observés, notamment :
Acer palmatum : Periphyllus californiensis est présent depuis 2 ans. Il produit un épais et abondant
miellat noirâtre. On observe une seule génération par an au printemps.
Quercus ilex : Phylloxera quercus sont de très petits pucerons rosés, provoquant des petites taches
jaunes anguleuses évoluant en formations nécrosées par la suite.
Phyllostachys : Takecallis sp est identifié sur bambous ; il produit beaucoup de miellat, c’est un puceron
jaunâtre avec des antennes zébrées.
Dégâts directs : les pucerons effectuent des piqûres de nutrition affaiblissant la plante, produisent du miellat
provoquant des brûlures ou favorisant le développement de la fumagine. Des fortes attaques provoquent des
jaunissements et une réduction de la photosynthèse.
Dégâts indirects : ce sont des vecteurs de virus en particulier D. plantaginea, A. spiraecola, E. lanigerum.
Biologie : on observe des formes larvaires de petite taille, des adultes aptères dans les colonies (multiplication
asexuée par parthénogénèse). Les formes ailées assurent la migration, la dispersion des foyers si la température
est suffisante pour le vol (supérieure à 16°C). Les enveloppes de mues ou exuvies, « peaux blanches » sont
visibles et signalent souvent les foyers. Les couleurs sont variables suivant les espèces et les cultures hôtes. La
rapidité de multiplication est variable suivant les espèces mais augmente avec la température.
Évaluation des risques : avec les montées de températures, le développement est plus rapide et le risque de
dispersion à partir de foyers par des formes ailées est possible.
Dysaphis plantaginea sur Pommier
(Source : GIE FPSO)
Periphyllus californiensis sur Erable
(Source : GIE FPSO)
Aphis fabae sur Pittosporum tobira
(Source : GIE FPSO)
Aphis spiraecola sur Photinia
(Source : GIE FPSO)
Takecallis sp sur Phyllostachys
(Source : GIE FPSO)
Eriosoma lanigerum sur Pommier
(Source : GIE FPSO)
2. Psylles
Observations I II III
Nb
observations
sur 47
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 17
Intensité
d'attaque
Psylles 3 3 3 9 9 19% 53% 2,0
9 diagnostics (19% des observations) ont été réalisés sur 2 cultures différentes avec des attaques faibles
à fortes sur 53% des entreprises.
Ce ravageur est au deuxième rang sur cette période d’observations. On observe des psylles spécifiques :
Elaeagnus sp (7) : il s’agit de Cacopsylla fulguralis, le psylle de l’elaeagnus. Pour le moment, on observe
essentiellement des adultes. Une attaque importante a cependant été relevée sur un site semaine 18 avec
présence de nombreuses larves sur le jeune plant.
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Dégâts : les psylles prélèvent de la sève, provoquent des déformations des apex et produisent un abondant miellat
sur lequel se développe de la fumagine (dépréciation de la plante).
Biologie : les adultes et les nymphes hivernent. L’activité reprend dès la fin de l’hiver/début du printemps on
observe des larves orangées camouflées sous des amas de tubes cireux blancs sous les feuilles et dans les apex.
Les psylles rentrent en diapause en été, puis reprennent leur activité à l’automne.
Évaluation des risques : la pression devrait encore se maintenir tant que les nuits restent fraîches (entrée en
diapause par forte température).
Buxus(2) : les buis sont attaqués par Psylla buxi, qui présente des expansions cireuses blanches
caractéristiques.
Poirier : pas de psylle diagnostiqué sur les entreprises qui pratiquent des chers d’Anthocoris depuis
quelques années.
Albizia : aucun diagnostic pour l’instant, sans doute en raison des températures encore trop fraîches.
Psylle adulte sur Elaeagnus
(Source : GIE FPSO)
Larves et dégâts de psylles sur Elaeagnus
(Source : GIE FPSO)
Larves de psylles du buis
(Source : GIE FPSO)
3. Chenilles (lépidoptères)
Observations I II III
Nb
observations
sur 47
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 17
Intensité
d'attaque
Chenilles 1 6 7 7 15% 41% 2,9
7 diagnostics (15% des observations) ont été réalisés sur 3 cultures différentes avec des attaques
généralement fortes sur 41% des entreprises.
Ce ravageur est au troisième rang sur cette période d’observations. Nous avons observé principalement des
attaques de :
Buxus (5) : il s’agit de la pyrale du buis Diaphania perspectalis, spécifique à cette culture, qui a engendré
des dégâts importants sur de nombreux sites dès ce début d’année.
Dégâts directs : on observe une défoliation complète et un dépérissement des plantes (même sur de gros sujets)
suite aux attaques répétées. En cas de manque de nourriture, les chenilles rongent l’écorce jusqu’au collet de la
plante.
Biologie : l’hivernation a lieu sous forme de jeunes larves, principalement au stade L3, dans des cocons de feuilles
et de soie, situés à l'intérieur du feuillage des plants infestés. Les chenilles hivernantes reprennent leur activité
avec les premières chaleurs dès la fin de l’hiver. Un premier vol a été observé en mars. Les papillons sont
nocturnes, attirés par les sources lumineuses. Il y a plusieurs générations par an (jusqu’à 3) suivant les régions. La
première génération de larves connaît le taux de croissance le plus rapide et les dégâts sont importants. Les œufs
sont pondus en groupes(ooplaque de 5 à 20 œufs) à la face inférieure des feuilles. Le veloppement larvaire
compte jusqu’à 7 stades larvaires en 14 à 30 jours à 22-24°C (chenilles au dernier stade de 35-40 mm de long).
L’optimum d’activité se situe entre 18-30 °C. La nymphose dure environ 2-3 semaines (chrysalide pendue par la
queue, tête vers le bas, généralement dans un cocon tissé entre les feuilles).
Plantes hôtes : toutes les espèces/cultivars de buis attaqués, mais on observe une préférence de ponte pour la
variété ‘Rotundifolia’.
Prophylaxie : il faut bien inspecter les jeunes plants/gros sujets à réception (base et cœur des plantes) et repérer la
présence de toiles et d’excréments.
Évaluation des risques : en l’absence d’ennemis naturels sur le territoire, un développement exponentiel est
à craindre pour la saison et les prochaines années. La dispersion est favorisée par les échanges de plantes,
notamment le négoce de buis architecturés le ravageur est bien dissimulé. Labsence de froid hivernal et la
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