Pépinière
Méthode de recueil des données dans le réseau
Ce BSV est alimenté par 148 observations réalisées sur 15 visites de pépinières du
Sud-Ouest de la semaine 23 à la semaine 29 2015. Les observations concernent les
cultures touchées par un bio-agresseur. Les cultures saines ne sont pas notées.
Pour chaque catégorie de bio-agresseur et pour chaque observation :
Un niveau d’attaque est relevé (I : faible, II : moyen, III : fort).
Une moyenne pondérée est calculée avec les coefficients 1, 2, 3 suivant
l’effectif des observations par niveau d’attaque.
Un % d’observations est calculé par bio-agresseur, relativement à un total
d’observations de ravageurs ou de maladies.
Un % d’entreprises touchées est calculé par bio-agresseur.
Les cultures touchées sont listées et le nombre d’observations réalisées est
précisé entre parenthèses.
Quelques observations sont relevées sur plants fruitiers et forestiers.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Pépinière - N°7 – 28 juillet 2015 1 / 16
ANIMATEURS FILIERE
LEMMET Sylvie, Catherine Sapin et
DROUI Anthony
GIE Fleurs et Plantes Sud Ouest
email : sylvie.lemmet@astredhor.fr
catherine.sapin@astredhor.fr
anthony.DROUI@astredhor.fr
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du
31 juillet 2000 et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive
2000/29/CE concernant les mesures de protection contre l’introduction dans la
communauté d’organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux et contre
leur propagation à l’intérieur de la communauté et liste les organismes nuisibles de
lutte obligatoire sur notre territoire.
L’arrêté du 15 décembre 2014 abroge l’arrêté national du 24 mars 2006. Il définit une
nouvelle classification des organismes nuisibles en 3 catégories de dangers, selon la
gravité du risque qu’ils présentent, et la plus ou moins grande nécessité, de ce fait,
d’une intervention de l’État ou d’une action collective. Il précise la liste des dangers
sanitaires de première et deuxième catégorie pour les espèces végétales et définit les
nouvelles bases des actions de surveillance, de prévention et de lutte contre les
dangers sanitaires auxquels sont exposés les végétaux. Il s’agit ainsi de mieux mettre
en adéquation les moyens et ressources mobilisés par l’État ou par les organisations
professionnelles avec la gravité du risque correspondant.
Textes réglementaires :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000029958875&dateTexte=&categorieLien=id
http://agriculture.gouv.fr/Categorisation-des-dangers-sanitaires
La notion d’organisme nuisible glementé englobe la notion d’organismes de
quarantaine. Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale
pour la Protection des Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une
importance potentielle pour l’économie de la zone menacée et qui n’est pas encore
présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y est pas largement disséminé
et fait l’objet d’une lutte officielle ».
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible
réglementé a l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) (Service Régional de
l’alimentation- SRAL).
N°7 – 28 juillet 2015
Le niveau d’attaque pondéré est une indication d’intensité d’attaque (échelle 1 à 3).
Le nombre d’observations est une indication de fréquence d’attaque.
Légende :
1 < niveau d'attaque < 1,5 < 10% d'entreprises touchées
1,5 < niveau d'attaque < 2 10 < % entreprises touchées < 30%
2 < niveau d'attaque < 2,5 30 % < % entreprises touchées < 50%
niveau d'attaque > 2,5 % entreprises touchées > 50%
Ravageurs
99 observations (67% des observations) ont été réalisées sur des cultures touchées par des ravageurs.
Nous présentons les bio-agresseurs par ordre décroissant du nombre d’observations. Les cultures sont listées et
le nombre d’attaques observées est précisé entre parenthèse. Les ravageurs les plus observés (plus de 10% des
observations de ravageurs) sont dans l’ordre : tétranyques, pucerons, chenilles et psylles.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Pépinière - N°7 – 28 juillet 2015 2 / 16
1. Tétranyques
Observations I II III
Nb
observations
sur 99
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 15 visites
Intensité
d'attaque
Tétranyques 4 11 4 19 9 19% 60% 2,0
19 diagnostics (19% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques faibles
à fortes sur 60% des entreprises.
Trachelospermum (5), Choisya (4), Ceanothus (3)
Lonicera (1), Pittosporum (1), Salvia (1), Genista (1), Hydrangea (1), Gaura (1), Musa (1)
Ce ravageur est au premier rang sur cette période d’observations. Il attaque de nombreuses cultures, notamment
sous abris. Le climat chaud et sec lui est favorable.
Évaluation des risques : le climat actuel chaud et sec est très favorable au développement des populations
d’acariens, qui peut être très rapide sous abris. Surveiller les cultures sensibles et réagir rapidement dès
l’apparition des premiers foyers. Une brumisation des cultures plusieurs fois par jour (quelques minutes) ralentit le
développement des tétranyques.
Tétranyque sur Trachelospermum
(Source : GIE FPSO)
Forte attaque avec blanchiment sur Gaura
(Source : GIE FPSO)
Gauffrage avec dégâts piqure sur Choisya
(Source : GIE FPSO)
2. Pucerons
Observations I II III
Nb
observations
sur 99
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 15 visites
Intensité
d'attaque
Pucerons 2 6 9 17 9 17% 60% 2,4
17 diagnostics (17% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques plutôt
moyennes à fortes sur 60% des entreprises.
Photinia (3), Malus (3), Lagerstroemia (3), Quercus (2)
Pittosporum (1), Trachelospermum (1), Prunus cerasus (1), Viburnum (1), Chaenomeles (1), Bambous
(1)
Ce ravageur est au deuxième rang sur cette période d’observations. Il attaque de nombreuses cultures, avec des
espèces spécifiques et d’autres plus polyphages.
Le cortège des espèces change en période estivale, avec un développement principalement d’Aphis
spiraecola, qui s’attaque aux Photinia (3), Pittosporum (1), Trachelospermum (1), Viburnum (1) et
Chaenomeles (1). Il provoque des déformations des pousses terminales même en cas de pression
moyenne.
Quelques pucerons spécifiques ont été aussi observés, notamment :
Tinocallis kahawaluokalani, le puceron du Lagerstroemia : petit puceron, jaune-verdâtre, yeux rouges,
ailes et antennes tachetées de noir, favorisé par la chaleur et l'humidité. Des attaques relativement fortes
ont été relevées sur plusieurs sites, avec des décolorations marquées suite aux piqûres de nutrition.
Sur Malus (3), il s’agit probablement d’attaques d’Aphis pomi (vert, cornicules noirs) qui colonise les
jeunes pousses en croissance.
Takecallis sp (Myzocallidinae), le puceron des graminées : observé sur Bambous (1), avec des attaques
modérées pour le moment.
Dégâts et biologie : voir BSV N°6-Pépinière 2014.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Pépinière - N°7 – 28 juillet 2015 3 / 16
Quercus (2) : des fortes attaques de Phylloxera quercus ont été relevées sur plusieurs sites, avec des
décolorations très marquées et une production abondante de miellat.
Rappel biologie : très petits pucerons rosés, présents uniquement sur la face inférieure des feuilles. La
salive toxique provoque des taches jaunes pouvant évoluer en formations nécrosées par la suite.
Myzus cerasi sur cerisier (1). La période à risques principale est passée. A partir de juin-juillet, les ailés
apparaissent et migrent sur les hôtes secondaires.
Évaluation des risques : le climat actuel est favorable au développement des populations de pucerons. Les
auxiliaires naturels (coccinelles) sont arrivés tard en saison dans les cultures, mais commencent à limiter
les populations. Attention à bien surveiller les lots de persistants après la taille !
Colonie d’ d’Aphis spiraecola sur Photinia
(Source : GIE FPSO)
Aphis pomi sur Malus domestica
(Source : GIE FPSO)
Dégâts de Phylloxera quercus
sur chêne vert
(Source : GIE FPSO)
3. Chenilles défoliatrices
Observations I II III
Nb
observations
sur 99
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 15 visites
Intensité
d'attaque
Chenilles 5 9 2 16 9 16% 60% 1,8
16 diagnostics (16% des observations) ont été réalisés sur 10 cultures différentes avec des attaques faibles
à fortes sur 60% des entreprises.
Buxus (7)
Lavatera (1), Choisya (1),Viburnum (1),Osmanthus(1),Corylus (1), Ficus carica (1), Callistemon (1),
Euonymus (1), Abutilon (1)
Ce ravageur est au troisième rang sur cette période d’observations.
Sur Buxus (7), les attaques de pyrale du buis Diaphania perspectalis sont généralisées en hors-sol
comme en pleine terre, avec des pressions moyennes à fortes et des dégâts en augmentation par rapport
à 2014. Une grande partie des chenilles de la 2ème génération sont en fin de cycle.
Dégâts et biologie : voir BSV N°5 Pépinière-2014.
Évaluation des risques : des défoliations importantes peuvent encore être observées suivant les sites,
mais une partie des chenilles va bientôt se nymphoser. Il est donc déjà temps de penser à la prochaine
vague de piégeage.
Gammes des persistants : Choisya (1), Viburnum (1), Osmanthus(1), Callistemon (1), Euonymus (1), des
attaques de tordeuses sont observées dans les jeunes pousses. Suivant les espèces, il peut s’agir de la
tordeuse de l’œillet Cacoecimorpha pronubana.
Évaluation des risques : mettre en place le piégeage pour suivre les dynamiques de populations et les vols
du ravageur.
Sur Lavatera (1) et Abutilon (1), il s’agit d’attaques de la foreuse des malvacées Crocidosema plebejana.
Sur certains lots très touchés, on observe une absence de floraison.
Morphologie : petits papillons, les mâles sont brun foncé à noir, avec 2 taches blanches sur l'aile
antérieure, sans pli sur la partie costale contrairement aux femelles. Les femelles sont brun clair, avec un
motif brun foncé sur l'aile antérieure, qui ne dépasse pas la moitié de l'aile. La chenille est blanchâtre
à brun jaunâtre/rougeâtre et mesure 8-10 mm.
Biologie : dans les régions tempérées, les adultes sont présents toute l'année (pas de diapause) et
plusieurs générations se succèdent. Les pontes sont isolées près des bourgeons terminaux. Les premiers
stades larvaires se nourrissent de feuilles, protégés sous des fils de soies, puis forent de galerie dans les
bourgeons/jeunes tiges. La nymphose a lieu dans des feuilles desséchées ou tissées de soies.
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine – Pépinière - N°7 – 28 juillet 2015 4 / 16
Plantes hôtes : Malvacées surtout mais aussi Fabaceae, Myrtacées, Chénopodiacées, Rosacées... Il s’agit
d’une espèce cosmopolite présente dans le sud de l'Europe, en Asie, Amérique, Australie et Afrique du
nord.
Larves de pyrale du buis
(Source : GIE FPSO)
Papillon de Crocidosema plebejana
(Source : http://britishlepidoptera.weebly.com)
Larves de tordeuse sur Choisya
(Source : GIE FPSO)
4. Psylles
Observations I II III
Nb
observations
sur 99
Nb entreprises Fréquence
d'attaque
% entreprises
sur 15 visites
Intensité
d'attaque
Psylles 3 6 7 16 7 16% 47% 2,3
16 diagnostics (16% des observations) ont été réalisés sur 4 cultures différentes avec des attaques faibles à
fortes sur 47% des entreprises.
Elaeagnus (9), Albizzia (3)
Pyrus communis (2), Cercis (2)
Ce ravageur est au quatrième rang sur cette période d’observations. On observe des psylles spécifiques :
Elaeagnus sp (9) : il s’agit de Cacopsylla fulguralis, le psylle de l’Elaeagnus. Des pressions moyennes
sont observées dans l’ensemble. Seuls les lots non distancés, denses ou sans gestion sanitaire sont très
touchés. Les jeunes plants à réception sont souvent déjà très attaqués.
Dégâts et biologie : voir BSV N°5 Pépinière-2014.
Évaluation des risques : les fortes températures actuelles ont engendré un ralentissement du cycle du
ravageur avec entrée en diapause des adultes. Période critique : reprise d’activité à l’automne ou en cas
de radoucissement.
La régulation des populations est bonne sur les entreprises qui pratiquent la lutte biologique à l’aide de
punaises anthocorides.
Albizia (3) : il s’agit du psylle de l’albizzia, Acizzia jamatonica. On observe surtout des adultes, ce qui
laisse encore supposer des pontes à venir ! Les températures chaudes sont favorables au développement
des populations. Plusieurs générations se chevauchent de l'été à l'automne.
Cercis (2) : il s’agit d’attaques moyennes à fortes de Cacopsylla pulchella, avec présence d'adultes et de
larves âgées. Cette espèce produit de grosses quantités de miellat.
Pyrus communis (2) : des populations importantes de Cacopsylla pyri ont été relevées cette saison avec
encore une forte pression en période estivale, notamment sur les entreprises qui ne pratiquent la lutte
biologique à l’aide de punaises anthocorides.
Adultes et larves de psylle sur Albizia
(Source : GIE FPSO)
Larves et dégâts de psylles sur Elaeagnus
(Source : GIE FPSO)
Larves de psylles sur poirier
(Source : http://ephytia.inra.fr)
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