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Génériques: la fin de la ruée vers l’or ? | ALAN SHEPPARD
reste tout de même élevé. Il faut donc comparer le prix de l’original au prix du générique, et votre système
de santé à ce que sera le prix des génériques dans ce pays.
Nous avons pris six domaines thérapeutiques. Nous avons étudié la différence des coûts en raison du
mélange et des prix. Sans y passer trop de temps, dans certains pays, les brevets expirent tôt donc les
génériques sont disponibles très rapidement. Il existe maintenant des marchés d’appel d’offres où les
produits pharmaceutiques sont sous contrat. Nous avons aussi les marchés réglementés à bas prix, qui sont
soient réglementés par le gouvernement ou au prix de l’économie de marché. Par exemple, au Royaume-
Uni, c’est l’économie de marché. Vous voyez que le coût moyen par traitement pour ces six thérapies est
d’environ 40 cents d’euros. Et si on regarde ici, la Belgique n’est pas loin de la norme. Mais ce ne sont que
pour les six thérapies que nous avons choisies.
Je peux dire que c’est l’une des conclusions les plus évidentes de toutes les recherches que j’ai faites. Je
mériterais sûrement le prix Nobel pour ça parce ce que j’ai montré, et c’est très difficile, c’est que si les
médicaments coûtent chers et qu’ils sont beaucoup utilisés, la facture va être élevée. J’ai mis du temps à
trouver ça. Mais c’est important parce que quand les gouvernements pensent qu’ils contrôlent les prix et
l’utilisation, ce n’est pas le cas. On peut contrôler les prix mais comment contrôler leur utilisation ? Ce qui
se passe dans certains pays, c’est le rationnement des médicaments. Les États-Unis et l’Europe, dans bien
des cas, refusent de rembourser les produits coûteux pour le cancer.
C’est bon ou mauvais ? C’est mauvais à bien des égards. Est-ce à cause du prix qu’ils ne veulent pas
rembourser ? Ou est-ce à cause des résultats ? Si les résultats sont bons, qui devrait fixer le prix ? Pour
contrebalancer cela, on a le niveau d’utilisation des génériques et c’est le prix qui va permettre un coût
d’ensemble faible.
Comme je le disais plus tôt, la Belgique, par exemple, n’est pas loin du prix moyen de ces six catégories de
génériques. Mais bien sûr, ils n’utilisent pas assez de génériques pour profiter de ce prix faible. Donc dans
ce domaine, si l’utilisation des génériques en Belgique, comme Steven Simoens vous l’a montré ce matin,
pouvait passer d’ici à ici, un mouvement de 20 %, alors la Belgique ferait beaucoup d’économies sur les
médicaments sans rien faire d’autre. Il est important d’y réfléchir en pensant à l’avenir.
Les temps à venir sont donc importants pour l’industrie des génériques et les prescripteurs américains,
parce que ce que nous allons voir, c’est la chute sans précédent des brevets dans le domaine public.
L’utilisation des génériques, pas seulement l’expiration des brevets, va engendrer des économies sur la
facture des médicaments. De grosses sommes d’argent. 57,4 milliards de dollars dans ces pays les plus
riches. Ainsi que de grosses pertes pour l’industrie novatrice, ce qui explique la pression sous laquelle elle
se trouve. Si on prend celui dont tout le monde parle, l’Atorvastatin, pouvez-vous imaginer le président de
Pfizer... Qui aimerait être le président de Pfizer ? Qui va perdre 13 milliards de dollars de ventes, 11 milliards
de dollars de bénéfices ? Même moi, ça m’empêcherait de dormir la nuit. Comment va-t-il remplacer 11
milliards de dollars de bénéfices ? Il pourrait lancer cinq nouveaux produits, mais nous savons que ça
coûte de plus en plus cher de lancer de nouveaux produits, que c’est plus difficile de les découvrir et de les
mettre sur le marché. C’est plus complexe de les mettre sur le marché. Une fois qu’ils sont sur le marché, il
est difficile de faire accepter un prix, et puis il faut dépenser beaucoup d’argent pour en faire des produits
demandés. En outre, les patients qui se font soigner dans ces nouveaux secteurs sont moins nombreux
qu’avant pour les produits de base et les soins primaires. Alors, même si j’aimerais bien avoir son salaire et
son jet privé, je n’aimerais pas être le président de Pfizer en ce moment.
Ce que nous allons observer dans les économies mûres du monde entier, après 2015, c’est que l’impact du
nom de ces produits vedettes, et leur nombre, va diminuer. Il y aura toujours beaucoup d’opportunités pour
les génériques, mais des opportunités pour de plus petits produits. Les grandes opportunités diminuent.
On voit une croissance ici. Les biologiques et les biosimilaires vont permettre de faire des économies
aux acheteurs et aux gouvernements. Après 2015, les économies faites sur les génériques de base seront
insuffisantes pour parer à la croissance et à l’utilisation croissante des produits biopharmaceutiques.
Les noms qui sont très courants, non seulement dans les hôpitaux, mais aussi dans les soins primaires, vont
perdre la protection de leur brevet dans quelques années.
Mais vous ne verrez pas de biosimilaires pour tous ces produits le jour de l’expiration du brevet. Cela prend
du temps pour que ces produits soient développés. Je vais y revenir dans un instant. Les deux prochaines
molécules que nous allons sûrement voir seront Infliximab et Trastuzumab. Ce sont sûrement les deux
prochaines molécules de l’arène des biosimilaires.
Pour les payeurs, c’est important car quand on regarde l’Europe, on regarde les produits phare. Un, deux,
trois, quatre, cinq, six... Six d’entre eux sont des produits biopharmaceutiques. Ils se développent tous
bien plus rapidement que le marché et que les autres secteurs et produits thérapeutiques aux indices plus
élevés. Donc pour les payeurs, et je parle à des fonds d’assurance du monde entier... Le Canada a fait une