PCGI 1re année, L32 : outils mathématiques 2
Les développements limités.
Dans toute la suite, Idésigne un intervalle de Rnon vide et non réduit à un singleton,
x0un point de Iet f:I−→ Rune fonction définie sur I.
1. La formule de Taylor.
Définition. fpossède au point x0∈Iun maximum (respectivement un minimum) local
s’il existe α > 0tel que ]x0−α, x0+α[⊂Iet
∀x∈]x0−α, x0+α[, f(x)≤f(x0)(respectivement f(x)≥f(x0)).
fpossède un extremum local en x0si fa un maximum ou un minimum local en x0.
Proposition 1. Si fpossède un extremum local au point x0∈Iet si fest dérivable en x0
alors f0(x0)=0.
Théorème 2 (Rolle).Soient a<bet f: [a, b]−→ Rune fonction continue, dérivable sur
]a, b[. Si f(a) = f(b), il existe c∈]a, b[tel que f0(c) = 0.
Théorème 3 (Égalité des accroissements finis).Soient a < b et f: [a, b]−→ Rune fonction
continue, dérivable sur ]a, b[. Il existe c∈]a, b[tel que f(b)−f(a)=(b−a)f0(c).
L’énoncé précédent est encore vrai lorsque b<a.
Remarque. En particulier, lorsque f0(x)≥0pour tout x∈]a, b[,fest croissante sur l’inter-
valle [a, b]. D’autre part, s’il existe un réel K≥0tel que |f0(x)| ≤ Kpour tout x∈]a, b[, on
obtient l’inégalité des accroissements finis :|f(b)−f(a)| ≤ K|b−a|.
Théorème 4 (Formule de Taylor–Young).Soient n∈N∗et fune fonction n-fois dérivable
sur I. Alors, pour tout x∈I,
f(x) = f(x0)+(x−x0)f0(x0)+ (x−x0)2
2! f00(x0)+. . .+(x−x0)n
n!f(n)(x0)+(x−x0)nε(x−x0),
avec limh→0ε(h)=0.
La formule précédente s’appelle la formule de Taylor-Young à l’ordre n au point x0.
Exemple. Écrivons la formule de Taylor-Young à l’ordre 3 au point 0 de f(x) = sin(2x). On
a, pour tout réel x,f0(x) = 2 cos(2x),f00(x) = −4 sin(2x),f(3)(x) = −8 cos(2x)et f(0) = 0,
f0(0) = 2,f00(0) = 0,f(3)(0) = −8. On obtient, pour tout réel x,
f(x) = f(0) + x f0(0) + x2
2! f00(0) + x3
3! f(3)(0) + x3ε(x),avec lim
x→0ε(x)=0
c’est à dire sin(2x)=2x−4
3x3+x3ε(x).
La formule de Taylor-Young à l’ordre 2 au point 0 de exs’écrit ex= 1+x+x2/2+x2ε1(x)
où limx→0ε1(x) = 0.
1Université Rennes 1, 2005/2006