MPSI Colle 13 (4 au 8 janvier 2016) : Groupes, anneaux et corps Chapitre 11 : 1 - Groupes Groupes, anneaux et corps Exemples : 1) L'addition (ou la multiplication) des entiers, des rationnels, des réels, des complexes, des polynômes à coecients réels ou complexes, des fonc- Dénition : soit E un ensemble. On appelle loi de composition interne (ℓci) dans E une application φ : E × E −→ E . Notation : si φ est une loi de composition interne dans E , alors nous conviendrons de noter x∗y φ (x, y). l'image Exemples : 1) l'addition (ou la multiplication) des entiers, des rationnels, des réels, des complexes, des polynômes à coecients réels ou complexes, des fonctions contiou des suites réelles est une ℓci dans Z, dans K[X], dans C 0 (R, R) ou dans RN respectivement. nues sur R, 1-bis) La multiplication est une ℓci dans R∗+ ; n un entier naturel, on note Kn [X] Q, dans R, dans C, dans ℓci dans ou des suites réelles est une 2) L'union (ou l'intersection) de deux parties de commutative. est une ℓci (dans Kn [X] est une ℓci commutative. ℓci commutative. 3) L'addition des polynômes dans tion des polynômes dans K[X] P(E)) com- 5) Soit E La multiplica- est une 4) L'addition des matrices dans M2 (R) est une ℓci commutative. un ensemble. La composition usuelle des applications est une EE . ℓci NON- commutative sur SI que : R3 ) → − − → − → − → v ∧ u = − ( u ∧ v )). est une ℓci 7) La multiplication des matrices dans M2 l'ensemble des polynômes de degré E ℓci mutative. 6) Le produit vectoriel (dans R∗− . P(E). mais pas dans 2) L'union (ou l'intersection) donne lieu à une 3) Pour R, tions continues sur 1.1 - Lois de composition internes exemple : ( ) ( ) ( ) NON-commutative (vous avez vu en (R) ( est une ) ℓci ( NON-commutative. Par ) ( ) ℓci dans Kn [X] (le degré d'une somme de polynômes de Kn [X] étant au plus égal à n). Mais pas la multiplication : X 2 et X sont dans K2 [X], pas X 3 ! E 4) Soit E un ensemble. La composition usuelle des applications est une ℓci sur E . 3 5) (SI) Dans R , le produit vectoriel est une ℓci (le produit vectoriel de deux 1.2 - Elément neutre vecteurs étant un vecteur). Mais le produit scalaire n'en est pas une (le produit Propriété (unicité de l'élément neutre) : soit (E, ∗) un ensemble muni d'une inférieur ou égal à n. L'addition donne lieu à une scalaire de deux vecteurs étant un nombre réel). 6) Une matrice carrée de taille 2 à)coecients réels est un tableau de réels ( à 2 lignes et 2 colonnes : 2 est noté M2 (R). a b c d A= . L'ensemble des matrices carrées de taille Pour deux éléments ( A= a b c d ) et A′ = ( ′ a c′ b d′ on dénit l'addition et la multiplication en posant : ( ) aa′ + bc′ ab′ + bd′ A+A = et A×A = ca′ + dc′ cb′ + dd′ L'addition et la multiplication donnent encore lieu à des ℓci dans M2 (R). Dénition : soit E un ensemble, muni d'une ℓci notée ∗. ∗ est une ℓci associative 3 si : ∀ (x, y, z) ∈ E , (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z). Exemples : 1) Toutes les ℓci précédemment évoquées sont associatives. ∗ y 2) On peut dénir une ℓci sur R+ en posant : x ∗ y = x . On peut alors observer ( 2 )3 3 que 2 = 64 tandis que 2(2 ) = 256. On a donc (au moins sur cet exemple) ′ a + a′ c + c′ b + b′ d + d′ ) ( × si : une ℓci commu- 0 1 = 0 1 0 0 et : 2 0 0 1 × 0 0 1 0 = 0 0 2 0 ℓci. ∀ y ∈ E, x ∗ y = y ∗ x. Si ∗ admet un élement neutre, alors celui-ci est unique. Notation : on notera e l'élément neutre. Exemples : 1) Dans 0 Z, D, Q, R, C le neutre pour l'addition (resp. la multiplication) (resp. 1). 2) Dans P(E), 3) Dans K[X], 4) Dans C (R, R), le neutre pour l'union (resp. l'intersection) est ∅ le neutre pour l'addition est le polynôme nul, noté 1 ′ (x ∗ y) ∗ z ̸= x ∗ (y ∗ z) ; la ℓci ∗ n'est donc pas associative. Dénition : soit E un ensemble, muni d'une ℓci notée ∗. ∗ est tative si : ∀ (x, y) ∈ E 2 , x ∗ y = y ∗ x. 2 0 Dénition : soit (E, ∗) un ensemble muni d'une ℓci. Un élément x de E est neutre est ) ′ 0 1 0 0 E ). 0K[X] ou e 0. (resp. le neutre pour l'addition est la fonction identiquement nulle. (R), le neutre pour l'addition est la matrice nulle 0M2 (R) = ( ) 1 0 pour la multiplication est la matrice I2 = . 0 1 5) Dans M2 Le neutre 6) Dans RN , 7) Dans R 3 ( 0 0 0 0 ) . le neutre pour l'addition est la suite nulle. , il n'existe pas d'élément neutre pour le produit vectoriel. 1.3 - Eléments inversibles Dénition : soit (E, ∗) existe un élément y de E ℓci, pour laquelle il existe E est dit inversible (ou symétrisable) x ∗ y = e ET y ∗ x = e. un ensemble muni d'une élément neutre e. Un élément x de tel que : un s'il Groupes, anneaux et corps 2 Propriété (unicité de l'inverse) précédente. Si x : mêmes hypothèses que dans la dénition y est inversible, alors l'élément tel que x∗ y = e ET y∗ x = e est unique. Dénition : lorsqu'il existe, cet unique métrique) de x, et il est noté x−1 . inverse élément est appelé l' (ou le sy- Z, l'inverse de n pour l'addition est son opposé −n. Il en serait D, Q, R ou C (toujours pour la somme). Exemples : 1) Dans de même dans 2) Dans R, tout réel non nul est inversible pour la multiplication. Il n'en est pas de même dans Z 2 : par exemple n'est pas inversible pour la multiplication. K[X], tout polynôme est inversible pour l'addition, et a pour inverse −P . X n'est pas inversible pour la multiplication dans K[X] (de fait, seuls 3) Dans En revanche, les polynômes constants non nuls le sont). 4) Dans RN , l'inverse d'une suite u pour l'addition est son opposée −u EE , f une application est inversible pour la composition SSI elle est bijective. ( 6) Dans M2 opposée : (R), −A = l'inverse d'une matrice ( −a −c −b −d A = ) . En outre, A ( A−1 = d ad−bc c − ad−bc a ad−bc P(E), une partie A n'a en général A = E ), ni pour l'union (sauf si A = ∅). 7) Dans si ) Dans ce cas, son inverse est : = 1 ad − bc Si de plus la ( −b a d −c ) x et y sont deux éléments −1 (x ∗ y) = y −1 ∗ x−1 tout s'assurer que 2) Si x est un élément inversible de E, alors x−1 alors x∗ y ( −1 )−1 x = x. E E muni de la composition, la propriété précédente a déjà été vue cette année : si f et g sont deux bijections (de E dans E ), alors −1 f ◦ g est une bijection est (f ◦ g) = g −1 ◦ f −1 . et B est une ℓci. 3) (Z, −) 4) (N, +) n'est pas un groupe. Dans N, l'addition est une ℓci, associative, commutative, avec un élément neutre (0) ; mais un entier naturel n'est pas inversible (sauf s'il est nul) dans N. 5) (Z, ×) 6) est un groupe non abélien. n'est pas un groupe. ( ) ( ) (K[X], +), (Kn [X], +), KN , + , (M2 (R) , +), C 0 (R, R) , + sont des groupes est encore (U, ×) est un groupe abélien. Et pour tout entier naturel n > 2, (Un , ×) est un groupe abélien. 9) ( E ) E , ◦ n'est pas un groupe (toute application de E dans E n'est pas bijective). En revanche, l'ensemble des bijections de E dans E (également appelées permutations de E ), noté σE , est un groupe (non abélien) pour la composition. (S + , ◦) est un groupe (S + désignant l'ensemble des similitudes directes du plan complexe, cf programme de colle 4) non abélien. 10) ( ) (K[X], ×), (Kn [X], ×), KN , × 11) (M2 (R) , ×) n'est pas un groupe (nous avons déjà vu que toute matrice n'est pas ne sont pas des groupes. inversible pour la multiplication). L'ensemble des matrices inversibles (celles de déterminant non nul, voir supra) est noté GL2 groupe (appelé 2) A retenir pour plus tard : dans le cadre des matrices, cette propriété signie que A ∗ 2) 7) Remarques : 1) Dans le cas de le produit de deux matrices inversibles (pour la multiplication) −1 inversible, et que (A × B) = B −1 × A−1 . groupe abélien. est un (G, ∗) est un groupe, il s'agit de vérier abéliens. est inversible et est inversible et est un (Z, +), (D, +), (Q, +), (R, +), (C, +) sont des groupes abéliens. ( ) (Q∗ , ×), (R∗ , ×), R∗+ , × , (C∗ , ×) sont des groupes abéliens. 8) E, (G, ∗) (G, ∗) Exemples : pas d'inverse pour l'intersection (sauf inversibles de est commutative, on dit que dit que 4 conditions. En eet, avant de passer en revue (G1), (G2) et (G3), il faut avant Propriétés (de l'inverse) : mêmes hypothèses que dans la propriété précédente. 1) Si ℓci ∗ Remarque : pour montrer en pratique que pour l'addition est son est inversible pour la multiplication − bc ̸= 0). ) b − ad−bc SSI son déterminant est non nul (ad a b c d Dénition : soit (G, ∗) un ensemble muni d'une ℓci. On groupe si : ä (G1) la ℓci ∗ est associative ; ä (G2) la ℓci ∗ admet un élément neutre (noté eG ou e) ; ä (G3) tout élément g de G est inversible (pour ∗). 1) (et son inverse pour la multiplication existe SSI tous ses termes sont non nuls). 5) Dans 1.4 - Groupes 12) (P(E), ∩) groupe linéaire) non abélien. n'est pas un groupe, sauf si élément). Idem pour (P(E), ∪). E=∅ (R). Alors (GL2 (R) , ×) est un (auquel cas on a un groupe à un Groupes, anneaux et corps 3 13) Tout groupe ni à 1, 2, 3 ou 4 éléments est abélien. été rencontré récemment, lors de l'immarcescible preuve du théorème donnant 14) (SI) le terme général d'une SRL2. Au cours de celle-ci, nous avions étudié une applica2 tion φ : R −→ E où E désignait l'ensemble des suites u satisfaisant une relation ( 3 ) R , ∧ où ∧ désigne le produit vectoriel ( n'est )pas un groupe (il n'y a déjà 3 pas d'élément neutre !). Joujou 1 : on dit que R , ∧ est un magma (ensemble muni d'une ℓci). 15) Joujou 2 : le groupe du Rubik's Cube est un groupe de cardinal càd qu'il contient 43 252 003 274 489 856 000 8!×37×12!×210, éléments. Dénition : soit (G, ∗) un groupe. Un sous-groupe de G est un groupe (H, ∗), H est une partie de G. Caractérisation des sous-groupes : soit (G, ∗) un groupe. (H, ∗) est un sousgroupe de ä ä ä ä G si : −1 (Z, +) est un sous-groupe de (R, +) ∈ H x y ) ( ′ )) (( ) ( ′ )) (( )) (( )) x x x x x 2 2 , ∈ R × R , φ + = φ +φ y′ y y′ y y A ce titre, φ est donc un morphisme de groupes de ( R2 , + ) n ∈ N, (Kn [X], +) (D, +) qui est un sous-groupe de est un sous-groupe de > 2, (Un , ×) (Q, +) particuliers de morphismes de groupes. : soit f : (G, ∗) −→ (H, ♭) par f noyau de f, càd f , noté ker f la partie de G constituée ker f = {g ∈ G / f (g) = eH }. ker f est un est injective SSI des antécédents de eH sous-groupe de (K[X], +). (U, ×) qui est Remarque : en revanche, un sous-groupe d'un groupe non abélien n'est pas néces- (GL2 (R) , ×). est surjective SSI im im f = f (G) = f =H Remarque : l'étude des morphismes de groupes est hors-programme. Mais nous néaire. Propriété : tout sous-groupe d'un groupe abélien est lui-même abélien. groupe non-abélien f G. ker f = {eG } image de f , notée im f est l'image directe de G par f , càd {h ∈ H / ∃ g ∈ G, f (g) = h}. im f est un sous-groupe de H . 5) (SL2 (R) , ×) est un sous-groupe de (GL2 (R) , ×) (où SL2 (R) désigne l'ensemble des matrices de M2 (R) de déterminant 1) ; il est appelé groupe spécial li- sairement non abélien. Par exemple : un f (eG ) = eH 2) Le qui est (C, +). est un sous-groupe de (E, +). dans Plus tard (et plus généralement), les applications linéaires constitueront des cas 3) qui est un sous-groupe de 3) Pour tout entier naturel n ∗ un sous-groupe de (C , ×). 4) ∀ 4) L' un sous-groupe de 2) Pour un point-clef ) 1) Exemples : 1) avions établi (c'était morphisme de groupes. Remarque : les deux dernières conditions peuvent être synthétisées en une seule, ∀ (h, h′ ) ∈ H 2 , h ∗ h′ = aun+1 + bun ; cette application associait E telle que u0 = x et u1 = y . Nous que φ était linéaire, vériant en particulier : l'unique suite de Propriétés (des morphismes de groupes) (SG1) H ⊂ G (SG2) e ∈ H (SG3) ∀ (h, h′ ) ∈ H 2 , h ∗ h′ ∈ H (H est stable pour ∗) (SG4) ∀ h ∈ H, h−1 ∈ H (H est stable par passage à l'inverse) que voici à un couple de réels (x, y) (( 1.5 - Sous-groupes où du type un+2 ({I2 , −I2 } , ×) est un sous-groupe abélien du 2 - Morphismes de groupes (HP) Dénition : soient (G, ∗) et (H, ♭) deux groupes. Un morphisme de groupes f : G −→ H telle que : ∀ (g, h) ∈ G × H, f (g ∗ h) = f (g) ♭f (h) est une application Un morphisme de groupes est donc dans un certain sens une application compatible avec les lois de groupes au départ et à l'arrivée. Ce concept a déjà verrons au second semestre que les propriétés ci-dessus restent valables si l'on remplace sous-groupe par sous-espace vectoriel (qui est une structure plus riche). Et celles-ci seront très très très au programme (de cette année et de la suivante) ! 3 - Anneaux et sous-anneaux 3.1 - Présentation des anneaux Dénition : un anneau (A, +, ×) est un ensemble A muni de deux ℓci associatives telles que : 1) (A, +) 2) ∃ 1A ∈ A, ∀ a ∈ A, 1A × a = a × 1A = a (1A 3) ∀ a ∈ A, 0A × a = a × 0A = a (0A 4) ∀ (a, b, c) ∈ A , a × (b + c) = a × b + a × c +). est un groupe abélien (de neutre 3 De plus, l'anneau (A, +, ×) est dit 0A ) ; élément neutre pour la multiplication) ; absorbant) ; (distributivité de commutatif si la loi × × par rapport à est commutative. Groupes, anneaux et corps 4 Exemples : 1) Exemples : (Z, +, ×), (D, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×) et (C, +, ×) sont des anneaux com- 3) 4) 5) ( ) C 1 (R, R) , +, × est un anneau commutatif : l'anneau des fonctions C 1 sur R et à valeurs réelles. ( N ) R , +, × est un anneau commutatif : l'anneau des suites réelles. (K[X], +, ×) dans K. qu'ici la règle : un produit de facteurs est nul SSI l'un au moins de ses facteurs de classe est nul). 3) est un anneau commutatif : l'anneau des polynômes à coecients (M2 (R) , +, ×) est un anneau NON commutatif : celui des matrices carrées de ne peut en revanche pas parler de l'anneau des polynômes de degré infé- rieur ou égal à n (pourquoi ?), de l'anneau des suites divergentes (pourquoi ?), de l'anneau des fonctions majorées par 2 (pourquoi ?), de l'anneau des matrices inversibles (pourquoi ?). 4) ( Dénition : un anneau (A, +, ×) neaux intègres. 2) Les anneaux ( RN , +, × ) ( , RR , +, × ( Remarque : en général, dans un anneau : Propriété (factorisation de que a × b = b × a. On a : an − bn ) ∀ n ∈ N∗ , an −bn = (a − b)× Corollaire (factorisation de 1A − 2 : soient n−1 ∑ a et b deux éléments de ak ×bn−1−k = (a − b)× k=0 an : soit n ∑ ) k=0 n−1 ∑ A, tels bk ×an−1−k k=0 a un élément de A. On a : ak ) Dénition : soit (A, +, ×) un anneau. On appelle diviseur de zéro un élément A tel que : 1) a ̸= 0A 2) ∃ b ∈ A, b ̸= 0A , a × b = 0A , C 0 (R, R) , +, × Z , +, × 3Z ) , (M2 (R) , +, ×) ne sont ) est un anneau intègre. En revanche, ne l'est pas, puisque chacun sait que 2̄ × 3̄ = 0̄. Dénition : soit (A, +, ×) un anneau. On appelle élément nilpotent un élément a de A tel que : 1) a ̸= 0A 2) ∃ n ∈ N, an = 0A Propriété : si (A, +, ×) est un anneau intègre, alors il ne contient aucun élément nilpotent. De fait, cette notion d'élément nilpotent interviendra essentiellement en algèbre linéaire, lorsque nous étudierons plus spéciquement les matrices (entre autres). Exemple : dans M3 3.2 - Diviseurs de zéro de Z , +, × 6Z ) ) ( sont des an- 3.3 - Parenthèse : éléments nilpotents 3 Application : 1 − X = (1 − X) 1 + X + X 2 . Ainsi les racines du polynôme 2 X + X + 1 sont j et j̄ (cette remarque étant faite sans aucune arrière-pensée. . . ). a ( (a + b) = a2 + a × b + b × a + b2 . ∀ n ∈ N, 1 − an+1 = (1 − a) × ( 3) Ne le répétez à personne mais k=0 s'il ne contient aucun diviseur de (Z, +, ×), (D, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×), (K[X], +, ×) n k=0 intègre Exemples : pas intègres. n ( ) n ( ) ∑ ∑ n k n k n−k ∀ n ∈ N, (a + b) = a ×b = b × an−k k k est zéro. 1) Propriété (binôme de Newton) : soient a et b deux éléments de A, tels que a×b = b×a(on dit que a et b commutent ou sont deux éléments commutants). On a : ) n RN , +, × , la suite de terme général 1 + (−1) est un diviseur de zéro. ( R ) ( 0 ) Dans R , +, × , la fonction 1Q est un diviseur de zéro. Dans C (R, R) , +, × , la fonction 1[0;π] × sin est un diviseur de zéro (puisqu'elle n'est pas nulle, et ( ) ( ) que 1[0;π] × sin × 1[π;2π] × sin est identiquement nulle). ( ) 0 1 Dans (M2 (R) , +, ×), la matrice A = est un diviseur de zéro. 0 0 2) Dans taille 2 à coecients réels. 6) On il n'existe pas de diviseur de zéro (c'est pourquoi vous avez pu appliquer jus- mutatifs. 2) (Z, +, ×), (D, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×), (K[X], +, ×) 1) Dans A ̸= 0M3 (R) , mais (R), la matrice A3 = 0M3 (R) . 0 A = 0 0 1 0 0 2 3 0 est nilpotente. En eet, Propriétés (des éléments nilpotents) : si x et y sont nilpotents, et commutent, alors (x + y) et (x × y) sont nilpotents. Groupes, anneaux et corps 5 3.4 - Sous-anneaux Dénition : un sous-anneau d'un anneau (A, +, ×) est un anneau (A′ , +, ×) où A′ désigne une partie de A. Propriété (caractérisation des sous-anneaux). (A′ , +, ×) ä (SA1) ä (SA2) ä (SA3) ä (SA4) ä (SA5) ä (SA6) est un sous-anneau de A si A′ ⊂ A 0A ∈ A′ 2 ∀ (a, b) ∈ A′ , a + b ∈ A′ ′ ∀ a ∈ A , (−a) ∈ A′ 1A ∈ A′ 2 ∀ (a, b) ∈ A′ , a × b ∈ A′ Soit (A, +, ×) un anneau ; : 7) Z [i] = {±1; ±i} ; (C[X], +, ×). dense dans C). 6) L'anneau (C, +, ×) (vous vous souvenez sans noté Q + iQ ; pour mémoire, c'est une est un sous-anneau de que c'est l'ensemble que nous avions doute partie des matrices carrées de taille 2 à coecients réels est un sous-anneau de l'anneau (M2 (C) , +, ×) des matrices carrées de taille 2 à mutatif est lui-même commutatif. Propriété (qui ne mange pas de pain, bis). Tout sous-anneau d'un anneau 1) (A, +, ×) est un corps si A∗ = A\ {0A }. Il R est un corps (le corps des réels) ; C est un corps (le corps des complexes) ; Q est un corps (le corps des rationnels). 2) L'anneau des entiers Z n'est pas un corps. 3) L'anneau des entiers de Gauss 4) Q [i] et [√ ] Q 2 Z [i] n'est pas un corps. sont des corps. 5) L'anneau K[X] 6) L'anneau C 0 (R, R) 7) L'anneau des polynômes à coecients dans des fonctions continues sur R K n'est pas un corps. et à valeurs réelles n'est pas A A. Alors : (A∗ , ×) nul). On note A l'ensemble des élé- est un groupe. Moreover, c'est un groupe est commutatif. ainsi ∗ Z ( Z\ {0} Z nZ Dénition. ∗ (A′ , +, ×) (R) de est un corps SSI Soit A n'est pas un corps (car il n'est même pas com- (A, +, ×) n Z 3Z est un corps. Plus générale- est un nombre premier. un corps. Un sous-corps de A est un sous-anneau qui est un corps. Exemples : 1) Q est un sous-corps de Q de C. 2) Q [i] Q∗ = Q\ {0} ; R∗ = R\ {0} ; C∗ = C\ {0}. Z = {1, −1} ; des suites complexes n'est pas un corps. 9) Encore une fois, ne le répétez à personne mais ment, 4 - Corps et sous-corps Propriété : soit (A, +, ×) un anneau (non ments inversibles de CN mutatif !). intègre est lui-même intègre. 2) Un anneau commutatif Exemples : grâce aux exemples précédents, on peut armer que : Propriété (qui ne mange pas de pain). Tout sous-anneau d'un anneau com- ∗ Z [i] ( Z[i]\ {0} 8) L'anneau de matrices M2 coecients complexes. Exemples : 1) ainsi un corps. (M2 (R) , +, ×) abélien dès que ∗ Enfonçons une porte ouverte : un corps est en particulier un anneau intègre. anneau des entiers de Gauss (Z[i], +, ×) est un sous-anneau de (C, +, ×). (Q[i], +, ×) ∗ élément non nul est inversible. 4) L' 5) (R) = GL2 (R) ; revient au même dire qu'un corps est un anneau commutatif (non nul) où tout (Z, +, ×) est un sous-anneau de (D, +, ×) qui est un sous-anneau de (Q, +, ×) qui est un sous-anneau de (R, +, ×) qui est un sous-anneau de (C, +, ×). ( N ) ( N ) 2) R , +, × est un sous-anneau de C , +, × . est un sous-anneau de ∗ 6) Exemples : 1) (R[X], +, ×) ∗ ainsi M2 (R) ( M2 (R) \ {0} √ [√ ]∗ Q [i] = Q[i]\ {0} ; Q 2 = Q[ 2]\ {0}. 5) M2 Dénition. Remarque : le lecteur attentif aura reconnu que les quatre premières conditions ′ signient que (A , +) est un sous-groupe (abélien) du groupe (abélien) (A, +). 3) ∗ K[X]∗ = K∗ ; ainsi K[X] ( K[X]\ {0} ( 0 )∗ 4) C (R, R) est l'ensemble des fonctions continues sur R qui ne s'annulent pas. ( 0 )∗ ( 0 ) Ainsi : C (R, R) ( C (R, R) \ {0} 3) est un sous-corps de [√ ] 2 qui est un sous-corps de R qui est un sous-corps C. Groupes, anneaux et corps 6 Et maintenant, testez-vous ! c/ A l'issue de ce très long (surtout très détaillé) programme de colle, vous devez pouvoir répondre sans coup férir aux rapides questions suivantes, qui vous per- d/ mettront de savoir si vous avez retenu les principaux mécanismes relatifs aux e/ groupes, anneaux et corps. NB : une ou plusieurs questions pourront vous être posées rapidement en début f/ de colle. g/ A propos des groupes 1/ 2/ 3/ 4/ 5/ 6/ 7/ 8/ 9/ 10/ Citer de mémoire 4 exemples de groupes : deux abéliens et deux non abéliens. Le produit scalaire est une ℓci sur R2 . Oui Non (R, −) est un groupe. Oui Non ( ) Si E est un ensemble non vide, E E , ◦ est un groupe. Oui Non Si E et F sont deux ensembles non vides, l'ensemble des bijections de E dans F est un groupe pour la composition. Oui Non L'ensemble des similitudes directes, muni de la composition, est un groupe abélien. Oui Non L'ensemble des rotations de centre O, muni de la composition, est un groupe abélien. Oui Non L'ensemble des homothéties, muni de la composition, est un groupe. Oui Non 12/ 13/ 14/ h/ 15/ est un groupe. Oui Non Tout sous-groupe de GL2 (R) est non abélien. Oui Non (Kn [X], +) Citer de mémoire 6 exemples d'anneaux, dont au moins un non commutatif, et au moins deux non intègres. (N, +, ×) est un anneau. Oui Non ( ∗ ) R+ , +, × est un anneau. Oui Non Les( sous-ensembles de RN suivants constituent-ils des sous-anneaux ) N de R , +, × ? a/ L'ensemble des suites de limite 0. Oui Non 1. Les( sous-ensembles de RR suivants constituent-ils des sous-anneaux ) R de R , +, × ? L'ensemble. . . Oui Non . . . des fonctions continues et tendant vers +∞ en +∞. Oui Non 1 . . . des fonctions de classe C sur R. Oui Non . . . des combinaisons linéaires de cos et de de sin ( f = λ cos +µ sin). Oui Non . . . des fonctions continues et 2π -périodiques. Oui Non a/ . . . des fonctions continues et tendant vers b/ c/ d/ e/ 16/ 0 en +∞. Les sous-ensembles de RN suivants constituent-ils des sous-anneaux de (M2 (R) , +, ×) ? L'ensemble. . . a/ . . . des matrices inversibles. A propos des anneaux 11/ Oui Non L'ensemble des suites convergentes. Oui Non L'ensemble des suites divergentes. Oui Non L'ensemble des suites positives. Oui Non L'ensemble des suites majorées. Oui Non L'ensemble des suites bornées. Oui Non L'ensemble des suites périodiques. Oui Non b/ L'ensemble des suites de limite Oui Non ( b/ . . . des matrices diagonales, càd de la forme a 0 0 b ) . Oui Non ( c/ . . . des matrices triangulaires supérieures, càd de la forme Oui d/ . . . e/ . . . f/ . . . Non b c ) . ) a 0 des matrices scalaires, càd de la forme . Oui Non 0 a ( ) a b des matrices symétriques, càd de la forme . Oui Non b a ( ) 0 −b des matrices antisymétriques, càd de la forme . Oui b 0 Non ( a 0 Groupes, anneaux et corps 7 17/ Dans Z/5Z, tout élément non nul est inversible. Oui Non 18/ Dans Z/12Z, il n'existe aucun diviseur de zéro. Oui Non 23/ Pour deux matrices quelconques A et B de M2 (R), on a : 2 (A + B) = A2 + 2A × B + B 2 . Oui Non 24/ 19/ 20/ 21/ 22/ Si a et b sont deux éléments nilpotents d'un anneau, alors nilpotent. Oui Non a+b A propos des corps est Pour déterminer les racines de 1+X +X 2 , je dois absolument calculer son discriminant ∆. Non Non Je sais déterminer rapidement les racines du polynôme 1+X+X 2 +X 3 . Oui Oui 25/ Citer de mémoire 3 exemples de corps, et 3 exemples d'anneaux commutatifs qui ne sont pas des corps. Z est un corps. Oui Non R∗+ est un corps. Oui Non 26/ R 27/ 28/ 29/ est un corps. Oui Non K[X] est un corps. Oui Non C n'a d'autre sous-corps que C lui-même. Oui Non Q n'a d'autre sous-corps que Q lui-même. Oui Non Questions de cours ä ä Propriété : tout groupe ni de cardinal 6 4 est abélien. Propriété : l'ensemble des bijections de E = {1, 2, 3} dans lui-même est un groupe. En outre, ce groupe possède 6 éléments, et n'est pas abélien. ä ä Propriété : pour tout entier naturel n > 2, (Un , ×) est un sous-groupe de (U, ×) ; et (U, ×) est un sous-groupe de Propriété (factorisation de tels que an − bn ) a × b = b × a. On a : ∀ n ∈ N∗ , an − bn = (a − b) × n−1 ∑ k=0 (C∗ , ×) : soient a et b deux éléments de ak × bn−1−k = (a − b) × n−1 ∑ k=0 A, ä Exercice (entiers de Gauss) : on note Z [i] = 1) Montrer que (Z [i] , +, ×) 2) Montrer que z ∈ Z [i] { } a + i b / (a, b) ∈ Z2 . est un anneau commutatif et intègre. est inversible SSI 3) Déduire de la question précédente Z [i] ∗ 2 |z| = 1. . L'anneau des entiers de Gauss est-il un corps ? bk × an−1−k Bonnes fêtes de n d'année à tous !