7 // Chapitre 1 // un « millefeuille » d’intervenants6 // Chapitre 1 // un « millefeuille » d’intervenants
acteurs, à grand renfort de sigles
et de néologismes. Le but de cet
ouvrage est de faire la lumière
sur le programmatique, et d’offrir
un bilan d’étape : 2016 sera en
effet une année charnière. «
En
France, à partir de 2017, l’achat
programmatique passera devant
l’achat média traditionnel
»,
estime Tradelab, plateforme
programmatique
indépendante.
«
Plus de la moitié des orga-
nisations interrogées disent
déjà utiliser le programmatique
(57 %), tandis que plus d’un tiers
d’entre elles prévoient de l’utili-
ser dans un horizon de deux ans
(38 %)
», indiquaient quant à eux
Paul Coffey (Google) et Alison
Fennah (IAB Europe) dans une
tribune publiée dans le Journal
du Net en novembre 2015.
Bien plus que le RTB
Fondé sur l’automatisation
des campagnes grâce aux al-
gorithmes et logiciels, le pro-
grammatique recouvre à la fois
la publicité (l’achat d’espaces)
et le marketing (l’assistance
aux campagnes, en termes de
ciblage et de personnalisation).
L’achat d’espaces est proposé
aux annonceurs soit sous forme
d’enchères (il s’agit alors du
fameux «
Real Time Bidding
»
(RTB), auquel on réduit trop sou-
vent le programmatique) soit sur
des places de marché fermées,
à partir d’inventaires garantis.
le marketing « parfait » ?
En théorie, le programmatique
est le «
marketing parfait
»
puisqu’il réagit en direct au
profil et au comportement de la
cible. En pratique, sa mise en
œuvre est parfois complexe. Au
regard des opportunités qu’il
offre, mieux vaut cependant ne
pas se laisser rebuter par ses
enchevêtrements.
La transaction entre un an-
nonceur (ou son agence) et un
un éditeur, représenté par une
régie, est désormais moins
directe. Les plateformes de
marketing programmatique
(
Trading Desks
), qui offrent
leurs services aux annonceurs,
jouent un rôle majeur. Elles
peuvent être liées à une agence
média, ou indépendantes.
L’écosystème du programma-
tique compte d’autres acteurs,
comme les professionnels de la
donnée, que leur travail soit de
la fournir ou de la qualifier.
Depuis 1994 et la première
annonce basée sur un mot-
clef, le marché a explosé :
Google a lancé son programme
Adwords
en 2000, Facebook
ses publicités ciblées en 2007,
fondées sur le comportement
des utilisateurs et les données
démographiques.
Le RTB est né en 2009. Et en
2012, Facebook a lancé sa pla-
teforme d’échanges, permet-
tant d’acheter des publicités sur
Facebook via le RTB.
Le programmatique exerce
sur les professionnels du
marketing, bercés par les
plans médias et les panels de
consommateurs, la fascination
d’un précipice. Balayées d’un
revers de main, les méthodes
«
anciennes
» cèdent la place
à l’automatisation des cam-
pagnes et à l’exploitation fine et
immédiate de la donnée.
Il n’est pas exagéré de parler
de révolution, d’autant plus
que celle-ci, déployée sur l’en-
semble des médias digitaux
(web, mobile, vidéo) migre déjà
vers les médias traditionnels,
la télévision en première ligne
(
lire page 28
).
La nouvelle discipline peut ef-
frayer : en raison du nombre
élevé d’intervenants, de la com-
plexité technique du sujet et - il
faut bien le dire - d’une relative
opacité entretenue par certains
un « millefeuille »
d’intervenants
La multiplication des intermédiaires, tout autant que la technicité des
algorithmes, peuvent donner l’impression que le programmatique est une
discipline opaque. En réalité, son fonctionnement rationnel apparaît plutôt
transparent, pour qui fait l’effort de s’y pencher.
chapitre 1 zoom
La répartition des dépenses
programmatiques en France
diffère significativement
de la moyenne globale. Le
format vidéo sur ordinateur
a une part beaucoup plus
importante que dans le reste
du monde. La vidéo devrait se développer fortement dans le pays,
et atteindre les trois quarts des dépenses programmatiques d’ici
2019.
(Source : IPG Médiabrands, octobre 2015)
[
Une campagne
de marketing
programmatique
associe cinq grands
types d’acteurs.
© Tradelab
]
le chiffre
+31 %
La croissance mondiale en termes
d’achat programmatique restera forte
dans les quatre années à venir, + 31 %
par an en moyenne, pour atteindre
36,8 milliards de dollars d’ici 2019.
Source : Étude IPG Mediabrands, octobre
2015
[
Plus d’un tiers des professionnels européens (34 %), et notamment 42 % des agences et 53 % des annonceurs, disent ne rien
comprendre ou presque au programmatique (étude Appnexus / Warc / Circle Research menée en juin 2015).
]